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 Pour l'intérêt du Savoir

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Nalliavi

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MessageSujet: Re: Pour l'intérêt du Savoir   Pour l'intérêt du Savoir - Page 3 Icon_minitimeSam 1 Juin - 17:48

Nalliavi ne s'en était pas trop mal sorti. Il n'avait que de petites éraflures ça et là sur les bras, plus une à la jambe. S'enfuir avait été d'autant plus facile qu'il savait exactement le nombre de personnes qu'il aurait à affronter. Cependant, ses blessures, bien que légères, montraient clairement qu'il devait reprendre un sérieux entraînement d'assassin. Et de maniement du couteau peut-être. Tout à l'heure, il avait failli louper l'un de ses assaillants. Kannon l'avait rejoint dans la tour quelques minutes après son arrivée, visiblement en bon état lui aussi. Cela ne l'étonnait pas, il ne s'était pas fait de souci pour lui. Ce qui l'inquiétait nettement plus, c'était le cas de Sand. Non pas parce qu'il craignait qu'elle ne revienne pas, mais parce qu'il avait une certaine appréhension par rapport à ce qu'il avait trouvé dans son carnet, carnet qu'il tenait en ce moment même dans la main droite.

*Comment a-t-elle pu supporter d'avoir ça avec elle tout ce temps...*

C'était une bonne question. Avec son ancien caractère, elle n'aurait pas pu conserver ceci. Il réalisait qu'elle avait bien plus changé qu'il ne l'imaginait. D'ailleurs, il aurait bien aimé qu'ils puissent en parler. Seulement, elle n'était pas avec lui à l'heure actuelle.

*Probablement un peu de retard avec Skan*

Il espérait qu'elle n'ait pas dû encaisser trop de coups avec le soldat. Il lui trouvait un air sadique. Qu'il l'ait frappée de bon coeur en attendant des excuses pour sa conduite ne le surprendrait guère. Il fut tiré de ses pensées par le bruit d'une porte relativement lourde qui s'ouvrait, à savoir celle du monument dans lequel lui et l'autre homme se trouvaient. Des pas se firent entendre dans l'escalier, ainsi qu'une respiration saccadée. Puis la demoiselle apparut en haut des marches. L'une de ses joues était particulièrement rouge et son oeil droit virait au noir. Elle était quelque peu débraillée et sa chemise était déchirée. Laissant voir sur son ventre la cicatrice dont ils avaient parlé avant de s'échapper. Cette cicatrice qui symbolisait tant de choses. Détachant son regard de la blessure, Nalliavi en revint au visage de Sand. Elle, observait autre chose que le sien. Elle fixait sa main. Ou plutôt son carnet. Et il pouvait clairement discerner la lueur d'inquiétude dans ses yeux. Néanmoins, ils discuteraient de tout ça plus tard. D'abord, parce que cela ne concernait pas Kannon. Ensuite, parce que le plus urgent à l'heure actuelle était de fuir l'île le plus rapidement possible.

- Tu as prévu quoi pour partir d'ici ? demanda-t-il en lui lançant son bien.

Elle le rattrapa au vol sans cesser de le regarder. Elle savait qu'elle aurait droit à un interrogatoire. Cependant, elle avait aussi compris que ce dernier viendrait plus tard. Elle répondit donc :


- Il y a un navire de marchandises qui part pour la prochaine île tous les jours. On a encore un peu plus d'une heure devant nous avant qu'il ne jette l'ancre dans le port. Je ne sais pas où tu veux aller, ajouta-t-elle à l'attention de Kannon, mais tu devrais te montrer discret avant de partir. Tu es autant recherché que nous.

Ayant terminé, elle vint à côté de Nallavii, reprit sa besace qu'il avait emmenée avec lui, et tourna les talons. Qu'avait-elle en tête encore ? Elle où comptait-elle aller ? Intrigué, il se hâta de la suivre. Quand il l'eut rattrapée, il engagea la conversation :

- Comment s'est passée ta fuite ?

- Qu'est-ce que tu veux ?


Il eut un sourire amusé. Elle ne perdait pas de temps. Elle savait très bien qu'il venait juste pour obtenir des explications, et rien d'autre. Enfin, il y avait une autre raison, mais minime : il voulait aussi la suivre pour éviter d'avoir à la chercher dans toute l'île quand il serait l'heure du départ.

- J'ai été très surpris de voir que tu l'avais gardé.

- Pose ta question, qu'on en finisse.

- Puisque tu insistes...


Finalement, ils allaient se séparer. Mais il n'aurait pas besoin de se demander où elle était. Il attrapa son sac avec une rapidité déconcertante et sauta en bas des escaliers. Elle tenta de le reprendre mais il était déjà trop loin pour que ses bras puissent l'atteindre. Une fois qu'il eut atterri sur le sol, il se releva avec élégance et se tourna vers elle avant de lui expliquer ses intentions quant à la soirée :

- On se rejoint ici cinq minutes avant le départ. D'ici là, fais ce que tu veux princesse, mais ne sois pas en retard.

Il la salua avec ironie puis il s'en alla au dehors. Il l'entendit protester, et sans doute jurer, mais il ne comprit pas le sens de ses mots. Ce qui était peut-être mieux, étant donné qu'elle ne devait pas parler de manière très polie. Nalliavi escalada le mur le plus proche pour grimper sur les toits. Se déplacer ici était plus sûr, on le remarquerait moins. S'il prenait soin de ne pas s'approcher des grandes avenues, évidemment. Le chaton décida de se manifester à cet instant dans la besace. Il soupira. Il aurait mieux fait de le donner à sa complice. Les animaux étaient encombrants. Il décida de l'ignorer et de poursuivre sa route. Il passa dans des magasins peu fréquentés pour acheter de quoi manger le soir, évitant ainsi de se faire repérer par des gardes. Il se promena encore un peu avant de revenir à la tour pour y rejoindre la jeune fille. Elle était déjà là quand il y arriva, avec un livre dans la main.

- Toujours aussi ponctuelle.

Elle ne répondit pas. Sans doute attendait-elle qu'il lui demande ce qu'il avait à demander. Il laissa sortir le chaton du sac. La bestiole se précipita vers Sand et vint se frotter contre ses jambes. Elle eut un sourire tendre pour lui, puis elle le ramassa et le cala dans ses bras en lui caressant le dos. L'animal en ronronna de plaisir. Cependant, s'il avait eu droit à sa douceur, l'homme aux cheveux noirs, lui, n'obtint d'elle qu'un regard glacial.

- Alors, prête à répondre ?

- Qu'est-ce que tu veux savoir ?

- Et bien, pour commencer...


Il plongea sa main dans la sac et en sortit le carnet avant de se mettre à chercher la page qui l'intéressait. Et quand il la trouva, il tendit le cahier devant lui avant de poursuivre avec une once de menace dans la voix :

- J'aimerais savoir pourquoi tu as encore ceci dans tes affaires.

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Sand S.

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MessageSujet: Re: Pour l'intérêt du Savoir   Pour l'intérêt du Savoir - Page 3 Icon_minitimeDim 2 Juin - 15:33

Elle n'aurait jamais cru que cela puisse autant lui serrer le coeur. Et pourtant, elle devait bien le reconnaître, ne serait-ce que pour se dire la vérité : elle avait terriblement mal devant ce que Nalliavi lui montrait. Devant le portrait de leur fille qui aurait dû être à leurs côtés depuis maintenant trois ans.

- J'aimerais savoir pourquoi tu as encore ceci dans tes affaires.

Pour un tas de raisons. Parce qu'elle n'avait pas pu se résoudre à se séparer complètement de leur enfant. Parce qu'elle ne pouvait pas la serrer dans ses bras alors qu'elle aimerait tant pouvoir le faire. Parce que l'avoir près d'elle en quelque sorte lui avait conféré la force de continuer à se battre. Parce qu'elle ne voulait pas abandonner l'idée de la revoir un jour.

- Tu ne regrettes pas ?

Elle détacha son regard de l'oeuvre, qu'elle avait faite de ses propres mains, pour observer le visage de Nalliavi. Il semblait troublé par ce qu'elle lui demandait. Au point de mettre plusieurs secondes à trouver une réponse :

- Les ordres sont les ordres.

- Les ordres sont les ordres
, répéta-t-elle en s'efforçant de contrôler le tremblement de sa voix. Tu parles. A combien d'ordres avons-nous désobéi tous les deux ?

A beaucoup, beaucoup d'ordres. Celui de se marier, de renoncer à leurs quêtes respectives, et à un tout un tas d'autres. Il le savait comme elle : l'argument qu'il venait d'utiliser ne faisait que dévoiler ce qu'il aurait donné comme réponse à sa question s'il avait été sincère : oui.

- Et comment aurais-je pu savoir qu'elle était de moi ? Tu es partie sans prévenir avec ton assassin d'elfe pendant sept mois !

- Sortant de ta bouche, c'est assez ironique
, siffla-t-elle.

Lui-même devait avoir encore plus tué que l'homme dont il parlait. En matière de bonne vie de petit saint, il était mal placé pour juger les actes des autres. Selon la religion de Saulmanor, il avait sans doute commis plus de péchés que n'importe qui.


- Tu veux qu'on parle de mauvaise conduite ?

