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 Une rencontre explosive et une énigme mystérieuse, quelle est la clef commune qui guide ce ballon ovale ?

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Ulquiorra Schieffer

Ulquiorra Schieffer


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MessageSujet: Une rencontre explosive et une énigme mystérieuse, quelle est la clef commune qui guide ce ballon ovale ?   Une rencontre explosive et une énigme mystérieuse, quelle est la clef commune qui guide ce ballon ovale ? Icon_minitimeMer 14 Jan - 20:57

GILARDI : Bienvenue à tous et à toutes ! Je me trouve en compagnie du très fameux Roger Couderc, qui est revenu d'entre les morts pour cette occasion très spéciale. Comment allez-vous, Roger ?

COUDERC : Je vais aussi bien qu'il est possible d'être pour un ancien mort, mon cher Thierry Gilardi dont la réputation n'est également plus à faire ! C'est en effet une occasion très particulière car les deux équipes qui vont s'affronter ce soir nous promettent un spectacle des plus époustouflants !

GILARDI : Officiellement, cet affrontement n'est qu'une rencontre amicale. Cependant, pour des raisons qui vont apparaître évidentes lorsque je vous en aurais dit un peu plus, de grands enjeux y prennent place ! Mais commençons par le début. Le match se déroulera sur la légendaire pelouse d'Eden Park en Nouvelle-Zélande ! Si cela n'est pas la preuve que nous allons passer un moment inoubliable, alors je me demande où sont passés les valeurs du rugby, n'est-ce pas Roger ?

COUDERC : Effectivement, Thierry ! Mais cela signifie-t-il donc que nous allons voir jouer les multiples champions du monde néo-zélandais ?

GILARDI : Eh bien, pas exactement ! À vrai dire, l'équipe qui a été concoctée est plus impressionnante encore que les All Blacks. Elle a choisi le nom de Team of Legends, et regroupe chacun des vingt-trois plus grands sportifs de ces vingt dernières années !

COUDERC : Voilà qui me laisse hagard ! Quels adversaires pourraient possiblement rivaliser avec ces hommes ??

GILARDI : Eh bien, là est précisément le grand mystère de ce match, Roger ! La liste des joueurs qui vont affronter notre équipe de rêve nous a bien sûr été transmise – et nous y jetterons un œil dans quelques minutes – mais à part leurs noms nous ne savons rien d'eux ! Tout ce dont nous pouvons être certains, c'est qu'ils ne sont pas des amateurs, comme l'a affirmé Steve Hansen , le coach de Team of Legends lui-même !

COUDERC : Si je comprends bien, personne ne connaît l'identité des autres joueurs, sauf notre équipe qui est seule dans la confidence ?

GILARDI : Notre équipe, ainsi que l'arbitre du match : le britannique Sir Scott Damon.

COUDERC : Pour la grande majorité, il s'agit donc d'un mystère complet. Malgré tout, avez-vous une idée sur la question, Thierry ?

GILARDI : Plusieurs hypothèses sont envisageables, mais je pense qu'il est inutile de se triturer les méninges maintenant comme il a été dit que la solution nous serait apportée pendant le déroulement du match.

COUDERC : Pendant la rencontre ? Que voulez-vous dire ?

GILARDI : Apparemment, des indices vont apparaître au fur et à mesure de l'avancée du match et nous mèneront à la réponse, mais je ne saurais vous dire par quels moyens cela va se faire. C'est pourquoi, vous qui trépignez devant votre écran, vous êtes invité à réfléchir avec nous à cette énigme !!

COUDERC : Je vous envie cette façon d'intégrer les téléspectateurs à votre discours, Thierry. Ceci est sûrement la cause de votre succès auprès de la foule.

GILARDI : Vous me flattez, Roger, d'autant que votre enthousiasme est devenu tout aussi culte au fil des années ! Bref, le stade est déjà rempli et les amoureux de rugby se mettent à pousser de la voix, impatients que débute ce qui pourrait bien être le plus bel affrontement qui nous sera donné de voir de notre vivant !

COUDERC : Je suppose qu'il est donc temps de présenter la composition de chacune des deux équipes. Était-ce là où vous vouliez en venir, Thierry ?

GILARDI : Précisément, Roger. Puissiez-vous faire preuve de la même perspicacité pour le mystère qui va nous être soumis, mon cher ! Les fiches sont juste à portée de main, je vous laisse vous occuper de la Team of Legends, comme je devine que vous serez fier d'annoncer de si prestigieux joueurs !

COUDERC : Vous devinez, et vous devinez bien, Thierry ! C'est en effet un honneur pour moi. Le talonneur est donc le très mobile Keith Wood, les deux piliers sont le colosse Os du Randt à gauche et le guerrier Jason Léonard à droite. En deuxième ligne on retrouve le puissant Oliver Merle ainsi que l'aérien Paul O'Connel. L'adroit Imanol Harinordoquy se trouve au centre de la troisième ligne, entouré de l'exceptionnel Richie Mc Caw et du courageux François Pienaar. Au-delà du pack se tient le stratège Fabien Galthié, demi de mélée. Le légendaire Johnny Wilkinson est à la fois le demi d'ouverture de l'équipe et son capitaine. Derrière eux viennent le très complet Marc Giteau et le technicien Brian O'Driscoll, respectivement premier et second centre. Au poste d'ailier droit se trouve l'explosif Shane Williams, et à celui d'ailier gauche le titanesque Jonah Lomu. Le décisif Percy Montgomery est à l'arrière. Mais cela n'est que l'équipe principale, et les huit remplaçants restent à présenter.
Parmi eux se trouve le vif William Servat, second talonneur. L'inépuisable Martin Johnson est un deuxième ligne, et le robuste Thierry Dusautoir un troisième ligne. Le visionnaire George Gregan est prêt à remplacer le demi de mêlée, tout comme le très efficace Daniel Carter est paré en tant qu'ouvreur. Pour le centre, on a le polyvalent Conrad Smith, et à l'aile le redoutable Bryan Habana. Enfin, le solide Jason Robinson peut maîtriser l'aile aussi bien que l'arrière.

GILARDI : Vingt-trois joueurs, et vingt-trois dénominations différentes pour les qualifier, je reconnais bien là votre talent, Roger ! Cette retransmission eût-été un tournoi de quelque sorte, cela seulement aurait suffi à vous valoir la toute première place !

COUDERC : C'est possible, mon cher Thierry, c'est possible... Mais je me dois malgré tout de demeurer modeste en contredisant poliment ces paroles.

GILARDI : Voilà qui est digne de votre personne, encore une fois. En attendant, c'est donc à mon tour d'annoncer les adversaires auxquels les joueurs que vous venez d'énoncer vont être confrontés. Leur équipe se fait appeler les Rugby Club Dreamers, et dans le même ordre de postes qu'auparavant on retrouve Rob Lucci, Ganondorf Dragmire, Max le Charpentier, Sephiroth Clive, Mihawk Dracule, Rolfe Legroyoshi, Emerald D. Winter, Kazuya Aotsuki, Dan D. Roséo, Driss Keller, Cavendish Thomas, Natsu Dragneel, Ino Yamanaka, Jewelery Bonney et Kannon Shadow. Ce dernier est également le capitaine.
Parmi les remplaçants, Bakura Ryô, Boa Hancock, Seizon Karitoriki, Kompaku Youmu, Ulquiorra Schieffer, Yôko Littner, Shinya Bamba et Dimitri Van Lester. Je ne peux malheureusement pas en dire plus sur eux, étant donné que je ne connais pas moi-même leurs aptitudes. Mais nul doute que nous aurons le loisir de les découvrir pendant le match !

COUDERC : Je ne peux tout de même m'empêcher de penser que certaines de ces appellations sont légèrement barbares. ''Legroyoshi'' notamment... ceci ressemble à une vaste blague ! De plus, j'ai cru entendre quelques noms féminins, leur équipe serait-elle donc mixte ?

GILARDI : Il semble que oui, cher Roger. Il s'agira d'une première dans l'histoire du rugby, mais nous allons pour cette fois autoriser un match inter-sexes.

COUDERC : Un ''match inter-sexes'' ! Que de mots savants, Thierry, que de mots savants ! Oh, la foule qui se met à hurler, en réponse aux portes des vestiaires qui viennent de s'ouvrir ! Et voilà aussitôt les joueurs qui posent le pied sur le terrain, acclamés par des spectateurs venus des quatre coins du globe !

GILARDI : La Team of Legends a la carrure qu'on attendait d'elle, la multitude de sportifs prestigieux qui la compose se fait ressentir dans sa démarche experte. Quant au Rugby Club Dreamers, son aspect est aussi mystérieux que son origine, cette équipe semble extrêmement variée et peuplée d'individus plus singuliers les uns que les autres !

COUDERC : Voyez-vous ce que je vois, Thierry ? Quel est ce dinosaure verdâtre ??

GILARDI : En dépit des apparences il s'agit bien d'un joueur, Roger ! Rolfe Legroyoshi précisément, dont j'ai mentionné le nom tout à l'heure.

COUDERC : Si vous le dites... vous êtes donc parvenu à retenir chaque nom de cette équipe inconnue ?

GILARDI : En les liant à leurs numéros, en effet. Cela n'a pas été simple, mais tel est le métier de journaliste !

COUDERC : Je vois que vous prenez votre devoir très à cœur, mon cher confrère. Bien ! Pendant que les acteurs de la rencontre s'échauffent, Sir Damon appelle les deux capitaines pour procéder au tirage à pile ou face. Il vient de donner ses dernières directives à ses assistants, qui se sont empressés de rejoindre leur poste.

GILARDI : Wilkinson a perdu le tirage face à Shadow, et ce dernier a choisi l'avantage du terrain. Il s'agit d'un choix judicieux, étant donné que le soleil est en train de se coucher et qu'il vaut mieux l'avoir dans le dos pour ne pas être ébloui.

COUDERC : Les deux capitaines échangent maintenant une vigoureuse poignée de main. Kannon Shadow, le sourire aux lèvres, a l'air d'être honoré de se trouver devant le mythique demi d'ouverture anglais. Ce personnage semble bien jovial, ne trouvez-vous pas, Thierry ?

GILARDI : Vous avez raison, il a l'air d'un homme optimiste et encourageant, et là sont peut-être les qualités qui lui ont valu sa place de capitaine !

COUDERC : Le Rugby Club Dreamers possède l'avantage du terrain, ils se positionnent donc à notre droite et se préparent à dégager le ballon sur leurs adversaires. Les retardataires rejoignent leur position sur la pelouse, et alors que cette rencontre historique est sur le point de débuter, le silence emplit le stade.

GILARDI : Tout le monde s'applique à ne produire aucun bruit, la respiration bloquée dans l'attente du coup de sifflet. Lucci est l'homme qui s'apprête à talonner, le corps immobile et le visage concentré.

COUDERC : Et le voilà qui bouge finalement ! L'arbitre a fait résonner son sifflet et Lucci a frappé le ballon. Celui-ci décrit une belle parabole, assez haute pour laisser à son équipe le temps de monter à la charge. Ce que ses coéquipiers, et même lui-même, ne manquent pas de faire ! Wood se prépare à recevoir le ballon alors que le Rugby Club Dreamers s'élance vers l'avant, formant une ligne parfaite à travers la largeur du terrain !

GILARDI : C'est une formation bien inhabituelle, comme il est généralement préférable de couvrir le terrain dans sa longueur plutôt que dans sa largeur ! En attendant, Wood reçoit les premiers frais du choix de Shadow, et se trouve forcé de se placer dos au soleil – et donc aux adversaires également – pour réceptionner convenablement la balle. Il saute, et la saisit fermement ! Mais Dragmire, désireux d'y aller à fond dès le début, le plaque sitôt qu'il retombe au sol. Robuste, Wood résiste et parvient à ne pas tomber grâce à des appuis solides !

