Comme une rose ( Queen/TOURNOI)

Comme une rose, elle s’était flétrie,
Aussi sûr qu’elle avait vécu,
Elle avait un beau jour vieilli,
Et finissaient ses jours déçus.

Par la cigarette et comme une pétale,
Son teint avait jauni,
Sa peau s’était alourdie,
Lui donnant l’air si spectral.

Ses yeux avant ourlés de maquillage,
Avaient perdu leur dose de mirage,
Et ses cheveux rouges sangs,
Filaient dans le vent, blancs.

Elle était devenue, à soixante dix années,
Un vieux fantôme oublié,
Que l’on voyait parfois passer,
Derrière les fenêtres d’une maison délaissée.

Queen Akira sur sa chaise,
Attendait que son cœur s’apaise.
En regardant le levé du soleil ami,
Après une nuit d’insomnie.

Elle vivait aujourd’hui,
Avec les souvenirs de son ancienne vie.
Pouvait-elle dire qu’elle avait aimé,
Ces longues nuits de son passé ?

Elle avait eu une vie bien complète,
Emplie de délicieuses entreprises,
D’argents, de rencontres, et de fêtes,
Sa vie avait été une longue surprise.

Elle avait pourtant pu être une Reine,
Une championne, une héroïne, un leader,
Pour cacher ses peines,
Et rester la meilleure.

Mais elle était longtemps restée dans l’ombre confortable,
De sa prison si misérable.
Il avait fallut qu’on vienne l’en sortir,
Lui offrir l’espoir et le goût de vivre.

Queen s’était alors enfuie,
Avait refait sa vie,
Loin de la mer et de ses ennuis,
Là où vivre n’était pas un faux ami.

Et dans ses nuits d’insomnies pourtant,
Elle se rappelait, le piment,
Dont sa vie avait manqué cruellement.
L’amour, dans son meilleur temps.

Elle avait passé des nuits vides,
Emplies d’étranges personnages,
Dont elle ne se rappelait plus le visage,
Elle se sentait telle Ovide.

Sur sa vieille chaise prendrait-elle racine ?
Pour n’avoir su aimer,
Pas d’homme  pour qu’elle le contamine ?
Etait-ce un regret ?

Sa vie avait eu un but,  oui, un sens
Dans milles éclats de couleurs,
Elle avait ri, puis ensuite eu peur,
Suivi un groupe dans une folle danse.

Ces chaleurs, ces odeurs et ces rêves éveillés,
Avaient le goût d’acétone ou d’arsenic.
Quand elle y trouvait une réalité,
Il y avait un moment fatidique.

Quand l’aube pointait à l’horizon,
Elle avait l’horrible impression,
Qu'elle aurait eu besoin de passion,
Comme a besoin d'eau un poisson.

Des bras puissants d’un homme,
D’un doux et  tendre amant,
Avec qui passer de beaux moments.
Mais il fallait qu’elle se raisonne.

Elle était vieille, au crépuscule de sa vie,
Comme l’aube elle, se levait,
Il fallait cesser la nostalgie,
Et arrêter ces longs regrets.

Elle avait vécu longtemps,
Dans une myriade de couleur,
Et plus elle avait de printemps,
Et plus se comptait son bonheur.

Si elle n’avait pas connu l’amour,
Elle avait connu de beaux jours.
Tant de mélancolie,
Augmentait sa nostalgie.

Comme dans  une longue fête,
Elle avait été satisfaite.
En une hôte d’honneur,
Elle avait réchauffé des cœurs.

Elle avait donné et l’amour et de la joie,
A ceux phagocytés par ces cruelles mers,
Et si Queen n’avait pas trouvé son roi,
Elle avait consolé des marins amers.

Une larme coulait solitaire,
Sur le visage fripé,
Elle n’avait pas bravé la mer,
Mais comme une rose, elle avait existé.