Nalliavi apposa sa main contre le mur, tellement vite qu'elle crut qu'il allait davantage lui trancher l'oreille que chercher à lui faire peur.

- Rappelle-moi qui a organisé le chaos monumental du 21 Riziale à Kerzour ?

Une femme. Une femme très jeune pour une criminelle, mais qui s'était rapidement fait une place dans son nouveau milieu. Sans doute parce qu'elle était l'amante de l'elfe le plus craint de l'époque. Ils avaient attenté à la vie de bon nombre de personnes, en avaient tués tout autant, si ce n'était plus. D'autres avaient été torturés, selon les missions qu'ils recevaient. Même leur mariage avait été un bain de sang qu'ils avaient eux-mêmes organisés.

- L'Amante du Meurtre était mêlée à ça si je me souviens bien.

Et l'Amante du Meurtre, c'était elle. A une période, elle avait aimé être désignée par ce nom. Maintenant, c'était une honte monumentale qui pesait sur ses épaules.

- C'est étrange, il me semble qu'on a beaucoup dérivé depuis ma question.

Et comment qu'ils avaient dérivé. Ils étaient passés de la possible culpabilité de Nalliavi à la sienne. Elle enleva sa main du mur et la posa sur sa cicatrice avant de demander une nouvelle fois, en espérant qu'il serait honnête, au moins cette fois :

- Est-ce que tu regrettes d'avoir tué notre fille ?

Elle le souhaitait ardemment. Elle en tout cas, regrettait de ne pas avoir su mettre son bébé à l'abri de l'homme face à elle. Elle regrettait de ne pas avoir été une mère assez sécurisante pour qu'aujourd'hui, elles puissent vivre ensemble. Elle et sa petite Meï. Il y eut un long silence, durant lequel Sand guetta les mots qui pourraient franchir les lèvres de Nalliavi. Sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche. Il enleva sa main de son ventre en silence. Alors c'était ainsi...

- Ça te ferait mal à ce point de l'admettre ?!

Il ne répondit pas. Il se contenta de tourner les talons et de prendre la direction du port. Ah non. Il ne s'en sortirait certainement pas comme ça. C'était hors de question ! Elle courut vers lui et l'attrapa par le bras avant de le forcer à lui faire face. Qu'est-ce qu'il croyait ? Qu'elle avait changé au point de le laisser partir sans obtenir ne serait-ce qu'une pointe de sincérité de sa part ?

- C'était ta fille, NOTRE fille !

Il ne la regardait même pas, la mâchoire crispé. Qu'est-ce qu'il s'acharnait à lui cacher de la sorte ? Les raisons de son acte ? Elle doutait qu'il puisse exister un motif qui justifierait son comportement.

- Tu ne sais même pas de quoi tu pa...

- Alors explique-toi ! Qu'est-ce qui...

- JE N'AVAIS PAS LE CHOIX !


Il cessa soudain de chercher à éviter ses yeux, l'observant jusqu'au fond de l'âme. Elle lâcha sa manche, trop surprise pour dire quoi que ce soit de censé. Il n'avait jamais hurlé comme ça, encore moins sur elle. Et elle ne comprenait pas ce qu'il voulait dire.

- Quoi ?...

Comment ça il n'avait pas le choix ? On avait toujours le choix. Qu'est-ce qu'il voulait dire ? Il ouvrit et referma la bouche plusieurs fois, comme s'il cherchait ses mots. Et juste au moment où il semblait se décider à s'expliquer, ils entendirent :

- Je dérange peut-être ?

Sand et Nalliavi se tournèrent dans la direction d'où provenait la voix d'un mouvement de tête unanime. Pour voir Kannon qui manifestement, n'était pas disposé à partir sans leur dire au revoir. Ou autre chose peut-être. Mais là, il n'arrivait pas au bon moment. Pas vraiment non.
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Kannon-Shadow

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MessageSujet: Re: Pour l'intérêt du Savoir   Pour l'intérêt du Savoir - Page 3 Icon_minitimeDim 9 Juin - 1:23

La situation était Cocasse. Ou plutôt Kannon s'efforçait de relativiser. Il n'y avait rien de drôle mais il essaya de n'en garder que le bon. Après avoir été enfermé, avoir lutté pour s'enfuir, ainsi qu'une chute mémorable dans les bassins du château, après avoir traversé l'île en courant, s'être caché des autorités locales, après avoir trouvé cette tour en ruines, tout cela en suivant conformément un plan. Voila que les retrouvailles étaient plus que simplistes. pour au final se voir et simplement s'assurer que tout aille bien pour chacun.
Sand lui adressa même un conseil, quant à un éventuel départ, qui paraissait évident aux deux tourtereaux.

* Ils se foutent de moi ? On a mis un plan pour s'évader, en place de manière à tous se rejoindre ici. Et pour quoi faire ? Simplement se dire au revoir ? C'est quoi cette logique à la con ?! *

Dans la mesure ou s'enfuir était un risque en soi, et même un crime, il était très compréhensible de vouloir s'enfuir. Mais la logique de Kannon, n'était pas huilée de la même manière. S'enfuir pour avoir refuser de s'excuser ou pour avoir été tout simplement "taquin" était vraiment une réaction incompréhensible. Tandis qu'il observait Sand et Nalliavi redescendre les marches de la tour, Kannon soupira fortement exaspéré par la décision de ses deux camarades de prison. Il regarda à travers la fenêtre sur laquelle il avait posé ses livres pour les faire sécher. Il observa ses deux compères sortir du bas de la tour. Puis il regarda la magnifique vue que proposait le point culminant de la ville portuaire. Les bateaux de pèche arrivaient en masse, la fin de journée approchait, et l'excitation des dockers se faisait sentir. Les mouvements se multipliaient sur le port, il était possible d'entendre même quelques paroles prononcées de vive voix par ces hommes qui vivaient des dons de la mer. En tournant la tête Kannon pu apercevoir la foret qui menait à la cité des sciences où se trouvait la bibliothèque. Il traversa la pièce pour se rendre sur l'autre ouverture de la salle qui donnait cette fois sur l'axe nord de l'île, on y voyait un peu plus loin, le château. Ce château de tout les dangers dont le jeune artiste martial avait du faire effraction pour pouvoir s'y enfuir.

Il se retourna à nouveau et s'assit contre le mur. Il regarda le plafond jalonné de poutres de bois massif, qui soutenaient les voutes du toit. Le regard dans le vague, perdu dans ses pensées, Kannon se posa soudainement une question que tout le monde avait du se poser, mais dont la fuite avait sans doute du égarer l'interrogation.

*Et le roi ?*

Qu'était il devenu ? C'est vrai la reine était une vieille peau hystérique et imbue de son pouvoir, mais le roi paraissait être un monarque remarquable, prêt à sacrifier ses intérêt pour ceux de son peuple. Vu ce caractère noble, il y avait fort à parier sur une trahison de la reine. Le roi pouvait être enfermé, et condamné à l'oubli dans les plus sombres et profondes oubliettes du donjon, ou il avait très bien pu être éliminé. Dans les deux cas, cela prouvait bien que la reine n'était qu'une femme avide de pouvoir.
Kannon se leva, reprit ses affaires qui étaient encore un peu humides mais qui avaient tout de même bien séchées. Il descendit les escaliers avec précaution. Ils étaient vieux et glissants, les marches en roche étaient polies par les semelles de tout les visiteurs précédents. Il prit la direction du port pour intercepter Sand et Nalliavi, avant leur départ. Il n'en revenait toujours pas qu'ils comptaient simplement partir et en rester là avec cette histoire. Il ne connaissait pas Nalliavi, mais il trouvait cela étonnant de la part de la fille aux cheveux blancs. Avec son caractère bien trempé, il était surprenant qu'elle ne veuille pas massacrer ce vieux pervers de Skan.
Qu'importe, le problème n'était même pas de se venger. C'était une question d'éthique. Laisser le royaume aux mains d'une reine tyrannique comme celle-ci sans rien faire était peut-être un peu lâche. D'autant plus qu'à part la reine et ses sbires, les trois fuyards étaient les seuls à être au courant d'une très probable conspiration. S'enfuir et laisser le peuple à son sort était bel et bien lâche.

Soit, lancer un assaut était dangereux, voire même suicidaire, mais ce n'était pas le genre de détails qui embarrassait ce brave, mais tout autant naïf, garçon aux cheveux bleus. Arrivé sur le port il vit au loin ses compagnons de la journée et s'approcha d'eux. Il ressenti un gène de leur part, comme s’il tombait au mauvais moment, mais il s'en moquait. Il se présenta devant eux, et les fixa en silence. Un silence qui dura quelques secondes et qui en disait long à la fois sur la gène de ses camarades et sur la détermination de l'artiste martial, quant au désaccord de leurs choix pour la suite.

– Alors c'est comme ça, c'est ça ? Nous sommes les uniques témoins d'un possible coup d'état, mais on va laisser passer, et on va s'enfuir tranquillement... Laissant le luxe à cette vieille folle de nous avoir au moins chasser de ses terres ?

Il y eut un silence. Sand et Nalliavi regardèrent Kannon un peu étonné de ce qu'il venait de dire. C'était assez inattendu.