COUDERC : Ce premier choc est impressionnant, Thierry ! Cependant Wood, s'il ne chute pas, se voit poussé dans son camp par la force du numéro 1. C'est pourquoi O'Connel vient stopper cette poussée, aussitôt aidé de son coéquipier Leonard. De l'autre côté, le Charpentier vient au renfort de son collègue pilier, suivi de Clive qui profite de sa grande taille pour pousser le bloc.

GILARDI : Roger, je suis sûr que vous l'avez remarqué, cet amoncellement de joueurs est un Maul d'entrée de jeu !

COUDERC : En effet, un Maul qui fait du surplace à présent... Mais voilà que Merle, le Goliath de la Team of Legends, se joint à ses partenaires. Il repousse à lui tout seul le groupe sur plusieurs mètres !

GILARDI : Quelle puissance dévastatrice ! Le Rugby Club Dreamers doit absolument trouver un moyen de stopper son avancée, ou il se trouvera en danger dans son camp ...! Et ça, Dracule l'a bien compris, et vient en renfort à ses coéquipiers dans le Maul, tout en demandant de l'aide à ses autres partenaires. Répondant à cet appel, Winter ainsi qu'Aotsuki se lancent dans la bataille. Et ça marche ! Ensemble, ils ont réussi à immobiliser le groupe !!

COUDERC : Certes, mais ils demeurent dans une situation délicate. Ils ont dû recourir à six joueurs pour arrêter le Maul, alors que seulement quatre de la Team of Legends s'y trouvent. Cela signifie que sur le reste du terrain, ils sont en infériorité numérique ! Si Wood dégage le ballon maintenant et le passe à Wilkinson, il ne fait aucun doute que ce dernier saura voir la meilleure ouverture à exploiter.

GILARDI : Décidément, votre expérience me surmonte bel et bien, Roger ! Ce que vous faites remarquer est on ne peut plus vrai, et il semble d'ailleurs que cela est sur le point de se produire ! Alors que Merle occupe toujours ses adversaires, Léonard vient d'extirper le ballon hors du Maul avant de le passer à  Pienaar. Ce dernier n'hésite pas une seconde et fait transmettre le ballon à Wilkinson !

COUDERC : Le capitaine emblématique tient maintenant le ballon entre ses mains, et il est conscient de posséder un avantage de deux joueurs. Grâce à son excellente vision du jeu, il n'a plus qu'à trouver l'endroit où cette différence laisse une ouverture, et il lancera une attaque directe !

GILARDI : Et le voilà qui prend son élan, se positionnant de façon à effectuer une passe, et jette la balle en l'air ! Mais à qui donc est-elle destinée ??

COUDERC : Regardez, Thierry, un ailier vient de s'élancer en avant ! Il s'agit de Shane Williams !! C'est la pire chose qui aurait pu arriver à l'équipe du Rugby Club Dreamers ! Le jeu de jambes de Williams est à la fois explosif, imprévisible et inhumainement rapide. Une fois lancé, il est quasiment impossible à stopper ! Il a attrapé le ballon et a entamé sa course, perçant le flanc gauche de la défense adverse ! Dragneel et Bonney, qui s'étaient légèrement repliés vers le centre pour fermer les espaces ouverts par leurs équipiers dans le Maul, tentent de revenir à leur poste pour lui barrer la route. Mais trop tard ! Williams, plus vif que jamais, les a déjà pris de vitesse ! À présent, il ne reste plus qu'un seul obstacle qui le sépare de l'essai : le numéro 15 et capitaine du Rugby Club Dreamers !

GILARDI : Il s'agit du premier face à face important du match ! Shane Williams contre Kannon Shadow ! Si le Gallois l'emporte, il aura la voie libre jusqu'à la ligne d'en-but, il est donc primordial pour Shadow de ne pas se laisser prendre par sa technique !

COUDERC : Williams est lancé à pleine vitesse, la ligne de touche se trouvant à sa droite. Parvenu à portée de Shadow, il se déporte en un éclair sur la gauche ! Mais l'arrière a prévu ce déplacement, et s'élance alors du même côté, prêt à le plaquer. Mais non ! Williams, dans une prise d'appui venue d'un autre monde, effectue un crochet latéral et choisit finalement la droite, à l'extrême limite de la ligne de touche ! Shadow, décontenancé, tente de se reprendre et se jette du côté opposé. Néanmoins, une fois encore, la rapidité de Williams est telle qu'il ne peut le saisir. Il ne fait que l'effleurer, et c'est triomphant que le numéro 11 de la Team of Legends fixe son dernier adversaire pour se diriger droit vers l'essai. Finalement, il semblerait que les premiers points de la rencontre vont être donnés à notre équipe d'anthologie !

GILARDI : Cette fois c'est votre tour de parler trop vite, Roger ! L'arbitre vient de siffler un arrêt du jeu !

COUDERC : Grands dieux, vous avez raison ! Mais quelle en est donc la cause ??

GILARDI : Williams a mis le pied dehors au moment de passer son adversaire ! Apparemment, Shadow a fait légèrement plus que l'effleurer, il l'a lestement poussé de manière à le faire sortir de la zone de jeu ! Et cela n'a pas échappé à l'assistant !

COUDERC : Contre toute attente, pas encore d'ouverture du score donc ! Les Dreamers récupèrent la possession du ballon, mais ils doivent être très prudents de ne pas la perdre lors de cette touche, car ils se trouvent encore dans leurs 22 mètres !

GILARDI : Le demi de mêlée de l'équipe, Roséo, s'avance pour effectuer la remise en jeu. Je ne sais pas si vous avez fait attention, Roger, mais il me semble qu'il garde ses mains dans ses poches depuis le début de la partie...

COUDERC : Je ne le disais pas car cela me paraissait absurde, mais je crois bien que c'est le cas en effet, cher Thierry ! A-t-il une telle confiance en lui qu'il ne daigne les sortir que lorsqu'il a le ballon, ou bien est-il indifférent au match auquel il est en train de participer ...?

GILARDI : Ces joueurs sont tellement déstabilisants qu'il est bien difficile de répondre à cette question... En tous les cas, il n'a pas d'autre choix que de libérer ses mains pour jouer la touche !

COUDERC : La configuration des réceptionnistes est la suivante : Legroyoshi devant, Dracule au milieu ainsi que Clive au fond. Les habitudes veulent que l'on envoie plus fréquemment le ballon à un deuxième ligne lors d'une touche, c'est-à-dire à Dracule ou à Clive. De plus, Legroyoshi, avec ses pattes étroites, aura bien du mal à le saisir au vol.

GILARDI : Je plussoie votre point de vue. Maintenant, reste à savoir si Roséo va choisir de l'envoyer au milieu ou derrière. Le voilà justement qui prend son élan. Il trotte sur quelques pas et lance ses mains en arrière...

COUDERC : Oh, je vois que les Legends commence à soulever O'Connel, qui se trouve au milieu ! Il s'agit là d'un des joueurs les plus grands de l'équipe, qui sera sûrement capable de voler la balle même si elle est destinée au fond. Dans l'incertitude, ils ont donc décidé de tout tenter pour récupérer la possession, que le ballon soit envoyé au milieu ou à l'arrière.

GILARDI : En effet, et c'est loin d'être une stratégie idiote. Mais que vois-je ? La balle jetée par Roséo retombe rapidement, comme s'il avait visé le devant !? Serait-elle destinée à Legroyoshi, malgré son incapacité évidente à la saisir de façon convenable ?

COUDERC : Aussi étrange que cela puisse paraître, c'est pourtant le cas ! Le dinosaure vient d'être lancé dans les airs, chose qu'aucun adversaire n'avait anticipée ! Mais il ne lève pas les bras à l'approche du ballon, qu'attend-il ? Oh ! Il vient de frapper l'ovale de son nez proéminent, droit dans la direction du premier centre Thomas !

GILARDI : Un mouvement à nouveau inattendu, ce qui explique pourquoi il est si efficace ! Néanmoins, ils ont tout intérêt à dégager le plus tôt possible le ballon, car la moindre erreur pourrait leur coûter un essai encaissé ! Thomas secoue donc son abondante chevelure blonde et effectue une passe vers le centre. Et quelle passe ! Elle est magnifique et parfaitement maîtrisée, la balle tourne sur elle-même sans vaciller d'un seul millimètre !

COUDERC : Oh... c'est de toute beauté !

GILARDI : Tout à fait, Éric. Euh, je veux dire, Roger. Et le ballon atterrit dans les bras de l'ouvreur, Keller ! Son apparence d'enfant est une nouvelle bizarrerie à ajouter à la liste, mais s'il occupe le poste de demi d'ouverture, c'est qu'il doit en avoir le potentiel. C'est maintenant son rôle de tirer le ballon loin au pied afin de soulager son équipe ! Mais il est bloqué par l'énorme Os du Randt, qui l'entoure et l'empêche de dégager !

COUDERC : Keller a l'air d'un nain à côté de du Randt, qui cherche alors à le plaquer. L'Africain tente donc de saisir son adversaire mais... il ne brasse que le vide ...? Où est donc passé Keller ??

GILARDI : Derrière lui, Roger, regardez ! Le jeune ouvreur a profité de sa petite taille pour passer entre les jambes du grand du Randt, et c'est ainsi qu'il lui a échappé !! Balançant son pied, il est enfin capable de donner un grand coup dans le ballon, l'expédiant à l'autre bout du terrain.

COUDERC : Là-bas, sur son côté droit, se tient en retrait Montgomery, qui s'apprête à réceptionner la balle en toute tranquillité.  Alors que la balle voltige, chaque équipe se rapproche de sa position d'origine et... tiens donc, n'avez-vous pas l'impression que les emplacements des joueurs du Rugby Club Dreamers forment une image, Thierry ?

GILARDI : Roger, que regardez-vous enfin ? Observez ce qui se passe ! Clive se précipite sur Montgomery, qui attend toujours la retombée du ballon. Il ne semble pas possible qu'il puisse parvenir jusqu'à lui à temps pour lui disputer la balle, mais une fois que Montgomery en aura la possession, le second duel de cette rencontre aura lieu : Percy Montgomery contre Sephiroth Clive ! Les deux joueurs s'échangent un regard de défi, teinté de détermination et de volonté. Mais regardez Montgomery, il semblerait que quelque chose le trouble...

COUDERC : Qu'attend donc l'Africain pour bondir et saisir le ballon ?? Il vient de se faire devancer par Clive, qui d'un saut félin, a bloqué la balle entre ses mains ! Désarçonné, Montgomery attrape en l'air ses jambes, et l'entraîne dans une chute violente. L'arbitre intervient aussitôt, sanctionnant ce plaquage aérien !

GILARDI : Quelle surprise qu'un joueur du niveau de Montgomery commettre une faute de cet acabit... Il a plongé ses yeux dans ceux de Clive, et apparemment cela l'a ensuite paralysé, et il n'a pu sauter pour recevoir le ballon... Roger, pensez-vous qu'il est possible que cet individu lui ait délibérément adressé un regard immensément sombre, de façon à ce qu'il soit gêné et qu'il se mélange ainsi les pinceaux ?

COUDERC : Je ne suis pas sûr qu'une telle chose aurait pu déstabiliser Montgomery, lui qui est connu pour son sang-froid. Ou alors, il faudrait que ce Sephiroth Clive soit un vrai démon vivant, doté d'une aura des plus noires...

GILARDI : Une fois encore, nous n'aurons sans doute jamais la réponse à ce problème... Pour en revenir au match, une pénalité est donc accordé aux Dreamers, qui viennent de décider de la jouer en Pénaltouche !

COUDERC : Ce choix est plutôt logique. Ils se trouvent à quelques pas de la ligne des 22 adverse, aussi il ne sera pas très ardu pour l'ouvreur de placer la touche près de la ligne d'en-but, et de là découlera une action extrêmement dangereuse.