– Il est absolument hors de question que je quitte cette île. Si on avait pas eu la chance d'avoir un minimum de technique nous serions encore en prison. Et je doute que dans cette ville, tout le monde soit capable de la même prouesse que nous.

Il croisa les bras en regardant le font de leurs pupilles l'un après l'autre. Il attendait une quelconque réponse qui tarda à venir, mais qu'il obtenu finalement.




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Nalliavi

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MessageSujet: Re: Pour l'intérêt du Savoir   Pour l'intérêt du Savoir - Page 3 Icon_minitimeDim 9 Juin - 15:22

Nalliavi y avait déjà pensé, et plus il entendait Kannon parler, plus il en était convaincu : cet homme était exactement comme Sand avant qu'elle ne parte. Prêt à tout pour libérer un peuple qui lui était inconnu d'une tyrannie qui n'avait pas encore commencée, qu'importe s'il devait mettre sa vie en jeu. Ceci dit, même si son courage était louable, il y avait quelques petites choses qu'il avait sans doute oubliées : premièrement, c'était du suicide pur et simple. Même si Sand et lui-même se ralliaient à Cheveux Bleus, ils ne seraient que trois contre un nombre d'hommes bien plus conséquent. Deuxièmement, avait-il seulement l'ébauche d'un plan ? Il ne l'avait pas évoquée en tout cas. Troisièmement, il...

- Et donc tu comptes mener une révolution en comptant sur la participation de toute l'île qui va te suivre sans se poser de questions ?

Troisièmement, elle venait de le dire avec une ironie impossible à ignorer dans la voix, et elle n'avait pas tort. Si des étrangers défendaient l'île, personne ne se risquerait à se ranger de leur côté, pas avant qu'ils n'aient fait leurs preuves en obtenant une victoire. Il le savait pour s'être déjà retrouvé en plein milieu d'un renversement de situation du même type, en tant que citoyen. La demoiselle, elle, connaissait les deux bords : tyran comme tyrannisé, pour la simple et bonne raison qu'elle avait appartenu à chacune des catégories.

- Aucun habitant n'aura confiance en nous, personne ne nous connaît ici. Il faudrait qu'on leur montre qu'on peut gagner avant d'espérer quoi que ce soit de leur part. Quant à la reine, c'est précisément sur cette certitude qu'elle s'appuie, et elle a raison : seuls trois témoins sont au courant de sa prise de pouvoir, le reste de la population l'ignorera jusqu'à ce qu'elle mette en place une politique de terreur, ce qu'elle ne va sans doute pas tarder à faire. Elle est trop imbue d'elle-même pour tenter de mettre les gens dans sa poche en se montrant gentille, elle voudra qu'ils comprennent qu'ils n'ont pas d'autre choix que de lui obéir. Ce sera quelque chose de soudain, une démonstration de force, ils n'auront pas le temps de réagir. Bonne chance pour leur expliquer la situation et les convaincre que tu dis vrai avant que ça n'arrive.

- Et comment peux-tu savoir ce que pense la reine ?


Nalliavi doutait que la réponse de Sand plaise à leur complice. Si Kannon était aussi... disons idéaliste qu'il semblait l'être, il n'allait certainement pas apprécier la vérité, que sa partenaire lui dirait sans aucun doute. Il savait qu'elle s'en voudrait sans doute jusqu'à la fin de ses jours pour ce qu'elle avait fait, mais qu'elle l'assumerait sans hésitation.

- J'ai organisé des prises de pouvoir comme celles-ci. En envisageant les répercussions que de tels actes auraient sur la population.

Elle avait fait un travail remarquable d'ailleurs, personne ne pourrait le nier. Tout à l'heure, il avait évoqué l'un de ses coups de théâtre à Kerzour, la capitale des nains dans leur monde, mais elle avait remporté d'encore plus belles batailles. Plus sanglantes. Comme celle contre...

- Alors quand je te parle de l'organisation de Machine, je parle en connaissance de cause.

C'était peu dire. En parfaite connaissance de cause serait plus approprié. Comme l'avait supposé Nalliavi, Kannon paraissait quelque troublé par ces révélations, qui n'étaient pourtant que le sommet de l'iceberg. Il y avait bien plus terrifiant.

- Et le roi, tu n'en as rien à faire ?!

- Il doit être encore en vie. D'après ce que j'ai entendu dans les tavernes hier, c'était lui qui dirigeait tout, et il était plutôt apprécié. La reine n'a pas une grande expérience du pouvoir, et elle est intelligente. Elle le gardera tant qu'il pourra lui être utile, pour lui indiquer comment contenir un mouvement de révolte entre autre choses.


Problèmes en vue. Ils allaient encore se fourrer dans un sacré pétrin. Elle n'était pas en train d'analyser toute la situation pour les beaux yeux de Cheveux Bleus. Si elle se donnait cette peine, c'était parce qu'elle avait l'intention de l'aider. Et ce qui l'incluait elle l'incluait aussi lui. Il ne comprenait pas pourquoi elle avait besoin de secourir tout le monde. Il lui avait posé la question une fois : elle lui avait répondu qu'elle vivait avec une conscience et une morale, et qu'avec une conscience salie et une morale détruite, elle ne vivrait pas libre. Bien que le temps situe ces mots loin derrière lui, il ne comprenait toujours pas leur sens.

- Maintenant, nous devons établir un...

- BIEN LE BONJOUR À TOUS MES CHERS LUVNEELIENS.


Sand ne reprit pas la parole après avoir été interrompue, et Kannon resta silencieux lui aussi. Tous deux avaient conscience qu'écouter la voix de la souveraine sortant des escargophones était d'une importance capitale.

- JE VOUS INFORME QUE VOTRE ROI NÉ'TANT PLUS EN ÉTAT DE GOUVERNER, JE PRENDS LE CONTRÔLE DU ROYAUME. AUSSI, VOUS ME DEVEZ TOUS LOYAUTÉ ET RESPECT. CEUX QUI CONTESTERONT MES ORDRES SERONT IMMÉDIATEMENT EXÉCUTÉS. AUCUNE FORME DE DÉSOBÉISSANCE, QU'ELLE SOIT DIRECTE OU INDIRECTE, NE SERA TOLÉRÉE.

Ce n'était guère étonnant. Comme l'avait dit la demoiselle aux cheveux blancs, il s'agissait d'une politique de terreur et de répression. Le peuple n'avait pas droit à l'erreur s'il voulait conserver la tête sur les épaules.

- POUR COMMENCER, JE VOUS PRIERAI DE NE PAS GÊNER MES SOLDATS LORSQU'ILS VIENDRONT PUNIR QUELQUES MISÉRABLES INSECTES QUI N'ONT PAS EU UN CHÂTIMENT À LA HAUTEUR DE LEURS CRIMES LORS DE PRÉCÉDENTS PROCÈS. TOUTE RÉSISTANCE SERA VAINE ET AURA POUR CONSÉQUENCE LA MORT. QUANT AUX BONNES PERSONNES QUI DÉNONCERONT CEUX QUI TENTERAIENT DE S'ÉCHAPPER, ELLES SERONT GRASSEMENT RÉMUNÉRÉES AU PALAIS. J'ATTENDS VOTRE VISITE.

Ce fut là la dernière phrase de son discours qui avait probablement horrifié l'île l'entière. Et elle n'était pas sans conséquence. Tout un tas de traîtres devaient maintenant épier leurs voisins en espérant les voir s'enfuir pour ensuite aller les vendre contre quelques berrys. La souveraine était loin d'être idiote, elle avait combiné deux moyens pour être certaine d'avoir le contrôle sur l'ensemble du royaume : l'argent, et la menace.

- Elle doit avoir sécurisé le port avant de faire son discours.

Sand hocha la tête sans dire un mot. Désormais, ils n'avaient plus aucun moyen de s'en aller. Sa partenaire aurait pu contacter ses anciens amis de Lulgill Ryne par escargophone pour demander des renforts, mais il se doutait qu'elle n'avait nullement l'intention de le faire. Elle refuserait catégoriquement d'impliquer des innocents dans une bataille qui serait peut-être meurtrière. Des innocents auxquels elle n'avait pas adressé la parole depuis plus d'un an de surcroît. L'aide extérieure était donc une hypothèse à rejeter. Consciente qu'il était temps de se mettre au travail, la demoiselle s'étira avant de soupirer à l'adresse de Kannon :

- Je suppose que nous n'avons plus qu'à t'aider.

Le bilan était triste, peut-être cruel aux yeux de certains, mais il était malheureusement sans appel : ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes pour se sortir de ce pétrin sans nom.
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Sand S.

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MessageSujet: Re: Pour l'intérêt du Savoir   Pour l'intérêt du Savoir - Page 3 Icon_minitimeJeu 25 Juil - 17:26

- Je suppose que nous n'avons plus qu'à t'aider, soupira Sand.

Elle devait le reconnaître, cette idée ne l'enchantait guère. D'ailleurs, au début, elle avait vraiment pensé s'en aller avec Nalliavi sans se poser plus de questions. Une dernière petite réunion avec Kannon pour connaître ses intentions quant à la suite de son parcours, et au revoir Luvneel. Elle se rendait compte qu'ils avaient vraiment bien fait de se réunir une dernière fois. Parce que s'ils étaient partis sans ça, Cheveux Bleus se serait battu contre un quart de l'île qui aurait voulu sa peau, et contre les trois autres quarts qui n'auraient pas levé le petit doigt pour l'aider. Autant dire tout seul.


- Libérer le roi serait le moyen le plus rapide de s'assurer de la loyauté des habitants envers nous.

Elle se tourna vers Nalliavi, quelque peu surprise. Elle avait cru qu'il chercherait à l'empêcher de se jeter à corps perdu dans une bataille qui ne les concernait pas, mais non. Ceci dit, cela ne le faisait pas remonter dans son estime. Elle avait conscience qu'il ne la suivait que pour s'assurer qu'elle resterait en vie, et par conséquent, pour qu'elle l'assiste dans sa quête de la Fontaine des Ivallyes. Et la ramener au Duc une fois qu'il n'aurait plus besoin d'elle. Néanmoins, elle ne pouvait pas nier qu'il serait un excellent allié dans le renversement de la reine Marielle.

- On devrait se séparer, conseilla Kannon. Deux qui combattent les soldats, et un qui va chercher le roi.

- Il vaudrait mieux qu'on reste ensemble jusqu'à un certain point
, corrigea-t-elle. Avancer en groupe nous rendrait plus efficaces. La reine a dû changer toute la configuration de la sécurité du palais après que nous nous soyons échappés, étant donné les dégâts qu'on a causés. On est pas certains de retrouver le même nombre d'hommes au mêmes endroits.

- Il serait plus prudent d'observer les lieux avant d'attaquer.

- Je refuse de prendre le risque que des innocents soient assassinés avant que nous agissions
, grinça Kannon.

Sand ne pouvait que le comprendre. Elle était dans le même état d'esprit que lui. Cependant, Nalliavi n'avait pas tort. S'ils se rendaient au château maintenant, ils ne feraient qu'avancer à l'aveugle. Malheureusement, la situation était une situation d'urgence, et prendre plusieurs jours pour observer les allées et venues des gardes reviendrait à envoyer eux-mêmes des luvneeliens sur l'échafaud. Le plan de Cheveux Bleus éviterait un nombre de pertes considérable.


- Le problème, c'est qu'on a aucune idée de l'endroit où est enfermé le roi. Il n'est pas dans la prison, c'est certain. On était déjà dans la cellule la plus éloignée de l'entrée, elle doit l'avoir placé dans un endroit bien plus sécurisé.

- Il y a une tour au palais
, les informa Nalliavi. Je suis passé devant pendant la fuite. C'est l'endroit rêvé. Une seule entrée, juste une fenêtre en haut...

- Pour que les soldats qui surveillent le roi puissent voir arriver d'éventuels libérateurs
, compléta Kannon. L'endroit rêvé, oui.

- Quand on sera arrivés devant la porte, on devra se séparer. Deux à l'extérieur, un seul à l'intérieur. Il y aura probablement beaucoup plus de gardes à affronter au pied de la tour. Les soldats auront le temps d'avertir leurs camarades bien avant que quelqu'un n'arrive jusqu'à eux. Pour la suite, ça va être compliqué. On ne peut pas prévoir dans quel état sera le roi.

- Tu as dit que la reine ne lui ferait aucun mal
, objecta Cheveux Bleus.

- J'ai dit qu'elle ne le tuerait pas, rétorqua Sand. Mais la torture n'est pas exclue. S'il est blessé, on aura plus de mal à le faire sortir de sa prison.

- S'il va bien, l'amener jusqu'à la partie commerciale de l'île ne sera pas un problème. Dans le cas contraire, le mieux serait de rester au palais.

- Pourquoi le pa...


Sand aurait presque pu sentir ses yeux briller en réalisant la merveilleuse idée que son partenaire avait eue. Qu'elle aurait dû avoir aussi d'ailleurs, mais ça, elle s'en soucierait plus tard. Quand on souhaitait cacher quelque chose, il fallait le mettre dans un endroit auquel personne ne penserait. Dans le cas présent, cet endroit, c'était le territoire de la reine.

- Avant de partir, on devrait prendre des escargophones, poursuivit Nalliavi. Pour que celui qui ira chercher le roi soit en mesure de nous dire quelle solution est la plus appropriée. On n'aura pas de problèmes si les gardes ne nous surprennent pas. Les habitants, eux, ne savent pas que des prisonniers se sont échappés. L'alerte qui a été sonnée pendant notre fuite ne résonnait que dans le palais.

Elle acquiesça en silence. Pour l'instant, tout ce qu'ils avaient à faire, c'était de se montrer discrets et de chercher une boutique qui pourrait leur procurer ce dont ils avaient besoin avant de commencer la vraie bataille. Une fois qu'ils eurent exprimé leur accord commun sur le plan qu'ils devaient mettre à exécution, ils se mirent en route. Éviter les soldats qui patrouillaient fut un jeu d'enfant. Ils ne se déplaçaient que par groupes de deux ou trois, et avec les rues qui ressemblaient à un véritable labyrinthe, se cacher dans l'ombre le temps qu'ils s'en aillent causa plus d'ennui que de peur. Au bout d'une vingtaine de minutes, ils mirent la main sur leur but. Une bicoque qui venait tout juste d'être rénovée. L'enseigne peinte en vert anis indiquait qu'elle s'appelait : « Le bazar de Zang ». Les objets qui encombraient la vitrine en un désordre mêlant monde raffiné et univers chaotique définissaient assez bien le second mot de ce nom.

- J'y vais, souffla Sand à ses coéquipiers. Inutile d'y aller en surnombre, ça deviendrait suspect.

Elle poussa donc la porte du magasin, déclenchant ainsi le délicat tintement d'un grappin de clochettes. Un vieil homme moustachu de petite taille, aux cheveux grisés par les années et à la peau fripée par le temps qui passe, se tenait derrière un comptoir en bois. Il était en train d'inspecter une feuille avec un immense sourire. Ce devait être une excellente nouvelle. Quand elle avança de quelques pas, faisant claquer ses talons sur le parquet, il sembla enfin s'apercevoir de sa présence. Il rangea précipitamment le document qu'il tenait entre ses mains dans un tiroir avant de demander d'une voix enjouée :

- Que puis-je faire pour vous mademoiselle ?

En voilà au moins un qui n'avait pas l'air affecté par la terreur normale qu'engendre un coup d'état. Ce qui d'ailleurs, n'était sans doute pas une bonne nouvelle. Les personnes qui montraient une telle gaieté à un moment pareil étaient souvent des traîtres qui savaient qu'ils n'avaient rien à craindre. Sand espérait pour les voisins de cet homme que ces derniers n'avaient rien à se reprocher. Sinon, ils pouvaient être sûrs qu'ils allaient être dénoncés d'ici peu.

- J'aimerais vous acheter trois escargophones. J'ai vu qu'il y en avait dans votre vitrine, ajouta-t-elle en l'indiquant d'un mouvement de tête.

- Oh bien sûr, bien sûr ! s'écria-t-il. Je vais vous en chercher dans la réserve, je reviens tout de suite !

Elle lui adressa un sourire poli, puis dès qu'il fut parti, elle retrouva son air impassible. « Je vais vous en chercher dans la réserve ». S'il allait chercher la chose à laquelle elle pensait en plus de ce qu'elle lui avait demandé, son espérance de vie risquait de raccourcir considérablement. Elle contourna le comptoir et ouvrit le tiroir en tentant d'être le moins bruyante possible, avant de s'emparer de la feuille que le propriétaire avait rangée moins d'une minute plus tôt.

- Bordel de dieu...

Elle avait devant les yeux un avis de recherche. Le sien, et celui de ses deux acolytes. La prime que leur capture représentait n'était reconnue que dans l'enceinte du royaume de Luvneel, la présentation de l'affiche n'était pas la même que celles du gouvernement mondial. Mais cela restait une prime. Et c'était loin d'être une bonne chose. Elle se rua vers la vitrine et chamboula encore plus le désordre qui y régnait, jusqu'à mettre la main sur l'unique esacrgophone qu'elle y avait vu. A l'heure actuelle, le gérant de la boutique devait être en train de prévenir la reine qu'elle était avec lui, et les soldats ne tarderaient pas à venir l'arrêter. Elle comprenait mieux l'air joyeux du vieil homme quand elle était entrée. Il avait dû la voir passer devant la vitrine et il avait vérifié qu'elle était bien la personne à laquelle il pensait. Puis quand il en avait été certain, il avait compris qu'il avait là l'occasion de gagner une grosse somme d'argent.

- Mademoiselle ?!

Il devait avoir entendu son vacarme. Elle s'empressa de sortir, son butin à la main. Quand elle passa devant ses coéquipiers, elle leur cria :

- On s'en va ! Tout de suite !

- Tu n'en as qu'un ?!
s'exclama Kannon en se lançant à sa poursuite, suivi par Nalliavi.

- On s'est fait avoir ! expliqua-t-elle. La reine a déjà fait distribuer des avis de recherche pour nous, elle devait espérer que quelqu'un qui nous croiserait nous dénoncerait !

S'ils n'avaient pas été vus plus tôt, c'était uniquement parce que les rues étaient désertes. Chacun était rentré chez soi suite à la déclaration de la souveraine.

- Le propriétaire est parti prévenir les gardes, j'ai dû prendre l'escargophone qui était dans la vitrine.