GILARDI : Et c'est exactement ce que fait le petit Keller, qui trouve la touche à quelques mètres de la consécration ! À présent, le dilemme de la touche se répète. À quel partenaire va-t-il donc faire parvenir la balle ?

COUDERC : Sauf votre respect, Thierry, l'enjeu cette fois n'est pas le même. À une telle distance de la ligne d'en-but, il ne fait aucun doute qu'il va l'envoyer à l'arrière, car c'est la position qui offre les meilleures chances de marquer l'essai.

GILARDI : Certes, Roger, mais ne vont-ils pas privilégier une autre position afin de surprendre leurs adversaires une nouvelle fois ?

COUDERC : C'est possible, mais s'ils sont aussi intelligents que je le pense, ils ne le feront pas. Et ce pour deux raisons : premièrement, ils ont déjà usé de cet effet de surprise, et les adversaires ne se laisseront pas avoir deux fois. Tout comme vous, ils s'attendront à cette éventualité. Deuxièmement, bien que l'arrière ne soit pas un choix inattendu, il demeure le plus stratégique. Car même si les adversaires savent pertinemment que le ballon va y être envoyé, il reste très difficile pour eux de le stopper.

GILARDI : Je vois. Comme toujours, votre analyse est à la fois extrêmement pertinente et très utile, Roger. Il semble d'ailleurs que Roséo prévoit de l'envoyer à l'arrière, conformément à votre prédiction. Il ne tente même pas de faire planer le doute. En effet, la numéro 14, Bonney, se trouve au bout de la ligne de joueur et elle est la seule à se préparer véritablement.

COUDERC : En effet, le suspense ne repose pas sur l'identité du receveur cette fois, mais sur le duel qui va en résulter. Car Marc Giteau, le premier centre des Legends, l'attend de pied ferme !

GILARDI : La confrontation précédente s'est terminée de façon assez étrange, heureusement nous en avons une autre qui vient la remplacer ! Il s'agit de Marc Giteau contre Jewelery Bonney !

COUDERC : Le ballon est parti, cher Thierry ! Sans surprise, il se dirige vers l'arrière du groupe. Bonney vient de s'élancer vers l'avant ! Mais... n'est-ce pas trop tôt ? À ce rythme, quand le ballon arrivera au sol, elle sera déjà un pas plus loin et elle ne pourra pas le saisir !!

GILARDI : C'est pourtant vrai, Roger ! Qu'a-t-elle en tête ?? En attendant, Giteau, bien qu'étonné par la même chose que nous, ne se laisse pas décontenancer et s'élance à son tour pour réceptionner la balle. Alors que celle-ci se rapproche, lui et Bonney se croise... Le ballon est maintenant à portée de main, mais il se trouve dans le dos de la jeune femme, et pourtant... quel est ce regard confiant qu'elle lance à son antagoniste ??

COUDERC : Oh mon dieu ! Le ballon vient d'être propulsé au-devant de Bonney ! Dans un geste invisible, elle l'a frappé du talon pour l'envoyer devant elle, dans une magnifique aile de pigeon sortie de nulle part ! Giteau ne l'a absolument pas vu venir, et se voit impuissant face à l'ailière qui rattrape le ballon au vol et... se couche sur lui au-delà de la ligne d'en-but. Oui, c'est l'essai !!

GILARDI : Un geste technique parfaitement inattendu, et qui se révèle diablement efficace ! L'ouverture du score appartient aux Dreamers ! Au vu de l'angle de l'essai, Keller n'aura sans doute aucun mal à transformer cette réalisation.

COUDERC : En effet, malgré le léger souffle de vent, il parvient à frapper le ballon entre les barres. Cela nous amène à un score de zéro à sept !

GILARDI : Les équipes se remettent en place pour réengager. Le ballon se trouve chez les Legends, qui vont le tirer vers leurs adversaires. C'est Wilkinson qui s'y attelle, et la trajectoire qu'il donne à l'ovale se révèle être digne de sa réputation ! Une beau piqué, qui plane en l'air avant de retomber molestement !

COUDERC : Thierry, regardez ! Les mouvements des Dreamers semblent à nouveau dessiner une forme !

GILARDI : Mais vous avez raison, Roger ! Il s'agit même d'une lettre, si je ne m'abuse ! Serait-ce... un « A » ?

COUDERC : Précisément, Thierry, et là est certainement l'indice dont vous parliez précédemment, celui qui nous permettra de résoudre l'énigme de l'origine de cette équipe du Rugby Club Dreamers !!

GILARDI : Je ferais mieux de noter cette lettre, afin de ne pas oublier l'indice... Il me semble que vous disiez avoir aperçu une forme similaire formée par les joueurs il y a quelques minutes, non ? Vous rappelez-vous de quelle lettre il s'agissait ?

COUDERC : Si ma mémoire ne me fait pas défaut, il s'agissait d'un « W ». Je vous conseille de prendre note du timer également, cela pourrait s'avérer important. Le « W » est apparu autour des dix minutes de jeu, et nous sommes actuellement à la seizième minute.

GILARDI : Compris. Maintenant reconcentrons-nous sur la partie. Les Dreamers ont ouvert le score, mais les Legends ne vont sûrement pas se laisser faire. Il est urgent pour eux de riposter rapidement afin de rétablir les choses.

COUDERC : Et ils s'arrachent pour montrer à leurs adversaires que, en dépit de leur ouverture du score, ils ne sont pas en position de supériorité. En effet, la remise en jeu a brillamment été récupérée par Pienaar, qui a devancé Winter. Surgissant de derrière, Roséo s'est empressé de le plaquer, et l'équipe toute entière – qui a abandonné sa forme de « A », il semble qu'elle ne prend la forme des lettres que durant un court instant, juste pour transmettre l'indice – s'est ruée sur l'homme pour reprendre le ballon à terre.

GILARDI : Les Legends ont la possession du ballon, mais le regroupement semble tourner en la faveur des Dreamers, qui empêchent Pienaar de libérer le ballon ! S'il le garde trop longtemps, il sera sanctionné !

COUDERC : Pour remédier à cela, voilà du Randt qui arrive et effectue un puissant déblayage sur Aotsuki. Il se tourne ensuite vers Lucci pour le pousser de la même manière, et les regards des deux hommes se croisent...

GILARDI : Serait-ce un nouveau duel ? Os du Randt contre Rob Lucci ??

COUDERC : Thierry, je ne veux pas voudrais vexer, mais votre obsession des duels est légèrement fatigante à la longue...

GILARDI : Je n'entends pas ce que vous dites, Roger ! Car je suis galvanisé par les éclairs qui fusent entre les deux colosses !! Du Randt voûte ses épaules et heurte violemment son adversaire, afin de le pousser et de libérer son coéquipier. Lucci, à genoux et poussé en arrière, se retient sur ses pieds en s'efforçant de ne pas glisser ! Il tient le choc sans même froncer un sourcil !

COUDERC : Ne pensez pas qu'il ne force pas, Thierry. Face à un homme tel que Os du Randt, il ne peut pas s'en sortir sans en baver. Mais sa nature d'aristocrate lui a peut-être appris à demeurer le visage impassible en toutes circonstances.

GILARDI : Vous devez avoir raison... Cela explique pourquoi il est maintenant noyé dans un déluge de sueur... et pourquoi sa peau est aussi rouge que des petits pois...

COUDERC : Oui, car les petits pois sont rouges, je comprends.

GILARDI : Apparemment, du Randt prend même le dessus sur lui, parvenant peu à peu à le repousser ...! Mais, oh ! Lucci s'est volontairement déporté vers l'arrière et du Randt, emporté par son élan, a voltigé par-dessus le regroupement ! Mais parallèlement, le talonneur des Dreamers ne bloque plus la sortie de balle !

COUDERC : Il compte probablement jouer de sa vitesse pour intercepter la passe que va effectuer Pienaar ! Mais... où diable est le ballon ?? Pienaar ne l'a plus dans les mains !!

GILARDI : Sur le flanc gauche ! Il se trouve entre les mains de Lomu, qui l'a probablement reçu de Brian O'Driscoll sans que personne ne le remarque !

COUDERC : L'extraterrestre entame sa course, dans le dos de tous ses adversaires ! Il a l'aile gauche libre devant lui, le permettant d'aller jusqu'à l'essai ! Attendez une seconde, il semble qu'un seul joueur des Dreamers ait réagi à son mouvement et lui barre la route... il s'agit de l'ailière droite, Yamanaka ! Elle est la seule à avoir remarqué le porteur du ballon, mais ce dernier se voit déjà emporté par sa masse impressionnante et sa vitesse surprenante ! On se demande si une jeune fille de cet acabit est vraiment en mesure d'arrêter un tel monstre !

GILARDI : Cela paraît bien peu probable en effet. Malgré tout, nous assistons à un duel une fois encore ! Jonah Lomu contre Ino Yamanaka !!

COUDERC : Thierry, je vous ai déjà dit que vos duels étaient...

GILARDI : Comment Yamanaka va-t-elle tenter de stopper son adversaire ?? Il est évident qu'elle ne fait pas le poids au niveau de la force physique ! Quand bien même, la voilà qui s'élance droit vers Lomu, comme pour le percuter. Le titanesque Néo-Zélandais ne daigne pas modifier sa trajectoire d'un seul millimètre, il compte passer en force en dépit des dégâts qu'il pourrait asséner à la blonde !

COUDERC : Les deux joueurs sont maintenant sur le point de se rentrer dedans. Lomu afferme ses épaules, poussé par ses énormes muscles. Mais Yamanaka, au lieu de forcer sur les siens, s'assouplit soudain telle une danseuse ! Elle effectue un petit bond gracieux sur le côté en laissant traîner sa main, qui vient frotter la balle coincée contre le torse de Lomu. Cela suffit à faire gicler le ballon hors de la prise du bonhomme, et, le récupérant ainsi, elle en profite pour laisser son adversaire en retrait !

GILARDI : Incroyable !! Depuis le début, Yamanaka était consciente de son infériorité physique, mais elle a utilisé ses propres compétences, c'est-à-dire la souplesse et la danse, afin de simplement subtiliser le ballon à son adversaire ! Aucun besoin de l'arrêter en effet, quand il suffit de récupérer la balle d'entre ses mains !

COUDERC : Le Rugby Club Dreamers a finalement réussi à retrouver la possession de la balle, et est maintenant reparti vers l'avant ! Et... hop hop hop... vous voyez ce que je vois, Thierry ?

GILARDI : Tout à fait, Roger ! Un nouvel indice ! Les joueurs sont positionnés en rond, s'agirait-il d'un « O » ?

COUDERC : Non, la boucle n'est pas refermée, et repique vers son centre !

GILARDI : Effectivement, c'est donc un « G » ! Je note cela immédiatement, sans oublier le timing...

COUDERC : Les Dreamers s'apprêtent donc à repartir à l'attaque ! Ils sont parvenus à stopper l'assaut de leurs adversaires, pour qui il était important de revenir rapidement au score, cela pourrait bien être le signe que ces inconnus prennent l'avantage !

GILARDI : Yamanaka envoie le ballon vers son demi de mêlée, dans l'idée de recentrer le jeu et de lancer une nouvelle offensive. Mais Wilkinson surgit soudain de nulle part, et intercepte magnifiquement la passe !! Aucun partenaire ne se trouve à proximité de lui, et, bien qu'à une quarantaine de mètres de la ligne d'en-but, il est placé pile en face – et non pas pile ou face – des barres verticales.

COUDERC : C'est une position idéale pour tenter un drop ! Même s'il est légèrement loin pour cela, il ne faut pas sous-estimer les capacités du capitaine anglais ! Et les Dreamers ne s'y trompent pas ! Ils ne comptent pas le laisser tenter son coup de pied, et se précipitent sur lui.