- Donc nous sommes repérés
, conclut Nalliavi.

Elle hocha la tête.


- On doit commencer l'attaque tout de suite. Avant que les gardes qui ont été envoyés au magasin ne reviennent sans nous. Sinon, ils vont renforcer la sécurité et on aura encore plus de mal à récupérer le roi.

Sans s'arrêter de courir, ils prirent donc la direction du château. Sand souhaitait ardemment qu'ils y arriveraient avant les soldats qui étaient censés l'arrêter. Dans le cas contraire, leurs chances de rendre son vrai souverain au royaume de Luvneel seraient extrêmement réduites. Voir inexistantes.
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MessageSujet: Re: Pour l'intérêt du Savoir   Pour l'intérêt du Savoir - Page 3 Icon_minitimeVen 26 Juil - 10:39

Ce n’était pas un sprint, mais la cadence ne rompait pas. Les trois fugitifs détalaient dans les rues en direction du château. La vieille n’avait pas perdu de temps, moins de deux heures avant, les trois jeunes coureurs étaient enfermés dans les geôles du château, elle avait donc mis moins de deux heures pour créer, éditer et distribuer ces avis de recherches. Ce qui était d’autant plus bizarre. Comme si la souveraine avait prévue cette fuite, mais également le fait, qu’ils ne quitteraient pas l’île avant d’avoir rétabli l’ordre, ou tout du moins d’avoir essayé de le rétablir. Elle n’était pas idiote, et si elle avait anticipé son coup jusque là, c’est que les trois jeunes faisaient exactement ce qu’elle attendait de leurs part. En d’autres termes, ils étaient en train de se jeter dans la gueule du loup. Mais en admettant que cela soit exact, comment aurait elle pu prévoir que les trois jeunes ne quitteraient pas l’île par bateau ? C’est alors que Kannon fut frappé d’une idée tout à fait envisageable.

* Minute ! Et si elle avait prévu tout ça, parce qu’elle savait que nous ne POURIONS PAS nous enfuir, et non que nous ne voudrions pas nous enfuir ? *

C’était la reine, en l’absence du roi, il était bien possible qu’elle bénéficie d’un pouvoir absolu. Lancer l’interdiction qu’un bateau quitte le port, était tout à fait possible. Ce n’était pas rassurant, ces ordres de recherches trop rapidement distribués étaient inquiétants… C’était peut être le fait de se retrouver avec sa tête mise a prix, qui inquiétait le jeune homme aux cheveux bleus… Quoi qu’il n’était pas du genre à s’inquiéter de ce genre de choses, et c’était précisément ce paradoxe qui faisait de lui un être particulier. Réfléchi et posé mais à la fois tête en brulée et imprudent.
Toujours est il que cette analyse l’inquiétait au plus haut point. D’autant plus que s’enfuir de la prison n’avait pas été si difficile. À commencer par le fait que Sand avait été plus ou moins libérée. « Et si ce fameux Skan avait reçu l’ordre de jouer la comédie et de laisser à Sand une opportunité de s’échapper et de venir libérer ses deux alliés ? » La fuite trop facile, les avis de recherches trop rapidement distribués… Tout cela dans le but de les ramener vers le château. Kannon compris qu’avant de lancer l’assaut il devait en parler à ses co-équipiers. Lorsqu’ils sortirent de la ville, et qu’il arpentèrent avec vivacité le chemin du château, le jeune artiste martial bondit sur sa gauche et couru vers la foret.

- Suivez moi ! Faites moi confiance ! S’écria-t-il

- Qu’est-ce qu’il fabrique cet andouille ?! Grogna Sand.

Après avoir parcouru une cinquantaine de mètres à travers les arbres il s’arrêta et repris son souffle. Il n’étaient plus très loin du château, mais hors de vue d’adversaires potentiels. Il s’agissait également là, d’une occasion de reprendre un peu de souffle avant une difficile bataille.

- Alors qu’est-ce qu’il t’arrive ? C’était pourtant bien toi qui voulait rester sur l’île et faire chuter la reine, non ? Demanda Sand.

- Pour être honnête, je me demande avec de plus en plus de convictions, si vous n’auriez pas été contraints de rester sur l’île.

Ses deux acolytes furent pris d’un léger étonnement. Kannon expliqua alors sa théorie, en n’omettant aucun détail. De la fuite, peut être un peu trop simple du donjon, jusqu’à ces avis de recherches distribués trop rapidement. Il y eut alors un silence qui en disait long. Ce silence à mi chemin entre la perplexité et le doute.

- Ce n’est pas idiot. Rétorqua Nalliavi. Je ne sais pas si ce Skan à été un adversaire fabuleux pour toi Sand, mais pour nous fuir de la prison n’a pas été terriblement difficile.

Sans pour autant dire qu’il s’agissait d’une partie de plaisir, s’enfuir n’avait pas été la mission la plus dure qu’il ne lui avait été confiée, au cours de sa courte vie. D’autant plus, qu’en étant tout à fait honnête, elle lui avait faussé compagnie grâce à un coup bas, placé sur un coup d’inattention de sa part, après que l’alarme intérieure ne se soit déclenchée à cause de la fuite de ses deux compagnons. Elle réfléchit un instant en silence. Peut être se moquait-elle de tant d’inquiétude inutiles de la part de son compère, ou peut être rageait-elle de ne pas y avoir pensé plus tôt. En tout cas cette théorie avait reçu une approbation digne de ce nom. Ce n’était pas le genre de détail que l’on pouvait ignorer. Cela faisait beaucoup de coïncidences trop évidentes…

- Si on part du principe que nous somme pleinement manipulés, le mieux serait de changer nos plans… Proposa Nalliavi.

- Soit, mais nous devons d’une manière ou d’une autre pénétrer dans le château… Ajouta la jeune fille aux cheveux blancs.

Soudain Kannon repensa à ce qu’il avait entendu en sortant de la cellule. Les gardes qui les avaient attaqué avait brièvement parlé de faire appel à une petite escouade de guerriers, bien particulière, au service de la reine.

- Je ne sais pas si tu te souviens, Nalliavi, des paroles de certains soldats, lorsque nous nous sommes échappés de la prison. Il parlaient d’une soi dite « garde rapprochée » de la reine. Une formation de trois ou quatre guerriers je ne sais plus, qui n’avaient rien à voir, en terme de puissance, avec les soldats de l’armée…

- Je m’en souviens, c’est exact, quatre guerriers au services absolu de la reine. Tu pense que c’est-ce qui pourrait nous attendre la bas ?

- Je n’en sais rien… Mais si, lorsque nous entrons dans la forteresse nous tombons sur ces fameux guerriers, c’est que la reine avait, bel et bien tout prévu depuis le départ.

Il y eut à nouveau un silence, une intense réflexion de la part des trois « ennemis » de la couronne. Le plus ironique, c’est qu’ils savaient parfaitement que rester là à réfléchir, n’amèneraient aucune réponse de plus. Puis dans un élan coordonné, signifiant une équipe parfaitement rodée, malgré le caractère inédit de la chose, les trois assaillants se levèrent en même temps. Sand pris dans sa main, son pistolet Liberty, ce qui en disait long sur sa détermination. Nalliavi lui posa la main, sur son épée, prêt à découper le premier adversaire venu. Kannon quant à lui, s’étira les bras, prêt à user de son art.
L’assaut ne devait plus tarder.


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MessageSujet: Re: Pour l'intérêt du Savoir   Pour l'intérêt du Savoir - Page 3 Icon_minitimeSam 27 Juil - 23:19

Ils marchaient avec détermination vers le château, s'avançant dans les chemins sans se préoccuper de passer inaperçus. D'après ce qu'ils venaient de comprendre, ce n'était plus important. La reine avait déjà prévu qu'ils reviendraient vers elle. Être repérés leur importait peu.

- Puisqu'on doit changer nos plans, je propose de choisir une autre cible, suggéra Sand. En premier lieu, on va aller chercher la reine. Si elle dispose de vos quatre soldats, je suppose qu'on va écoper d'un adversaire par personne, et d'un autre qui protégera Machine. Si on arrive à les vaincre, ce sera terminé. Elle n'aura plus aucun moyen de nous empêcher de libérer le roi, et tout reviendra à la normale.

- Je te suis. On tente quelle approche ?

- Si on veut qu'elle nous envoie un guerrier par personne, on doit lui donner la possibilité de nous localiser et de nous éloigner les uns des autres. Elle se sentira plus sereine si elle nous envoie combattre sur un terrain qu'elle aura choisi. Pour qu'elle arrive à ce résultat, il n'y a pas trente-six milles solutions. On doit être voyants. Et pour ça, la meilleure des stratégies...

- C'est de foncer dans le tas
, conclut la partenaire de Nalliavi.

Ce dernier l'observa du coin de l'œil pendant leur ascension vers le palais. Il savait qu'elle s'en voulait pour ne pas avoir prévu une ruse qui trois ans auparavant, lui aurait sauté aux yeux. Visiblement, il n'était pas le seul à avoir perdu la main en matière de psychologie. Tous devaient reprendre un sérieux entraînement. Il fut tiré de sa réflexion par un feulement. Une légère grimace vint tordre ses lèvres. Il l'avait oublié celui-là. Et à en juger l'air surpris de ses deux camarades, eux aussi.


- Bordel de dieu, jura Sand en ouvrant brusquement son sac.

Quelques secondes plus tard, elle en sortit le chaton blanc en le tenant par la peau du cou, puis elle le posa dans l'herbe.


- Toi, tu restes ici, le somma-t-elle.

Il essaya de l'apitoyer en la suppliant du regard avec des yeux aussi brillants que les étoiles. Nalliavi avait bien envie de l'embrocher au bout de sa lame et de jeter son cadavre du haut d'une falaise, lui qui n'avait jamais aimé ces animaux autrement que sous forme de fourrure, mais Sand n'apprécierait certainement pas. Or, même s'ils étaient sur le point de s'engager dans une bataille, gagner sa confiance n'en restait pas moins d'actualité.


- Je crois que tu devrais te concentrer sur autre chose, souffla Kannon à la demoiselle.

Intrigué, Nalliavi regarda dans la direction que Cheveux Bleus indiquait. Effectivement, il serait préférable de se préoccuper d'autre chose que de la bestiole. D'après ce qu'il pouvait voir, des soldats sortaient du palais. Ils étaient en train de former une ligne défensive devant celui-ci. Une unique ligne défensive. Ce qui signifiait que tout le reste de l'armée les attendait à l'intérieur du palais, soit un nombre d'hommes considérables. En plus des quatre autres guerriers qui les attendaient au détour d'un couloir.


- On cible le centre pour entrer et on se sépare ensuite ?

- Aucun souci
, répondit Kannon en faisant craquer ses jointures.

- Bonne balade à tous.

A partir de cet instant, ils s'élancèrent dans le mur de soldats qui n'attendaient qu'eux pour prouver leur loyauté à leur reine. Les choses se passèrent très vite pour pénétrer dans le château royal. La souveraine avait envoyé le menu fretin en guise de première rencontre, comme l'aurait fait tout bon stratège ayant un minimum de logique. Menu fretin que Nalliavi et ses acolytes couchèrent sans mal, au moyen de lames, de balles, de poings et de pieds.

- N'espère pas t'en tirer si facilement ! On reprendra notre conversation de tout à l'heure ! lui cria Sand alors qu'ils se retrouvaient dos à dos.

- Ce sera avec joie princesse !

- Je pars à droite ! Vois avec Kannon le chemin que tu veux prendre pendant qu'il est encore là ! Et tâche de rester en vie !


A cet instant, il bloqua l'épée d'un garde à l'aide de son poignard et le repoussa avant de plonger sur lui et de planter sa lame dans son ventre. Le temps qu'il se retourne, sa partenaire était partie. Bien, puisqu'elle n'était plus là, il ne lui restait qu'à retrouver Kannon. Il dut frapper encore une dizaine de gardes avant de pouvoir l'atteindre et le prévenir :

- Sand a pris le couloir de droite ! Tu choisis quoi ?

- Déjà ?!
s'écria-t-il d'un air incrédule. Bon, va pour la gauche ! On se retrouve plus tard !

Moins d'une seconde plus tard, Nalliavi lançait sa dague dans le crâne d'un soldat qui menaçait de trancher son équipier en deux. Ce dernier le remercia d'un bref hochement de tête avant de reprendre son combat. Puisque tous les détails étaient réglés, il était temps de s'en aller là où l'attendait son véritable adversaire. L'homme de Saulmanor s'en alla donc dans le couloir du milieu, non sans une certaine appréhension. Pas par rapport à son éventuelle survie, mais par rapport à la conversation qu'il aurait avec Sand. En quatre ans, il avait compris qu'elle était bien plus à craindre quand elle parlait de discuter sérieusement que n'importe quel soldat sur n'importe quel monde.

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Sand S.

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MessageSujet: Re: Pour l'intérêt du Savoir   Pour l'intérêt du Savoir - Page 3 Icon_minitimeMer 31 Juil - 0:21

Sand courait dans les couloirs à en perdre haleine. Même si elle savait qu'elle n'avait probablement pas de souci à se faire pour ses coéquipiers, elle ne pouvait s'empêcher de se faire un sang d'encre. Ceci étant dit, elle s'inquiétait encore plus pour elle. Quelques années plus tôt, elle aurait foncé dans le premier piège venu sans se soucier des conséquences. Son niveau lui aurait permis cette inconscience. Seulement, elle avait perdu ce même niveau. Pas d'entraînement sérieux pendant trois ans, c'était largement suffisant pour la faire régresser. Pour être tout à fait honnête, elle n'avait pas juste perdu un peu d'endurance. Elle était carrément revenue au point mort, comme si toutes ses batailles n'avaient jamais existé. Ce qui, même si cela lui coûtait beaucoup de l'avouer, était normal quand on n'avait pas de coéquipier à affronter pour tester ses capacités. En matière de combat, il était impossible de réellement progresser seul. Dès ses seize ans, elle avait eu quelqu'un pour la former, pour l'aider à s'améliorer : Nalliavi. Ensuite, il y avait eu Syrzan, Pio, Kaan, Maverick, Farid, Elior et Zakarya. Tous des elfes, et des guerriers d'élite. D'ailleurs, elle avait été mariée au premier, mais passons. Quoi qu'il en soit, à la fin, elle avait eu droit à la crème de la crème : Aaron. Son "assassin d'elfe" comme l'avait si bien dit son partenaire tout à l'heure. Quand elle était partie avec lui, elle avait déjà un très bon niveau, voir excellent. Mais lui, il l'avait rendue parfaite. Vraiment parfaite. Elle secoua la tête, chassant ses souvenirs de sa mémoire. Tout ce ressassement de son passé pour dire qu'à l'heure actuelle, elle devait tout ré-apprendre, c'était ridiculement pathétique, et inutile de surcroît. Elle devrait plutôt penser à ce qui l'attendait, et à la manière dont elle devrait réagir lors de son futur combat. Pour commencer, qui pouvait bien être son adversaire ? D'après ce qu'avaient dit ses acolytes, quelqu'un qu'elle n'avait pas encore vu. Elle tenta d'évaluer ses capacités en prenant en compte le niveau des soldats et l'île où elle se trouvait. Si elle suivait la logique, cet homme devrait posséder au moins le double de puissance des gardes qu'elle avait déjà croisés, mais pas une force excessive non plus. Elle n'était que sur North Blue, pas sur Grandline, et les plus grands se trouvaient là-bas. Donc, si elle se donnait, elle devrait réussir à... Elle allait continuer à penser lorsqu'elle fut littéralement submergée par une vague de beauté. Elle venait d'arriver dans une pièce immense avec un sol en marbre, d'immenses colonnes recouvertes de feuille d'or et un lustre absolument gigantesque décoré par des cristaux étincelants à la lumière trônait en plein milieu du plafond. Elle s'avança dans la salle en admirant les lieux. Tout était nu. Les murs, le haut, le bas. Il n'y avait pas de tableau, pas de tenture, pas de plante. Rien. Mais c'était somptueux.

- Tu t'arrêtes là ma belle.

Elle s'arracha à sa contemplation et se tourna en direction de la voix. Et du grincement des portes qui se fermaient, condamnant la seule issue. Etrangement, elle n'était pas surprise de le trouver là.

- Belle arène. Dommage qu'elle soit condamnée à être abîmée.

Elle déplorait le choix de lieu de combat. La reine aurait tout de même pu les faire s'affronter dans un autre endroit. Elle n'avait pas vraiment envie de salir celui-ci.

- Tu n'as pas l'air étonnée, commenta Skän, visiblement déçu.

Il comptait probablement sur un petit effet de surprise, au moins pour avoir une jolie mise en scène avant de retrousser ses manches.


- Pas vraiment. Ceci dit, excellent numéro, celui du soldat de base. Tu connais bien tes classiques. Faire croire que tu es faible pour amener les ennemis à sous-estimer ton véritable niveau... Bravo.

- Tu aurais dû jouer la comédie toi aussi. Faire la pauvre petite peureuse. La reine aurait attendu que tu partes avant de prendre le pouvoir si elle avait cru que tu ne représentais aucun danger.

- Je préfère rester naturelle. J'avoue que ça ne me réussit pas toujours
, admit-elle avec une petite moue.

Skän eut un sourire ironique. Il avait l'air d'un vautour qui s'amuse avec sa proie avant de fondre sur elle et de lui dévorer les entrailles. Il verrouilla la porte sans la quitter du regard, puis il commença à marcher autour d'elle en lui expliquant la situation :


- J'avais particulièrement envie de m'occuper de toi. Rien que pour tes airs de princesse qui me donnent envie de te faire redescendre de ton piédestal. Je suppose que là d'où tu viens, tu es fille de roi, ou quelque chose comme ça ?

Fille de roi, ce n'était pas exactement ça. Et à vrai dire, elle avait eu beaucoup d'appellations. Comtesse, duchesse, femme du commandant en chef des armées elfiques, Amante du meurtre, nièce de la reine des océans, et par la même occasion, future souveraine de ces mêmes océans. D'ailleurs, elle possédait encore certains de ces titres.

- J'appartenais à la noblesse, se contenta-t-elle de répondre.

C'était ce qu'elle avait de plus synthétique.