GILARDI : Wilkinson observe les barres à l'horizon. Clive et Dracule se dressent à présent devant lui, bouchant son angle de vue. S'il tire de là où il est, les probabilités sont grandes que le ballon soit dévié par l'un des deux deuxièmes lignes. Et pourtant, il semble décidé à réaliser ce drop !

COUDERC : Regardez ça, Thierry ! Il effectue des petits pas vers l'arrière pour agrandir son angle et s'écarter de ses adversaires. Il lâche le ballon et, alors qu'il est toujours en train de reculer, le frappe directement après un rebond ! Et le voilà parti ! Il a frôlé les doigts tendus de Clive et de Dracule, et s'est envolé vers les barres ! S'il y passe entre, ce sera un exploit jamais vu dans le monde du rugby !!

GILARDI : Je ne vous le fais pas dire, Roger ! A-t-on déjà vu un drop transformé par un joueur en train de reculer ? Je ne crois pas ! Mais nous parlons ici du grand Jonny Wilkinson, et en ce qui le concerne, rien n'est impossible !

COUDERC : Impossible n'est pas anglais, si j'ose dire ! Et impossible ne fait définitivement pas partie du vocabulaire de Wilkinson, car le ballon vient justement de passer entre les barres ! Les Legends reviennent à quatre points de leurs adversaires !

GILARDI : Ils se trouvent toujours légèrement derrière, mais il était surtout important qu'ils sachent réagir, afin de montrer aux Dreamers qu'ils ne peuvent pas se permettre de se reposer sur leurs lauriers !

COUDERC : Le dégagement est tiré loin cette fois, au-delà de la ligne des 22 ! Il semblerait que les Dreamers cherchent à repousser leurs adversaires loin dans leur camp !

GILARDI : Ils ont déjà pu observer qu'ils n'étaient pas les meilleures pour négocier les balles aériennes. Plutôt que d'insister que de tenter de récupérer la possession à l'engagement, ce qui est un domaine où ils n'ont aucune chance, ils préfèrent donc l'éloigner le plus possible.

COUDERC : Le ballon est rattrapé par Brian O'Driscoll, qui se met alors à avancer du mieux qu'il peut. Il dépasse ses coéquipiers, qui se positionnent en escalier à la fois sur sa droite et sur sa gauche.

GILARDI : Impressionnant ! Leur formation est telle qu'elle ressemble à une flèche pointée vers l'avant, prête à transpercer les lignes adverses ! O'Driscoll jette un œil sur la défense qui lui fait face, et il semble qu'il ait aperçu une brèche sur sa droite vu qu'il vient de s'élancer dans cette direction, déterminé à avancer le plus possible de lui-même !

COUDERC : Les Dreamers se voient dans l'obligation de resserrer leurs rangs sur ce côté, pour prévenir une éventuelle percée du joueur, mais voilà que Fabien Galthié, qui suivait le mouvement de son second centre comme tous ses partenaires, modifie sa trajectoire ! Il s'élance vers la gauche, ce qui n'a pas échappé à l’œil vigilant d'O'Driscoll !

GILARDI : Ce dernier lui adresse une passe bien sentie, et Galthié se précipite alors sur le flanc gauche de la défense adverse, légèrement délaissé suite au mouvement d'O'Driscoll ! Le croisé, cette technique qui consiste à brusquement changer la direction du jeu pour décontenancer l'adversaire, a fait de nombreuses fois ses preuves !

COUDERC : Cette technique est certes efficace la plupart du temps, Thierry, mais sera-t-elle vraiment suffisante dans le cas qui nous occupe ? Voyez comme les Dreamers ont prestement rétabli leur formation pour réagir au changement. Ils ne se feront pas avoir si facilement !

GILARDI : Vous marquez un point, Roger, mais les Legends ont plus d'un tour dans leur sac ! N'avez-vous pas remarqué que l'un de leurs joueurs se déplace à nouveau contre le cours du jeu ?

COUDERC : Shane Williams ! Il n'a pas changé de direction suite au croisé, pourquoi donc ?! Se pourrait-il que...

GILARDI : Précisément, Roger ! Galthié, malin comme un renard, s'apprête justement à lui passer la balle. Il s'agit d'un double-croisé !!

COUDERC : Tiens, un joueur vient de se lever du banc des Dreamers...

GILARDI : Je consulte mes fiches pour vous donner son identité... Il s'agit du numéro 20, Ulquiorra Schieffer ! Je ne l'avais pas remarqué, mais une annotation est inscrite en petit à côté de son nom : « s'est promis depuis plusieurs années d'intégrer une technique de double-croisé s'il venait un jour à raconter un match de rugby. »

COUDERC : Je ne comprends pas vraiment ce que cela signifie, Thierry, mais qu'importe. Des choses bien plus intéressantes se déroulent sur le terrain ! Williams a su jouer de l'effet de surprise du double-croisé, ainsi que de sa vitesse fulgurante, pour fixer sur place Bonney et Dragneel, ses adversaires directs. Et il se dirige à nouveau vers Shadow !

GILARDI : Le capitaine du Rugby Club Dreamers est encore une fois le dernier rempart de son équipe ! Shane Williams va-t-il parvenir à prendre sa revanche sur l'homme qui a su l'empêcher de peu de marquer un essai ??

COUDERC : Les deux athlètes se font face, Williams courant vers Shadow. Ce dernier a les sourcils froncés et les yeux brillants, signe de sa concentration. Il va tenter d'anticiper les mouvements de son adversaire, afin de ne pas se faire avoir par ses crochets dévastateurs.

GILARDI : Mais... que se passe-t-il ? Le Gallois ralentit, et se stoppe à trois mètres de Shadow ! Que lui est-il donc passé par la tête ? Maintenant qu'il est immobile, il ne pourra plus compter surs ses appuis imprévisibles et Shadow va pouvoir le plaquer sans problème !

COUDERC : À moins que... Oui ! Regardez, Thierry ! O'Driscoll vient d'effectuer un démarrage sur les chapeaux de roue, faisant usage de son incroyable habilité à l'accélération ! Il a surpris toute la défense avec ce départ instantané !

GILARDI : En effet ! Et en un geste mesuré, Williams lui transmet lance la balle ! S'il la réceptionne, la voie sera alors grande ouverte vers l'essai !

COUDERC : Et rien ne devrait l'en empêcher, étant donné la façon dont il est lancé ! De plus, à l'exception de Shadow, tous les Dreamers se trouvent du mauvais côté du porteur du ballon, ils n'ont donc pas le droit d'intercepter la passe !

GILARDI : Certes, mais cela ne semble pas décourager Thomas, qui vient de s'élancer en travers de la trajectoire de la balle ! Et le voilà qui l'attrape ! Il devrait pourtant être conscient de son irrégularité !

COUDERC : Il doit l'être, mais dans le cas présent, il doit penser qu'une faute est préférable à un essai encaissé. Dans un sens, c'est une sorte de mal pour un mal. Mais l'arbitre, lui, n'aime pas trop ça et lève le carton jaune devant le joueur, qui est maintenant condamné à rester dix minutes dehors. Dix minutes qui déborderont largement sur la deuxième mi-temps à vrai dire, vu que la première touche à sa fin.

GILARDI : C'est compréhensible, l'arbitre ne peut laisser impuni un tel geste d'anti-jeu, même s'il est justifié pour son équipe. Les Dreamers vont donc devoir se débrouiller à 14 pour les premières minutes de la seconde période !

COUDERC : Quant à la faute, elle va être jouée en pénalité par Wilkinson, apparemment !

GILARDI : Vous plaisantez ?? La faute doit se trouver à plus de cinquante mètres des barres, et le vent commence à souffler de façon conséquente ! Même s'il s'agit de Wilkinson, je ne suis pas certain qu'il en soit capable !

COUDERC : Je partage votre opinion, Thierry. Cependant, il ne fait aucun doute que notre bon Jonny va tenter sa chance. Il a déjà placé le ballon et se tient dans sa position favorite, alors qu'il vise patiemment...

GILARDI : Cette pénalité permettrait aux Legends de revenir à un point de leurs adversaires, ce qui remettrait plus ou moins les compteurs à zéro pour la mi-temps. Wilkinson s'élance et frappe le ballon avec puissance ! Le tir est beau, pur, et sa portée est bonne ; néanmoins j'ai l'impression que le vent le déporte trop sur la droite, non ?

COUDERC : Vous avez raison, à ce train-là, le ballon va complètement s'écarter de sa destination...  Et d'ailleurs, je crains qu'il ne se dirige d'ores et déjà à côté du cadre...

GILARDI : Mais... voilà qu'une autre rafale en sens inverse vient rétablir sa trajectoire ! En dépit des apparences, le ballon franchit finalement la ligne d'en-but entre les barres ! C'est une réussite incroyable !!

COUDERC : C'est le moins que l'on puisse dire, Wilkinson nous prouve à nouveau qu'il peut encore nous surprendre, même à la fin de sa carrière !

GILARDI : Alors que la fin de la première mi-temps est sifflée, nous voici à présent à un score de six à sept, toujours en faveur des Dreamers !

COUDERC : Ces derniers semblent légèrement dépassés par les événements depuis quelques dizaines de minutes... La pause tombe à pic, je sens que leur coach va avoir des choses à leur dire dans les vestiaires...

GILARDI : Il est vrai, Roger, qu'une petite remise à niveau s'impose pour eux. Nous assisterons certainement à quelques modifications de leur jeu à la reprise.

COUDERC : Et avant de passer au programme de la mi-temps, observez-donc la formation des Dreamers qui se dirigent vers les vestiaires...

GILARDI : Mon dieu, ils s'amusent encore à dessiner une lettre ! Clairement, un « N » ! Je l'ajoute immédiatement sur ma fiche !

COUDERC : Là-dessus s'achève la première moitié de cette rencontre, dont les rebondissements ont été nombreux ! Espérons que la seconde soit tout aussi riches en péripéties !

GILARDI : Je n'en doute pas une seconde, Roger ! En attendant, nous allons pouvoir nous reposer un peu la voix, car voici... une page de publicités !

*L'écran bascule sur les publicités*

VOIX OFF : Il existe une certaine boisson... que tous les grands sportifs aiment boire avant l'effort... Il s'agit de la boisson la plus naturelle de l'univers d'après les experts en biologie, et elle est plus pure que n'importe quelle autre... Sans sucres ajoutés, elle est bénéfique à votre corps et éclaircit votre esprit... Et cette boisson, c'est l'eau ! Citoyens du monde entier, buvez donc de l'eau jusqu'à satiété, parce qu'en plus c'est moins cher que le Coca-Cola !!

PETIT GARÇON : Moi aussi je bois de l'eau, parce que j'aime ça !

*Transition*

VIEILLE DAME : Récemment mon mari, qui va sur ses 90 ans, a ressenti une brusque montée de fatigue. Il n'avait plus l'énergie de sa jeunesse, à l'époque où il avait encore 60 ans ! Au lieu de jouer au basket avec ses « potos », comme il les appelait, il passait son temps à ronfler dans le canapé devant Louis la Brocante... Mais tout cela n'est déjà plus qu'un mauvais souvenir, car tout a changé depuis que je lui ai acheté ces nouveaux écouteurs Pep's Max© !

VIEIL HOMME, la casquette à l'envers et les écouteurs sur les oreilles : Yo mec ! Moi j'viens d'la banlieue ! Dans la rue, qu'est-ce t'crois, c'est moi le dieu ! J'suis à la tête d'ma bande de banlieusards ! Après les avoir fumés, on fait péter les pétards ! Ouaich !

VOIX OFF : Pep's Max©, les seuls écouteurs qui font rapper pépé ! Achète-les, t'en as besoin, bébé !