- J'en étais sûr. Donc, te ramener sur terre me tente fortement. La reine m'a donné carte blanche pour ce qui est de décider de ton sort.

Elle allait soigneusement éviter de lui laisser le temps d'imaginer de quelle manière il pourrait la faire souffrir. Premièrement, parce qu'elle avait l'intention de vivre, et deuxièmement, parce qu'elle savait que causer des douleurs inimaginables était on ne peut plus simple. Parce qu'elle-même les avait déjà infligées. Briser méthodiquement tous les os d'un squelette, arracher un oeil, en crever un autre...

- Normalement, je dois attendre le signal pour commencer le combat. Le temps que tes camarades arrivent jusqu'à leurs adversaires eux aussi, histoire qu'on puisse juger lequel de vous trois était le plus coriace à la fin, en fonction du nombre de minutes qu'on aura mis à vous tuer.

Elle préférait envisager l'option inverse. Que Nalliavi, Kannon et elle puissent déterminer lequel de leurs adversaires avait été le plus difficile à mettre à terre.

- Mais pour être honnête, je ne suis pas très patient.

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MessageSujet: Re: Pour l'intérêt du Savoir   Pour l'intérêt du Savoir - Page 3 Icon_minitimeSam 3 Aoû - 12:57

Sand était partie comme une fusée, à peine le jeune artiste martial lui avait tourné le dos un instant, qu’elle s’était déjà aventurée dans la forteresse. A tel point que Nalliavi fut contraint de lui proposer l’alternative du hasard.

- Sand a pris le couloir de droite ! Tu choisis quoi ?

D’un autre coté en prenant la droite il ne restait pas mille choix. Gauche ou tout droit, et comme personne ne pouvait deviner ce qui (ou quoi) les attendaient, le hasard était la meilleure solution pour ne pas perdre de temps.

- Bon, va pour la gauche ! On se retrouve plus tard !

Sans attendre il s’élança dans un long couloir sur sa droite, juste devant la grande porte du château. Un très long couloir étroit dans lequel il y avait quelques tableaux. Il arriva à un escalier en colimaçon tout aussi étroit, que Kannon s’ efforça de grimper deux marches par deux marches.
Une fois arrivé à ce qui devait être le premier étage, il observa la grande salle dans laquelle il était tombé. Une très grande salle, dont l’immensité devait aussi s’expliquer par le vide de celle-ci. Elle était toutefois bien éclairée, par les immenses vitres qui donnaient sur la cour de droite. Après avoir observé cette salle, il s’aperçu qu’elle n’était pas tout à fait vide, dans la mesure où il n’était pas le seul à l’occuper.
Un homme avança, il faisait à peu près la même taille que le garçon aux cheveux bleus,  il n’avait cependant pas la tenue habituelle d’un guerrier royal, pas de cuirasse en étain, pas de longue et lourde épée, pas d’armure lourde et résistante, ni même de bouclier blasonné . Il avait plutôt un tenue de gentilhomme, des collants blancs avec des chaussures de style très épurées, style mocassins blancs cirés. Un large culotte bouffante, comme la noblesse de l’époque en portait. Un chemise blanche repassée, cachée d’un veston bleu, aux boutons d’or. En bref, une allure qui faisait bien plus penser à un invité de la reine, qu’à un chevalier.

- Bonjour jeune impertinent. Dit-il d’une voix sereine et détendue.

L’intrus ne fit même pas attention au qualificatif que lui avait donné ce qui serait vraisemblablement son futur adversaire, mais lui répondit tout de même.

- Salut ! Il y eut un léger silence avant que kannon ne reprenne en éclatant de rire. C’est quoi ce pantalon ?!

Bien évidement son interlocuteur, lui hurla qu’il s’agissait d’un pantalon bouffant, et qu’il s’agissait là d’une style vestimentaire épuré à la cour. Plus que jamais Kannon n’était pas fait pour le monde de la royauté.
Le chevalier soupira d’agacement et matérialisa dans sa main une balle de cuir qu’il laissa tomber au sol. Ce petit tour de force, remit en place le garçon aux cheveux bleus qui resta ébloui par le fait de matérialiser un ballon de manière aussi rapide et inattendue.

- Je suis originaire d’une ile de Grandline nommée Moonlit Wilderness, j’ai reçu l‘éducation d’un Ninja la bas, ma mère quand à elle était originaire de Suijou Deporte, considérée comme « l’île sportive ». Avec l’éducation de mes deux parents j’ai pu allier l’adresse spadassine du Ninja et l’endurance et la puissance physique d’un sportif de haut niveau.

Cela n’expliquait toujours pas comment il avait matérialiser ce ballon, sans doute l’œuvre d’une technique ninja, après tout, il était bien possible de faire de sacrées choses en tant que Shinobi.

- Si tu viens à la fois de de Grandline et de North Blue, tu m’explique ce que tu fous dans ce royaume ? Demanda Kannon.

- Je suis rentré au service de la reine le jour de mes vingt ans, sa majesté à vu le potentiel qu’il y avait en moi ! Et ce potentiel, je vais te le montrer tout de suite !

Il tira dans le ballon et envoya un missile en pleine figure du jeune intrus. Fort heureusement la salle était grande et Kannon pu facilement esquiver le coup, mais tout ne se passa pas comme prévu. La balle retourna une demi seconde plus tard, percuter de plein fouet le dos du jeune artiste martial qui s’effondra au sol.

- Difficile de se relever n’est-ce pas ? Dit-il en ricanant. Cette salle à été aménagée spécialement pour moi, les pierres des murs placées au millimètre près, et d’un angle bien particulier, provoquent des rebonds si improbables que je suis le seul à pouvoir les calculer. Bien sur j’ai du apprendre la configuration complète de cette salle pendant plus de deux ans, mais aujourd’hui ce sanctuaire, est un cimetière pour mes adversaires.

Voila qui était ennuyeux, quand Kannon disait à ces deux compères qu’ils risquaient de jeter dans la gueule du loup, il ne pensait pas avoir raison à ce point là. Son adversaire bénéficiait d’un avantage conséquent : la maîtrise parfaite et totale du terrain.  

- Ah j’oubliais ! Le plus beau dans tout ça, c’est que ce ballon que je matérialise est un peu spécial. Je peux, changer sa matière à n’importe quel moment ! Lorsque je frappe il s’agit d’une simple balle de cuir, très gonflée, lors des rebonds sur le mur il s’agit encore d’un ballon de cuir, mais dès que l’impact est imminent, je transforme la balle en béton armé. ! Ma technique allie roublardise, puissance, vitesse, et technique !

* Merde… Son entrainement de Ninja lui as permis de créer un ballon aux diverses propriétés, son entrainement sur l’île du sport lui a permis d’accroitre sa puissance dans les jambes, autrement dit la vitesse de propulsion du ballon… il a aussi augmenté sa précision balle au pied, de manière à réaliser des tirs millimétrés. Mêlé à ça, la configuration de la salle dont il connait tout les recoins… Il peut se venter de ne jamais manquer le moindre coup.* Pensa Kannon en se relevant péniblement.

En effet, les plans de la salle qu’il avait du apprendre par cœur, lui procurait un avantage certain. Ceci ajouté au fait que sa précision était l’équivalent de celle d’un tireur d’élite, manquer sa cible devenait quasi miraculeux, sans compter qu’il pouvait à chaque coup bénéficier d’un effet de surprise. Il était impossible, pour n’importe quel adversaire de prévoir avec exactitude la trajectoire du ballon. lui-même avait mis plus de deux ans pour connaitre la structure complète de la salle.
Lorsque Kannon se mis sur ses deux pattes, il remarqua que la balle avait disparue. Elle était déjà revenue dans les pieds de son adversaire. C’était bien ce qu’il avait expliqué… Il pouvait matérialiser et dématérialiser la balle à volonté, de manière à ne jamais se faire prendre son arme de combat. Cette technique avait été minutieusement conçue de manière à ne pas laisser la moindre chance à un hypothétique adversaire.
Puissance, vitesse, précision, terrain, effet de surprise,  même jusqu’à la matière changeante de la balle.  Ce combat n’allait pas être une partie de plaisir…


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Nalliavi

Nalliavi


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MessageSujet: Re: Pour l'intérêt du Savoir   Pour l'intérêt du Savoir - Page 3 Icon_minitimeDim 6 Oct - 17:39

Nalliavi, ayant laissé le libre choix de leur route à ses partenaires, prit le seul chemin qui restait : à savoir, celui du milieu. Il était parti dès que Kannon l'avait quitté. Ce n'était pas le moment de gaspiller son énergie pour le simple plaisir de mettre à terre quelques soldats alors qu'un combat sans doute bien plus conséquent l'attendait, quelque couloirs plus loin. Néanmoins, même s'il savait que sa décision était la plus adaptée, une parcelle de sa personnalité l'avait rendue pour le moins... difficile. Il y avait longtemps qu'il n'avait pas eu l'occasion de faire couler tant de sang sur les dalles, et la laisser lui filer entre les doigts l'avait contrarié. Mais ce n'était pas grave. Une seconde bataille l'attendait plus loin, plus violente et certainement plus... meurtrière. Un sourire carnassier étira ses lèvres, dévoilant entre elles ses canines blanches. Si quelqu'un l'avait croisé à cet instant, il aurait davantage cru avoir affaire à un loup qu'à un homme. Un loup avec des crocs très, très acérés.