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CONCESSIONNAIRE : Vous cherchez une voiture ? Vous avez frappé à la bonne porte ! Chez nous, à ToutEstSansArrêtBeaucoupTropLongCommeMaBitePutainCetteVanneEstLourde.com, nous vous offrons chaque semaine des promotions alléchantes ! Et aujourd'hui, nous sommes réjouis d'avoir la joie, le plaisir, la satisfaction, l'honneur, la fierté, et tous les autres synonymes de ces mots, de vous présenter notre tout nouveau modèle : le Visa-Créole-Avantage-International-3500 !!

JEUNE COUPLE NAÏF : Incroyable ! Mais ce petit bijou doit valoir une fortune... nous ne sommes pas certains de pouvoir nous le permettre...

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- Le règlement doit être effectué en trois fois maximum, sous un délai de trois mois après l'achat, sous la forme que le client désire. Mais sachez que vous vous en sortirez pas comme ça si vous nous filez des chèques en bois... parce que quand on les transporte et qu'ils nous tombent sur les pieds ça fait mal...
- Si le client est un homme, il devra devenir journaliste, demander une interview spéciale au Président de la République et la retransmettre en direct à la télévision, tout cela pour finalement exécuter la danse des canards dans son intégralité, en rythme avec la musique. Ben ouais, vu que les employés se font pas payer cher, il faut au moins qu'ils se paient une bonne tranche de rigolade ! Haha ! Vous avez compris le jeu de mots avec ''payer'' ?
- Si le client est une femme célibataire, la somme de son âge et de son poids ne doit pas excéder le chiffre 100 et elle devra faire un tour dans le bureau du directeur avant l'achat (troisième étage, secteur Q, salle au fond à gauche du couloir).
- Si le client est une femme mariée, elle sera priée de signer une décharge exposant que ses vœux de mariage ne prennent exceptionnellement pas effet au troisième étage, secteur Q, salle au fond à gauche du couloir. Ainsi, le directeur pourra garder sa bonne conscience peu importe ce qu'il s'y passera.
- Si le client est un couple, les deux membres devront suivre les directives susmentionnées, à l'exception du cas où le couple a plus de 40 ans d'ancienneté. Dans ce dernier cas de figure, les membres (qui sont sûrement près de la retraite), seront priés de laisser leur adresse et leurs clefs de maison à l'accueil. Bien évidemment, cette action est requise seulement pour que leur voiture soit livrée à domicile, et absolument pas pour que leur habitat soit cambriolé pendant leur sieste !
- Enfin, personne ne sera autorisé à faire une quelconque remarque sur le fait que le nom de notre site ou de nos modèles est trop long, que la liste d'adjectifs qu'utilise notre conseiller est trop longue, ou que nos conditions le sont. Parce que c'est fait exprès, c'est comme ça que fonctionne le marketing, vous pigez ? On noie le client dans un torrent d'informations, si bien qu'il n'est plus capable de juger de lui-même, ni de savoir quelle est l'offre la plus avantageuse pour lui. Eh ouais mon gars, c'est comme ça que ça marche de nos jours, tu vas devoir t'y faire ! Bref, maintenant que vous avez bien été asphyxié, on peut mettre un terme à cette pub.

JEUNE COUPLE NAÏF, complètement désorientés : Ben, euh... on achète ?

*Transition*

VOIX OFF : Il existe une certaine femme... que tous les grands gentlemen aiment visiter avant la nuit... Il s'agit de la femme la plus parfaite de l'univers d'après les experts en libertinage, et elle est plus agréable que n'importe quelle autre... Sans bourrelets ajoutés, elle est bénéfique à votre corps et obnubile votre esprit... Et cette femme, c'est votre main ! Pervers du monde entier, utilisez donc votre main jusqu'à la jouissance, parce qu'en plus c'est moins cher que les prostituées !!

PETIT GARÇON : Moi aussi j'utilise ma main, parce que j'aime ça !

*L'écran revient sur le stade d'Eden Park*

COUDERC : …

GILARDI : …

COUDERC : Cette page de publicité était assez déstabilisante, je me trompe ?

GILARDI : Surtout vers la fin, en effet... Le pire c'est que nous venons d'être informé que trois matchs comme celui que nous sommes en train de vivre se déroulent simultanément dans trois dimensions différentes ! Mais apparemment, le nôtre est le plus avancé, aussi nous ne disposons pas des images...

COUDERC : Je passerai outre cette histoire de dimensions qui me paraît assez surnaturelle, mais il est vrai que c'est très dommage ! Si nous connaissions au moins leur situation, nous aurions pu en parler durant la pause, et nous nous serions ainsi épargné ces publicités plus que douteuses...

GILARDI : Exactement, mais le principal est que nous ayons réussi à passer le temps pendant la mi-temps. Alors que les joueurs reparaissent un à un sur la pelouse, il est maintenant grand temps d'enchaîner avec la seconde période !
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Ulquiorra Schieffer

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MessageSujet: Re: Une rencontre explosive et une énigme mystérieuse, quelle est la clef commune qui guide ce ballon ovale ?   Une rencontre explosive et une énigme mystérieuse, quelle est la clef commune qui guide ce ballon ovale ? Icon_minitimeMer 14 Jan - 21:06

GILARDI : Exactement, mais le principal est que nous ayons réussi à passer le temps pendant la mi-temps. Alors que les joueurs reparaissent un à un sur la pelouse, il est maintenant grand temps d'enchaîner avec la seconde période ! Le score est, je vous le rappelle, de six à sept pour les Dreamers !

COUDERC : Chaque équipe semble avoir effectué un remplacement. Les Legends ont fait entrer Thierry Dusautoir à la place de François Pienaar, et du côté des Dreamers, l'ouvreur Driss Keller a cédé son poste à Ulquiorra Schieffer !

GILARDI : Voilà qui devrait apporter du sang frais aux deux sélections, de manière à redynamiser le jeu. Il est également bon de rappeler que Thomas, le premier centre du Rugby Club Dreamers, a encore plusieurs minutes à passer sur le banc de touche à cause d'un carton jaune.

COUDERC : Vous faites bien de le préciser, Thierry. Sur ce, l'Irlandais Wood s'apprête à botter le ballon pour démarrer cette deuxième mi-temps ! Il l'envoie à la distance minimum, espérant sans doute pouvoir user à nouveau de la supériorité en l'air de son équipe pour le récupérer...

GILARDI : Et il s'agit d'un excellent choix ! O'Connel est en effet parvenu à devancer la retombée de la balle et à la chiper au nez et à la barbe de Max le Charpentier. Encore une fois, les Legends imposent leur expérience et donnent du fil à retordre à leurs concurrents. Les Dreamers ont-ils besoin de temps pour se remettre dans l'ambiance, ou leurs chances de tenir leur avantage sont-elles réellement si basses ...?

COUDERC : Le ballon est transmis vers Imanol Harinordoquy, que nous n'avons pas encore aperçu, il me semble...

GILARDI : Du moins, nous n'avons pas mentionné son nom. Et comme nous sommes des commentateurs professionnels qui n'omettent jamais aucun détail, cela signifie effectivement qu'il n'a pas eu l'occasion de faire preuve de ses capacités.

COUDERC : Quelle confiance en vous, Thierry ! Mais il est vrai que nous sommes la crème des commentateurs. Par exemple, la seconde période vient à peine de commencer, mais si j'affirmais que nous en sommes déjà à la quarante-huitième minute, personne ne viendrait me contredire !

GILARDI : Un tel culot est le privilège des personnes de haut rang, Roger ! Tiens donc, je ferais mieux de reprendre mon bloc-notes, car un nouvel indice nous parvient justement, en ce début de reprise !

COUDERC : La façon dont se déploie l'équipe des Dreamers ressemble à présent à un « V ». Je me demande tout de même à quoi tout cela va nous mener...

GILARDI : Nous verrons, Roger, nous verrons ! En attendant, Harinordoquy est toujours sur le point de recevoir le ballon... Car oui, en plus d'être des journalistes de qualité, nous sommes capables d'échanger plusieurs répliques en l'espace d'une passe !

COUDERC : Le troisième ligne français est d'ores et déjà chargés par deux joueurs adverses, Dracule et Aotsuki, prêts à le plaquer sitôt qu'il réceptionnera le ballon...

GILARDI : Mais il ne tend pas ses mains pour l'attraper ! Il envoie directement son pied et frappe la balle en une reprise soudaine ! Les deux coéquipiers du Rugby Club Dreamers se voient coupés dans leur élan, dans l'impossibilité de plaquer !

COUDERC : Impuissants, ils ne peuvent que constater l'ovale qui passe au-dessus de leurs têtes, et Harinordoquy qui le récupère ensuite dans leur dos ! Ce dernier a franchi une ligne, mais au-delà de celle-ci, Clive veille !

GILARDI : Néanmoins, Harinordoquy n'est pas décidé à s'arrêter en si bon chemin ! En effet, il a au moins autant de tours dans son sac que de lettres dans son nom ! Il envoie un coup de pied rasant entre les jambes de l'homme aux cheveux argentés et le contourne vivement.

COUDERC : En quelques secondes il s'est débarrassé de pas moins de trois adversaires directs ! Mais il doit à présent se hâter de récupérer la balle qui fuse à terre, et vers laquelle Winter se dirige également ...!

GILARDI : Deux adversaires qui se précipitent simultanément sur un ballon qui roule à terre... s'agirait-il d'un nouveau duel ? Imanol Harinordoquy contre Emerald D. Winter ??

COUDERC : Et c'est reparti pour un tour... Au passage, nous en sommes à la cinquantième minute de jeu, en toute logique Thomas va donc récupérer sa place. Son absence ne se sera pas tant faite ressentir au final...

GILARDI : Ouais ouais, en attendant les deux joueurs courent les bras tendus en avant, attentifs aux rebonds irréguliers du ballon. Winter semble être le plus à même de le saisir, lorsqu'une motte de terre fait bondir la balle entre ses mains ! Il s'est lancé trop tôt et le ballon vient de lui filer entre les doigts !

COUDERC : Hari – ouais c'est long de dire à chaque fois son nom complet – s'est montré plus prudent sur ce coup et ne s'est pas emporté ! Il effectue alors un saut pour récupérer la balle en l'air, se délectant déjà de sa petite victoire sur ce quatrième adversaire direct !

GILARDI : Mais... une patte verte vient de se poser sur le dos de Winter, accroupi ! Il s'agit du dinosaure Legro – c'est plus court également – qui prend appui sur son partenaire pour s'élancer dans les airs !

COUDERC : Et il parvient même à atteindre la balle avant Hari, décontenancé. Encore une fois il la frappe de son nez qui se voit comme la patate au milieu de la figure, pour l'envoyer droit dans les bras du numéro 20.

GILARDI : Schieffer, qui touche là son premier ballon depuis qu'il est entré au début de la seconde période ! C'est ici que le choix du coach va certainement prendre toute son importance, ce nouvel ouvreur a sûrement été mis en jeu pour aider à creuser l'écart, le résultat sera-t-il celui attendu ??

COUDERC : Le pâle individu s'élance et, sans aucune hésitation, tape le ballon vers le ciel ! Après un lob et un coup de pied rasant de la part de Hari, nous avons maintenant droit à une chandelle ! Le jeu au pied est à l'honneur en ce moment !

GILARDI : La précision de ce coup de pied est saisissante ! Il l'a délibérément décalé vers la droite en prenant en compte le vent qui va déporter la balle. Ainsi, il a juste à courir droit devant lui pour se rendre à son point de chute !

COUDERC : Précédé de Winter, qui lui sert à nouveau d'appui, il s'envole et ne laisse aucune chance à Giteau, qui venait disputer la retombée du ballon !

GILARDI : Sacré Winter, ce rôle de marche-pied n'est pas des plus agréable, mais il est pourtant diablement efficace !