Il courut pendant encore quelques minutes avant de trouver une salle relativement... étrange. A vrai dire, la salle en elle-même n'était pas si étrange que ça. C'était sa localisation qui lui conférait sa bizarrerie. Nalliavi se trouvait dans une pièce entièrement murée dont le seul accès résidait dans une porte en bois sombre rongée par les années, c'est-à-dire celle qu'il venait de franchir. Une pièce aux murs, au sol et au plafond uniquement constitués de pavés sales et gris grossièrement taillés. Rien d'autre. Absolument rien d'autre. Une prison.
En temps normal, ces dernières se situaient dans les sous-sols des palais, jamais au rez-de-chaussée. Il n'écartait pas la possibilité d'être descendu d'un étage sans s'en rendre compte, étant donné la pagaille qui régnait dans le château, mais il en doutait fort. Il n'avait pas pris d'escaliers, et le sol ne lui avait jamais paru incliné. Il ne pouvait en tirer qu'une seule conclusion : il avait trouvé le lieu de son combat.


- Hi hi hi hi...

Nalliavi se retourna vivement en entendant ce son, persuadé qu'il provenait de derrière. Mais ne vit rien. Pas même la porte qui lui avait donné accès à cette pièce. Elle avait disparu. Autrement dit, il était emmuré. La possibilité de fuir venait d'être écartée.

- Hi hi hi hi hi hi...

Une nouvelle fois, l'ex-assassin fit volte-face afin de découvrir qui riait de la sorte, pour se retrouver devant un vide absolu. Encore. Puis le bruit se déplaça. Il allait et venait autour de lui, se trouvant tantôt devant, à gauche, à droite, revenait devant... C'était à n'y rien comprendre. Il avait l'impression que quelqu'un se déplaçait à l'intérieur des murs qui l'entouraient. Et cette voix... elle ressemblait à celle d'une petite fille. Une voix mélodieuse, délicate, insouciante, et pourtant si macabre...

- Je suis là, chanta-t-elle.

Nalliavi, intrigué mais pas au point d'en oublier sa sécurité, consentit néanmoins à regarder dans la direction d'où lui semblait provenir son adversaire, une main posé sur son poignard. Sans rien voir d'autre que ce qu'il avait déjà vu.


- Au-dessus.

A ces mots, il leva les yeux vers le plafond. Il n'eut pas le temps de voir grand-chose avant de faire un bond en arrière pour s'écarter, et par la même occasion, conserver sa tête. Une masse aux couleurs criardes lui tomba dessus, vive comme l'éclair, et tenta de l'atteindre au visage. En se reculant, il sentit une douleur cuisante lui cisailler la joue. De minces filets de sang s'écoulèrent de deux fines plaies et descendirent le long de sa mâchoire, jusqu'à son cou. En dépit de sa, certes minime, mais blessure tout de même, il souriait. Il avait devant lui son adversaire, et elle était aussi peu ordinaire qu'intéressante.

- Vous êtes rapide, c'est bien, babilla-t-elle avec admiration en inclinant la tête sur le côté, ses lourdes boucles blondes attachées en couettes lui tombant devant les yeux. Je n'aime pas quand les pions sont lents.

C'était une enfant dans un corps d'adulte, une petite fille à l'intérieur d'une femme. Son visage, si fardé qu'il était impossible de distinguer sa peau sous le maquillage, n'exprimait que l'innocence et la pureté. Ses cils, jaunes et allongés à l'extrême, ainsi que ses paupières, bardées d'un mauve criard, encadraient deux grands yeux étranges : le gauche était d'un bleu lapis-lazuli étincelant, le droit brillait d'un argent plus puissant encore que celui des étoiles. Ils avaient pour les border trois étoiles fushias sur chacune de ses tempes. Ses lèvres, peintes à l'image d'un arc-en-ciel, s'étiraient en un sourire candide. Le reste de son visage était recouvert d'une poudre pâle, comme celui d'un clown blanc, et parsemé d'une multitude de paillettes dorées.
Bien qu'elle soit d'une taille tout à fait correcte pour son âge, qui devait équivaloir à une vingtaine d'années, elle avait jugé utile de se percher sur deux immenses chaussures à talons roses bonbon ornées de nœuds framboises dont le centre était constitué de ce qui semblait être des diamants. Ses jambes fines étaient dissimulées par des collants bleu électrique décorés par des dessins qui auraient mieux convenus à un conte de fée : des petites princesses, des licornes... Elle portait une robe si chargée de fanfreluches que Nalliavi n'aurait su la décrire correctement. Ce n'était qu'une accumulation de couleurs, de broderies, de dentelles, de perles, de bouts de tissus et de tout un tas d'autres choses qu'il aurait mis l'éternité à énumérer. Plusieurs colliers plus ou moins longs s'entassaient autour de son cou, à tel point qu'il se demandait comment elle pouvait conserver son port altier avec un poids si conséquent. Sa tête était recouverte par un minuscule haut-de-forme vert à carreaux qui restait en place grâce à un ruban qu'elle avait noué sous son menton. Quant à ses mains, qu'elle avait blanches et délicates, elles étaient emmitouflées dans des mitaines écarlates et surplombés par un certain nombre de bagues dont les tailles se faisaient concurrence. Deux de ses ongles, tous peints de couleur différente et aiguisés comme ceux d'un tigre, étaient tâchés de sang. Celui qu'elle avait volé à son visage quelques secondes plus tôt.


- Je suis un pion ? demanda-t-il aimablement.

Elle acquiesça.


- Vous êtes le pion noir, parce que vous êtes tout en noir, expliqua-t-elle avec une naïveté propre à l'enfance. Moi, je suis le pion Princesse, parce que c'est mon prénom.

- Enchanté, Princesse
, répondit-il en s'inclinant.

Elle rit doucement, amusée par son comportement. Nalliavi aurait bien aimé pouvoir faire de même, mais le moment n'était pas propice à ce genre d'attitude. Premièrement : parce qu'elle pouvait l'attaquer à tout moment. Deuxièmement : parce que la pièce ne collait pas. Elle ne collait pas avec l'extravagante jeune femme qui lui faisait face. La salle aurait dû être bardée de décorations, multicolore, au point qu'il puisse à peine distinguer les pierres du mur entre deux guirlandes. Mais celle-ci était triste. Fade. Et l'ex-assassin était bien placé pour savoir que lorsqu'un ennemi cache son véritable terrain, ce n'est certainement pas pour vous avantager.


- Pardonnez-moi, s'excusa-t-il en se relevant, mais cet endroit n'est-il pas trop... neutre pour vous ?

- Si !
s'écria-t-elle en claquant des doigts. Mais c'est très impoli de faire remarquer ce genre de choses à une jeune fille !

Dès qu'elle termina de prononcer ces mots, les pavés se retournèrent, aussi bien ceux du sol que ceux des murs ou du plafond, et Nalliavi sauta dans les airs pour éviter de se retrouver broyé entre deux dalles lorsque celles-ci reprirent leur place initiale, imité par Princesse. Au moins, maintenant, il savait comment elle était entrée. Lorsque leurs pieds eurent à nouveau droit à un contact stable avec le sol, l'ex-meurtrier s'aperçut qu'il n'avait plus de simples carrés gris rongés par la mousse et la vieillesse sous ses chaussures. Désormais, c'étaient des cases. La salle toute entière s'était transformée en un immense plateau de jeu.

D'après ce qu'il voyait, son adversaire et lui étaient chacun placés sur une case de départ. Leurs chemins, qui se croisaient en de rares occasions, étaient constitués de lignes droites tournants autour de deux dés gigantesques qui les séparaient, flottants au centre de la pièce, au-dessus d'un cercle d'herbe orné par des fleurs aussi petites que délicates. Les cases étaient décorées par des images toutes différentes les unes des autres. L'une avait un point d'interrogation, l'autre un bonbon, l'autre encore une canne en sucre d'orge...
L'arène était à l'image de son champion : enfantine, naïve, tendre et sucrée. Des arbres à friandises avaient poussé à divers endroits, des peluches étaient étalées sur le sol et des colonnes en gélatine multicolores soutenaient le plafond, accompagnées d'une ribambelle d'autres accessoires tout aussi nauséeux. Cependant, si ce lieu était l'incarnation de la douceur, Nalliavi doutait que son auteure le soit autant. Ou qu'elle le soit tout court. Visiblement ravie de l'apparition spectaculaire de son empire, Princesse leva les bras vers le ciel et s'exclama :


- Que le Candy Crushed* commence !

* Aussi connu sur notre planète sous le nom de Candy Crush. Un émigré de North Blue venu sur Terre a souhaité reprendre ce jeu des siècles plus tard, mais les Etats ayant besoin d'une population importante pour remplir leurs caisses à coups d'impôts en cette période de crise, il a été prié d'en revoir le concept initial afin d'éliminer tout aspect meurtrier. Il lui a également été demandé de modifier le nom de son jeu afin qu'aucun lien ne puisse être fait entre celui de Princesse et le sien ( bon, là-dessus, il ne s'est pas foulé, on est d'accord... ). Comme quoi, même une distraction de tyran peut devenir un gentil divertissement.

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