COUDERC : En effet, Thierry ! Les balles aériennes étaient jusqu'à présent l'un des points faibles de cette équipe du Rugby Club Dreamers, mais cette stratégie leur permet d'effacer ce désavantage !

GILARDI : Le ballon entre les paumes, Schieffer retombe souplement au sol. Il se trouve maintenant à un peu plus de trente mètres de la ligne d'en-but, mais O'Driscoll et Lomu qui lui font face ne paraissent pas décidés à le laisser avancer plus loin.

COUDERC : En tant que demi-d'ouverture, il pourrait tenter un drop. Mais là encore, ses concurrents le pressent de trop près et le ballon n'aurait aucune chance de passer leur contre. C'est pourquoi il préfère passer à... non ! Je rêve ! Il se met à effectuer des petits pas à reculons, tout en fixant intensément les barres !

GILARDI : Il s'agit du mouvement de Wilkinson, qui nous a impressionné au cours de la première mi-temps ! Prévoirait-il d'accomplir un drop de la même incroyable façon ??

COUDERC : J'ai bien l'impression que oui !! Après avoir reculé de quelques mètre et sans stopper son mouvement, il vient de lâcher le ballon. Du plat du pied il le frappe puissamment, réussissant à lui donner une trajectoire convenable malgré son déséquilibre évident !

GILARDI : La balle voltige vers les barres, mais il semblerait que Schieffer, dans ce geste technique délicat, n'ait pas pu assez considérer la brise. L'ovale se voit déporté sur la gauche, et heurte finalement le montant avant de revenir dans les limites du terrain !

COUDERC : Mon dieu ! Quel dommage, il était si près du but !! Mais la possession revient aux Legends, avec l'arrière Montgomery qui s'apprête à relancer le jeu.

GILARDI : Je pense cependant à quelque chose, Roger. Schieffer a tenté le même drop que Wilkinson, on pourrait donc dire que ces deux joueurs s'affrontent sur un plan technique. Même s'ils ne connaissent pas de confrontation directe, il est tout à fait approprié d'annoncer le seul et unique duel qui va s'étaler sur toute la durée du match : Jonny Wilkinson contre Ulquiorra Schieffer !!

COUDERC : Ma foi, cela ajoutera du piquant à la rencontre... Nous en étions donc à Montgomery qui s'occupait de remonter le terrain. L'arrière africain se voit alors confronté à Dragmire. Ce dernier le plaque sans ménagement, et Montgomery transmet alors la balle sur sa gauche, à Shane Williams.

GILARDI : Les Legends sont fabuleusement placés en escalier, et attendent le dernier moment pour passer le ballon à leurs coéquipiers. Cette formation leur permet d'avancer le plus possible à moindre effort.

COUDERC : En effet, et c'est ainsi que la balle va jusqu'à Galthié, puis Dusautoir, pour qui c'est le premier ballon. Et ce dernier s'élance soudain à travers la défense ! Mais... les Dreamers ne sont-ils pas étrangement positionnés ??

GILARDI : Ils dessinent à nouveau une lettre de l'alphabet, un « T » cette fois ! Mais à cause de cela, leur flanc gauche se voit moins gardé, et Dusautoir semble vouloir en tirer profit ...!

COUDERC : Mais enfin, ces satanés indices prévalent-ils sur le match lui-même ?? Je trouve cette obsession pour cette énigme plutôt inappropriée, Thierry !

GILARDI : Et pourtant, vous ne pouvez pas nier que vous mourrez d'envie d'en connaître le fin mot ! C'est le fil rouge de cette retransmission, après tout !

COUDERC : Certes... Dans tous les cas, Dusautoir poursuit sa course, le ballon sous l'épaule, et tente une percée. Il se dirige pile vers l'emplacement du premier centre des Dreamers, qui va alors être chargé de l'arrêter ! Conscient de cette responsabilité, Cavendish Thomas se pré...

GILARDI : Une seconde ! Il ne s'agit pas de Thomas, le centre est une joueuse que l'on n'a pas encore aperçue, la numéro 21 de l'équipe, Littner !!

COUDERC : Comment se fait-il qu'elle se trouve sur la pelouse ?? Les Dreamers ont-ils procédé à un remplacement sans que nous, commentateurs d'exception, ne nous en rendions compte ?!

GILARDI : Aussi improbable que cela puisse paraître, il faut se rendre à l'évidence ! Quand Thomas a terminé ses dix minutes de sortie à cause de son carton jaune, ce n'est pas lui qui est revenu sur le terrain ! Littner en a profité pour prendre sa place dans la discrétion la plus complète !

COUDERC : Mais ce n'est pas possible, un changement est toujours annoncé, on ne peut pas en effectuer un sans que cela ne se voie !

GILARDI : Eh bien... à ce moment, nous étions plongés dans l'ambiance du match, et il est possible que cela nous ait échappé...

COUDERC : Voilà qui est indigne de notre professionnalisme ! Je ferai en sorte que cela ne se reproduise pas !

GILARDI : Cela serait préférable, en effet... En attendant, la jeune femme aux cheveux écarlates a l'air déterminée à faire bonne impression, et à stopper Dusautoir qui se rapproche sans peur d'elle ! Ce face à face oppose deux joueurs frais, nous assistons à Thierry Dusautoir contre Yôko Littner !!

COUDERC : Lancé à pleine vitesse, le Français ne voit pas la nécessité d'exécuter un crochet. À la place, il tend son bras horizontalement vers Littner, qui se prépare à le plaquer.

GILARDI : Un raffut ! Même face à une femme, il n'y va pas de main morte ! Sa main, au contraire, est ferme et prête à repousser son vis-à-vis. Elle se plaque alors sur le haut du torse de Littnet, bloquant ainsi son avancée...

COUDERC : Mais la nouvelle-venue a des ressources en réserve ! Elle se baisse soudain pour échapper à la prise du raffut, réalisant un mouvement à la Matrix. Puis elle envoie ses épaules en avant et percute de plein fouet les hanches de Dusautoir, le décollant du sol !

GILARDI : Le plaqueur de génie a trouvé son égale ...! Impuissant, Dusautoir jette un bref coup d’œil en arrière, cherchant un partenaire à qui donner la balle avant de chuter. Tel un sauveur, Wilkinson apparaît dans son champ de vision et reçoit aussitôt le ballon.

COUDERC : Toutefois, Littner ne se contente pas de stopper le troisième ligne français ! Pleine de hargne, elle s'est relevée en un éclair et bloque également la route au capitaine anglo-saxon ! Rapidement rejointe par Yamanaka et Roséo, les trois forment une barrière infranchissable !

GILARDI : Encerclé, Wilkinson se retrouve dans l'impossibilité de dégager la balle ! De plus, bloqué près de la ligne de touche, la pression de ses adversaires va finir par l'en faire sortir ! Va-t-il trouver un moyen de garder la possession de la balle ?

COUDERC : Trop tard ! Roséo vient de le plaquer aux jambes, le faisant trébucher et tomber au-delà de la ligne de touche. Le ballon est finalement récupéré par les Dreamers !

GILARDI : Ah là là... Wilki a su nous impressionner à deux reprises grâce à son drop à reculons et sa pénalité transformée à plus de cinquante mètres, mais il ne peut réussir à chaque fois ! Et malheureusement, il semble qu'il va céder sa place sur ce petit échec, qui n'est cependant pas ce qu'on retiendra de lui !

COUDERC : Évidemment que non, Thierry ! Comme lors de toutes ses sélections, il a aujourd'hui encore été exceptionnel, il peut se retirer avec fierté ! Et si les Legends perdent un atout de choix, ils en gagnent un autre, qui a en plus l'avantage d'être frais. Car l'individu qui le remplace, et qui reçoit au passage le brassard de capitaine, n'est autre que Daniel Carter !!

GILARDI : Un joueur d'exception également, dont le jeu au pied est redoutable ! Et le jeu au pied, à ce stade de la partie, est primordial ! Voulez-vous expliquer pourquoi, cher Roger ?

COUDERC : Avec plaisir ! Il n'y a qu'un point qui départage les deux équipes alors que nous entrons bientôt dans les quinze dernières minutes de la rencontre. Ce qui signifie qu'un simple drop ou une seule pénalité peut permettre aux Legends de passer devant leurs opposants ! C'est certainement ce que cherche à faire Steve Hansen, leur coach !

GILARDI : Précisément ! En ce qui concerne les Dreamers, leur mission est donc de conserver leur avance et même, si possible, de la conforter pour se mettre à l'abri. Conclusion : Carter est le moyen pour la Team of Legends de prendre l'avantage en drop ou en pénalité. Le Rugby Club Dreamers doit donc s'assurer de ne lui laisser aucun espace, tout en évitant absolument de commettre toute faute qui pourrait mener à une pénalité.

COUDERC : Votre capacité d'analyse s'améliore, Thierry ! Si vous continuez sur cette voie, vous n'aurez plus rien à m'envier !

GILARDI : Je suis flatté de vous entendre prononcer ces paroles, Roger !

COUDERC : Non mais en fait je le pense pas, hein. T'es inférieur à moi et tu le resteras toujours, connard.

GILARDI : Ho ho ho ! La fin approche et l'on commence à dire de plus en plus d'absurdités ! Alors continuons juste de commenter le match, ça te va, enfoiré ?

COUDERC : Ça me va très bien. Pour en revenir à nos moutons, les deux équipes sont maintenant en formation pour jouer la touche. Le demi de mêlée du Rugby Club Dreamers, Roséo, en est à nouveau à la base. Et la configuration des réceptionnistes est la même que lors de la première touche, c'est-à-dire Legroyoshi, Dracule et Clive.

GILARDI : Dans cette même situation, le ballon avait été envoyé au joueur le plus devant, Rolfe Legroyoshi, car il s'agissait du choix le plus inattendu. Mais nous avons des raisons de croire qu'une même stratégie ne fonctionnera pas deux fois.

COUDERC : C'est vrai. D'un autre côté, la décision pourrait tout aussi bien se porter sur le dinosaure si les Dreamers usent d'une psychologie inversée !

GILARDI : Mais s'ils vont jusqu'à penser à une psychologie doublement inversée, ils l'enverront dans ce cas à quelqu'un d'autre !

COUDERC : Thierry... vous êtes au courant qu'on peut aller loin, comme ça ...?

GILARDI : Certes... Observons juste ce qui va se produire, et nous nous efforcerons de commenter en simultané.

COUDERC : Voilà qui me semble plus raisonnable. Roséo à la tête blasée vient de lancer le ballon, d'une manière souple et parfaitement maîtrisée. Chacune des deux équipes s'attelle alors à soulever le joueur qu'elle a choisi. Il s'agit de Dracule, se trouvant au milieu, pour les Dreamers...

GILARDI : Et de O'Connel pour les Legends, qui lui, est au premier rang ! Le deuxième ligne irlandais est décidément le favori en ce qui concerne la réception des passes. Et avec raison, il s'envole tellement haut qu'il semble capable d'intercepter la balle ! Et cet enjeu nous ouvre un nouveau duel ...!

COUDERC : Comment ça ? Un duel entre O'Connel et Dracule ? Mais comment Dracule pourrait-il faire quoi que ce soit, vu qu'il se trouve derrière son adversaire ? Il ne peut qu'espérer que ce dernier va malencontreusement manquer le ballon !

GILARDI : Détrompez-vous, Roger ! Le duel dont je parlais ne met pas en scène ces deux protagonistes. Il s'agit de Paul O'Connel contre Dan D. Roséo !! Cela peut paraître étrange, car ce dernier n'a plus aucune emprise sur la balle et il pourrait sembler que la capacité de O'Connel de l'attraper ou de le louper ne dépend pas de lui. Pourtant, c'est une erreur ! En effet, les demis de mêlée expérimentés ont quelquefois une façon spéciale de lancer le ballon, qu'ils développent pour que seuls leurs coéquipiers soient capables de le rattraper. Nous allons donc voir si, en tant que joueur de haut niveau, Roséo a usé ou non d'une telle technique.

COUDERC : C'est quelque chose qui ne faisait absolument pas partie des considérations du rugby de mon temps ! Voilà qui est fascinant ! Cependant, même si cette technique existe, n'oubliez pas que O'Connel est lui aussi un athlète de renom ! Il fera tout pour la contrer !

GILARDI : Ce qui va advenir va être dévoilé immédiatement. O'Connel est sur le point de saisir l'ovale, un grand sourire accroché aux lèvres. Ses mains se referment sur la surface du ballon, mais elles glissent soudain ! La balle... la balle a effectué une rotation de telle sorte qu'elle s'est échappée de la prise de l'Irlandais, le rendant incapable de couper sa trajectoire ...!

COUDERC : Incroyable ! Vous aviez donc raison, Thierry ! Le numéro 9 des Dreamers a bel et bien jeté le ballon en anticipant une interception adverse ! Ainsi, il a donné à la balle un mouvement rotatif particulier pour le rendre extrêmement difficile à saisir ! Il s'agit là d'un exploit technique mêlé à un génie stratégique !

GILARDI : Et finalement, Dracule peut attraper le ballon qui lui était destiné, en toute tranquillité ! Il retombe agilement sur ses pieds et tourne le dos au camp adverse, se plaçant sur ses appuis. Ses partenaires, comprenant son message, se lancent vers lui et entament un Maul avec leurs opposants.

COUDERC : En plus de Dracule, Clive et Lucci qui y sont déjà, Dragmire et Aotsuki s'y joignent. Du côté des Legends, Wood, Leonard, Mc Caw, Dusautoir et Hari sont dans la bataille. Du Randt et Merle s'apprêtent à venir leur prêter main forte, afin de repousser le bloc adverse.

GILARDI : Et c'est ce qu'ils font, avec brio ! Seulement, je ne vois plus la balle dans les bras de Dracule, où est-elle passée ??

COUDERC : Oh, ce n'est pas un Maul, Thierry ! Regardez, le ballon se trouve à terre, manœuvrée vers la sortie du bloc par Lucci ! Ce qui se dispute en ce moment au milieu du terrain est un Ruck ! D'un coup de pied vers le haut, le talonneur des Dreamers envoie la balle vers Yamanaka, qui profite du grand nombre de joueurs dans le Ruck pour partir vers l'avant.

GILARDI : Mais Richie Mc Caw a vu venir cette percée ! Déterminé à plaquer la blonde, il se dégage du Ruck et plonge vers elle avec agressivité. Mais l'ailière, vive comme une ombre, et fuyante comme la danseuse qu'elle est, lui file entre les doigts. Et il se retrouve à saisir accidentellement sa queue de cheval !

COUDERC : Yamanaka est stoppée net dans sa course et tombe à la renverse. Évidemment, un tel geste de la part de Mc Caw, bien qu'involontaire, n'est pas acceptable. L'arbitre intervient expressément et siffle une faute en faveur du Rugby Club Dreamers, avant d'asséner un carton jaune à Mc Caw pour avoir empêché une action dangereuse.

GILARDI : Et il semble bien que le troisième ligne néo-zélandais, tout peiné qu'il soit, va devoir assister à la fin du match depuis le banc, car il ne reste guère plus de dix minutes à jouer dans cette partie !

COUDERC : Je dirais même plus ! Dans cette partie il ne reste guère plus de dix minutes à jouer !

GILARDI : En effet, Dupond. Euh, je veux dire, Roger. La faute va être jouée par Schieffer, qui va donc la tirer en pénaltouche je suppose...

COUDERC : Eh bien, non ! Il vient de placer le plot pour faire tenir le ballon, il semble donc qu'il veuille tenter de marquer la pénalité ...!

GILARDI : Mais il se trouve à plus de cinquante mètres des barres ! Attendez un instant, cela me rappelle quelque chose... N'est-ce pas exactement la même pénalité que Wilkinson a réussi à transformer plus tôt dans la rencontre ? Après avoir tenté le même drop, il veut donc tenter la même pénalité ? Apparemment, il désire clairement défier le capitaine anglais en imitant chacune de ses prouesses !

COUDERC : Il n'a pas pu égaler la légende lors du drop à reculons, parviendra-t-il à se rattraper grâce à cette pénalité longue distance ? Plus que jamais concentré, l'ouvreur s'élance et frappe la balle. Quelle magnifique coup de pied ! Il s'est admirablement penché en arrière au moment du coup, tout en gardant un équilibre parfait ! Le ballon plane calmement vers les barres, à peine poussé par le vent au travers duquel il semble se faufiler...

GILARDI : Et savez-vous où il se faufile également ...? Pile entre les deux barres pour une pénalité d'anthologie !! Cette fois, Schieffer a prouvé qu'il pouvait être au niveau de son maître Wilki, et propulse dans le même temps son équipe dans les quatre point d'avance ! Car le score est à présent de six à dix pour les Dreamers !

COUDERC : Cette transformation est on ne peut plus importante, Thierry, car elle met les Dreamers à l'abri de se faire doubler pour un simple drop ou une pénalité ! À présent, deux drops ou deux pénalités sont nécessaires aux Legends pour passer devant, ou un essai. Et vu que nous sommes déjà entrés dans les dix dernières minutes de la rencontre, l'un comme l'autre sera ardu !

GILARDI : Sans oublier que les Legends ne sont maintenant plus que quatorze sur la pelouse ! La victoire serait-elle en train de choisir le camp des Dreamers ...? Oups, excusez mon interruption, je m'aperçois qu'une nouvelle lettre se forme sur le terrain...

COUDERC : Cela faisait un petit moment, dites donc ! Et cette fois, il s'agit d'un rond parfait. Autrement dit, un « O » ! Je vous laisse le noter pendant que Keith Wood joue l'engagement sur ses adversaires. La balle est tirée loin, et atterrit dans les bras de Bonney. Celle-ci s'avance, suivie de près par Littner qui la soutient.

GILARDI : On dirait que ces deux jeunes femmes font les mêmes mouvements en parallèle... Comme si une même personne les contrôlait toutes deux...

COUDERC : C'est assez particulier, en effet... Bref, une passe transmet le ballon à Schieffer, qui, usant de la vision du jeu propre aux demi-d'ouvertures, envoie directement une transversale vers Aotsuki, qui s'était démarqué. Ayant pressenti ce geste, Galthié se rue sur le numéro 7 des Dreamers, prévoyant de le plaquer au moment où il recevra le ballon.

GILARDI : Il ne compte pas lui laisser le temps de réfléchir à quoi faire, afin de récupérer la possession de la balle le plus rapidement possible et d'aller marquer des points.

COUDERC : Le ballon arrive à portée d'Aotsuki, qui se voit aussitôt pressé par Galthié. Et là, dans un magnifique mouvement de bras, il accompagne la balle dans sa chute, le recevant sur sa paume sans véritablement l'attraper. Il utilise alors l'inertie du ballon pour le faire passer dans son dos et le lancer derrière lui !

GILARDI : Dans le jargon du rugby, cela s'intitule une chistera ! Et Aotsuki l'a effectuée d'une façon si fluide et si rapide que Galthié n'a pas eu le temps d'entraver ses mouvements. Lorsque le demi de mêlée français plaque finalement son vis-à-vis, le ballon l'a déjà quitté, si bien qu'il se retrouve inévitablement à commettre une faute !

COUDERC : Un plaquage sans ballon, effectivement ! Aotsuki a brillamment réussi à se débarrasser de la balle juste avant de se faire plaquer, ledit plaquage devient non-réglementaire !

GILARDI : En conséquence, une mêlée va maintenant se jouer, à une quarantaine de mètres de la ligne d'en-but des Dreamers. Ces derniers, qui possèdent l'introduction, ont juste besoin de conserver la balle pour empêcher leurs adversaires de les menacer d'un attaque périlleuse.

COUDERC : Cependant, on remarque que la fatigue commence à se faire sentir ! Les Dreamers, certainement moins habitués au sport, montrent des signes d’essoufflement alors que les Legends, plus endurants, ont l'air plus énergiques. Et il se pourrait que cela influe sur la mêlée, qui est toujours très physique pour les deux packs.

GILARDI : Il est vrai que cette épreuve risque d'éprouver durement les huit joueurs du pack des Dreamers. Mais la mêlée a tout de même été sifflée en leur faveur, ils disposent donc d'un avantage ! Dans tous les cas, les athlètes se sont mis en place, se préparant psychologiquement à la souffrance qu'ils vont endurer. Roséo est immobile sur le côté, le ballon dans les mains. Au rythme des ordres de Sir Damon, les joueurs se figent, fléchissent, et se lancent !

COUDERC : Le choc a arraché une harmonie de cris. Les forces des joueurs semblent s'annuler pour le moment, comme la mêlée fait du surplace. C'est maintenant à Roséo d'introduire le ballon, en le faisant rouler du côté de ses partenaires, dans l'espoir de le récupérer. Mais au même moment, les Legends se mettent à pousser les épaules de leurs adversaires ! Telle une explosion de puissance, ils emportent le groupe plusieurs mètres en arrière, laissant impuissants les pauvres membres du Rugby Club Dreamers !

GILARDI : Vous aviez vu juste une fois encore, Roger ! Les Dreamers, exténués, ne semblent plus à même de rivaliser physiquement face aux Legends ! Ces derniers, réalisant l'exploit de ravir le ballon lors d'une mêlée, savent alors que c'est l'instant idéal pour mener une offensive dévastatrice ! Le mental de leurs adversaires doit être légèrement secoué après avoir ainsi perdu la possession du ballon, c'est donc le moment ou jamais !

COUDERC : Rapidement dégagée, la balle est envoyée en un éclair sur l'aile par Williams ! Carter, excentré de sa position d'origine, la réceptionne et entame alors un sprint vers la ligne d'en-but adverse ! Le néo-zélandais, fier de sa vitesse, file dans le dos de Bonney, et jouit même de la chance de voir Shadow, le seul qui puisse encore le stopper, se trouver complètement de l'autre côté du terrain !

GILARDI : Il a littéralement la voie libre devant lui ! Le moment de la remontée de la Team of Legends serait-il arrivé ? Si cet essai est marqué, l'équipe passera devant sa concurrente et il sera ensuite plus que difficile d'inverser la tendance !!

COUDERC : À moins que... regardez, un joueur des Dreamers n'a pas abandonné ! Dragneel, le second centre, s'est furieusement lancé à la poursuite de Carter ! Ses yeux semblent vides, comme si la volonté de le stopper avait pris le dessus sur tout le reste ...!

GILARDI : Je crois savoir pourquoi il tient tant à ne pas accepter de le laisser passer... Rappelez-vous, Roger, lui et Bonney se sont faits berner à deux reprises par Shane Williams, qui a percé deux fois la défense à travers leurs positions. Je suppose qu'à ce moment crucial de la rencontre, il a décidé de ne pas se faire avoir une troisième fois, et de stopper Carter coûte que coûte ! Et j'ajouterai que cette détermination mérite d'être hissée au rang de duel ! Quelle sera l'issue de ce face à face sur lequel le match entier repose ?! C'est Daniel Carter contre Natsu Dragneel !!

COUDERC : Ce que vous avez conjecturé est très probable, Thierry. Néanmoins, en dépit de toute la bonne volonté de Dragneel, est-il réellement capable d'arrêter Carter ? Certes, il le suit de très près, mais le plaquer et le stopper demeure une tâche extrêmement délicate !

GILARDI : Faisons confiance à ses capacités ! Toujours en train de courir l'un derrière l'autre comme des dératés, les deux joueurs se rapprochent de la ligne... S'il veut vraiment avoir une chance d'empêcher l'essai, Dragneel n'a pas le choix. Il doit agir... maintenant !!

COUDERC : Et justement, le voilà qui bondit en avant ! Mais il ne cherche pas à saisir Carter, que ce soit sa taille ou ses jambes ! À vrai dire, il s'est élancé en tendant seulement le bras droit, visant son pied ...!

GILARDI : Il tente le tout pour le tout ! S'il parvient à entraver la course mécanique des jambes de Carter en lui tapant le talon, dans un geste qu'on appelle la cuillère, son adversaire chutera devant ses yeux et perdra son élan ! C'est une décision assez dangereuse et plutôt ardue, mais c'est également la seule alternative !

COUDERC : Le bras souple, Dragneel s'efforce de s'étirer le plus possible pour atteindre l'arrière du pied de Carter. Victoire, il l'effleure de ses doigts ! Il fronce alors les sourcils, et dans un cri de déchaînement, tend les muscles de son bras et frappe violemment le talon de gauche à droite !

GILARDI : La réaction est immédiate ! La jambe de Carter se déporte sur le côté, venant s'entrechoquer avec l'autre, et le joueur, ne réalisant pas ce qui lui arrive, effectue un vol plané impressionnant ! Alors qu'il chute à terre, surmontant la douleur qui lui monte dans les membres, il se rend compte que la balle lui a faussé compagnie dans le feu de l'action !

COUDERC : Elle a glissé hors de ses bras au moment de sa chute, et s'est faite éjecter en l'air ! C'est Schieffer, qui avait suivi de loin l'acte désespéré de son coéquipier Dragneel, qui la récupère, mais le danger est encore loin d'être repoussé ! En un claquement de doigt, l'ouvreur à la peau blanchâtre est encerclé de trois joueurs adverses, qui bloquent son horizon !

GILARDI : Il se retrouve pressé contre la ligne de touche, à une poignée de mètres de sa ligne d'en-but ! S'il ne parvient pas à dégager le ballon rapidement, il va cruellement provoquer une touche qui risque d'être fatale à son équipe ...!

COUDERC : Thierry, cette situation est celle qui a précédé le remplacement de Wilkinson, lorsqu'il s'est fait sortir en touche ! Ne serait-ce pas là l'occasion de mettre un terme définitif au duel entre Wilkinson et Schieffer ? Tous deux ont réussi la pénalité à plus de cinquante mètres, alors que seul le capitaine emblématique a transformé le drop à reculons. Ainsi, si Schieffer veut obtenir le match nul et ne pas souffrir d'une défaite face au géant anglais, il doit réussir là où ce dernier a échoué. Il doit réussir à surmonter l'encerclement de trois joueurs !

GILARDI : Votre sens de la mise en scène me plaît, Roger ! Il s'agit donc d'un double-enjeu pour Schieffer, la victoire de son équipe et son match nul personnel contre Wilkinson !

COUDERC : Les trois joueurs qui entourent l'ouvreur des Dreamers sont Jason Leonard, Thierry Dusautoir et Bryan O'Driscoll. En d'autres termes, ils sont tous trois plus grands que lui, si bien qu'on ne le voit même plus au milieu de cette forêt de têtes !

GILARDI : Mais... le ballon vient d'être lancé en l'air ? Ne pouvant le dégager sur les côtés, Schieffer a décidé de le lancer vers le haut ? Mais il va être incapable de le rattraper, encerclé par trois colosses plus grands que lui ! Que prévoit-il de faire ??

COUDERC : Les trois Legends bondissent simultanément pour saisir le ballon, arrivé à son point culminant. Soudain, un pied les dépasse. Il s'agit du pied de Schieffer, qui se hisse parmi les bras de ses adversaires ! Il a effectué un salto en l'air, et s'apprête à frapper le ballon du pied, devançant de vitesse et même de hauteur ses opposants ...!

GILARDI : Quelle idée complètement folle ! Même Wilki n'aurait jamais pensé à exécuter une reprise de volée en retourné, sans parler de la probabilité de la réussir ! Et pourtant... il me semble que nous assistons à un miracle... Schieffer vient de frapper du coup du pied la balle, au nez et à la barbe de ses adversaires directs, et de l'envoyer dans le camp des Legends !

COUDERC : Contre toute attente, et dans une situation désespérée, il a réussi à écarter le danger, préservant ainsi la précieuse avance de son équipe !! Décidément ce match, et particulièrement cet instant, resteront gravé dans les mémoires !

GILARDI : Et le pire, c'est que la tension n'est pas encore prête de retomber ! La balle, réceptionnée par Jonah Lomu dans son propre camp, est toujours en possession des Legends. Ils ont donc toujours la possibilité de revenir au score !

COUDERC : Lomu, concentré, reste quelques instants immobile afin d'observer ses adversaires. Là, la sirène signalant les quatre-vingt minutes retentit. Le temps est écoulé, les Legends perdent six à dix mais possèdent la balle. Il leur reste donc une ultime offensive. Une dernière attaque qui décidera du vainqueur de la rencontre.

GILARDI : Le suspense est à son maximum, Roger !! Et au milieu de tout cela, j'aperçois ce qui est certainement le dernier indice qui nous sera donné... un « N » à nouveau ! Je le note rapidement, accompagné du timer, et je reviens sur l'incroyable conclusion qui se profile !

COUDERC : Lomu s'est finalement élancé, démarrant la machine de muscles et d'os que son corps représente. Il court droit devant, décidé à marquer lui-même l'essai dont son équipe a besoin. Il se heurte en premier à Yamanaka, qui est auparavant parvenue à lui chiper le ballon. Mais il a retenu la leçon et le serre fermement contre son torse, ne laissant aucune chance à la blonde de réitérer ce joli geste.

GILARDI : Après Yamanaka, c'est au tour de Littner et de Winter de venir affaiblir le monstre en approche. Les Legends, conscients que de lui dépend le résultat final du match, viennent à leur tour lui venir en aide. O'Driscoll et Giteau d'abord, ensuite suivis de Merle et de Carter.

COUDERC : Et bientôt, tous les joueurs des deux équipes se trouvent dans la mêlée, poussant de toutes leurs forces dans leurs directions respectives. Tout comme il a débuté, il semble que ce match va se terminer sur un Maul, qui décidera de l'équipe qui recevra les honneurs !

GILARDI : Un Maul en effet, mais pas n'importe lequel ! Il s'agit sûrement du plus gros Maul de toute l'histoire du rugby, Roger, mené sans exception par tous les membres des deux équipes ! Par des joueurs qui viennent de disputer le match le plus rude et le plus riche en rebondissements de toute leur vie ! Et au terme de cette terrible confrontation, c'est finalement une ultime épreuve de force qui va venir départager deux équipes qui nous auront offert un spectacle unique ...!

COUDERC : Votre voix porte un ton de résignation, Thierry... Vous parlez comme si la rencontre était déjà terminée !

Eh bien, c'est presque le cas ! Après cette dernière action, le coup de sifflet final sera donné, et la GILARDI : beauté de ce match sera derrière nous ! C'est pourquoi il faut profiter au mieux de ce moment privilégié, ce moment de suspense pur, ce moment qui nous rappelle les vraies valeurs du rugby ! Nous avons assisté à plusieurs duels entre les joueurs des deux sélections, mais cette fois ce sont les sélections qui s'affrontent. Cette fois, je suis fier de dire que le duel qui nous occupe et la Team of Legends contre le Rugby Club Dreamers !!

COUDERC : Notre responsabilité de journalistes est de savoir faire ressentir les événements aux spectateurs dans toute leur intensité... et j'accomplirai ce devoir. Le Maul bat toujours son plein, avançant péniblement mais régulièrement vers la ligne d'en-but des Dreamers. Ces derniers ont toujours le désavantage de la fatigue, qui encore une fois est un fardeau dont les conséquences sont visibles !

GILARDI : Cependant, les Dreamers savent qu'il leur suffit de tenir le coup pour cette action seulement, et tous leurs efforts seront alors récompensés d'une victoire enivrante ! Galvanisés par cette pensée, ils se surpassent soudain et parviennent à stopper leur recul. Le Maul est à présent immobilisé à une dizaine de mètres de leur ligne.

COUDERC : Si personne ne cherche à dégager la balle, les choses risquent simplement de rester comme telles. Shadow, le capitaine, quitte alors ses partenaires et, contournant le groupe, s'apprête à se lancer sur Lomu pour lui enlever le ballon. Mais... à sa grande surprise, celui qu'on surnomme l'extraterrestre ne le possède plus !!

GILARDI : Tous les regards se tournent derrière le Maul, d'où trois joueurs se sont échappés ! Les trois, que sont Williams, Littner et Schieffer sont allongés au-delà de la ligne d'en-but, à proximité du ballon, qui demeure immuable au sol.

COUDERC : Avez-vous vu ce qu'il s'est passé, Thierry ? Comment ces trois joueurs se sont-ils retrouvés là-bas, quand se sont-ils extirpés du Maul ? Et la question la plus importante : Williams a-t-il aplati la balle ??

GILARDI : Je n'en ai aucune idée, Roger, et l'arbitre ne semble pas en avoir vu plus que vous ou moi... Il demande alors l'arbitrage vidéo, alors que le Maul se dissocie. L'action s'est jouée si rapidement que personne n'a réellement vu ce qu'il s'est produit, mais il est trop tard maintenant pour changer quoi que ce soit. Les joueurs n'ont plus aucune emprise sur les événements, ils vont devoir regarder le ralenti, dans l'espoir d'un essai pour les Legends, dans l'attente d'un sauvetage pour les Dreamers.

COUDERC : Les images apparaissent sur l'écran géant. Les yeux du stade tout entier sont fixés sur ces pixels, qui vont révéler la vérité ainsi que le dénouement du match. Sur l'écran, Lomu est encore en possession de la balle. Soudain, une paire de mains la lui vole et s'élance vers l'avant, avec une rapidité et une discrétion qui ne peut provenir que d'un joueur : Shane Williams. Ce dernier se dirige vers l'en-but adverse, penché sur ses appuis pour ne pas se faire remarquer. Cependant, deux individus au regard perçant l'observent néanmoins : Yôko Littner et Ulquiorra Schieffer. Les deux l'ont vu opérer, et se lancent à sa poursuite pour l'empêcher d'aplatir... Allez les petits, allez...

GILARDI : Poussés par l'importance de leur réussite, ils parviennent à rattraper Williams juste devant la ligne. Et là, sur le gigantesque écran, les choses se déroulent d'une lenteur extrême. Schieffer saisit les jambes du Gallois, le faisant perdre l'équilibre et chuter en avant. Mais il effectue un minuscule bond qui lui permet de glaner quelques centimètres, suffisants pour avoir la ligne au niveau de son poitrail. Il serre alors le ballon contre son torse, s'apprêtant à l'aplatir de façon ferme et déterminée. À ce moment, Littner l'a devancé et envoie sa main sous son corps, afin d'établir une barrière entre le ballon et le sol. Elle réussit à plaquer sa paume contre la balle, prévenant son aplatissement. Mais l'élan de Williams, ajouté à la masse de son corps qui chute, exerce une force que son bras ne peut supporter. Et sa main glisse, âprement, irréversiblement, jusqu'à être éjectée sur le côté.
Les Dreamers, observant la fin de l'enregistrement, ferment les yeux.
L'arbitre lève le bras, et valide l'essai.
La rencontre est terminée.
Score final : onze à dix.
Victoire des Legends.

COUDERC : Eh bien ! Que de sensations fortes en commentant cet incroyable macth ! Il s'avère que de façon individuelle, les Dreamers ont sans doute été légèrement supérieurs, comme le suggèrent les fameux duels qu'ils ont presque tous remportés. Cependant, d'un point de vue collectif, les Legends se trouvaient un cran au-dessus d'eux, si bien que l'ultime face à face, qui opposait les deux équipes en entier, s'est achevé sur leur victoire.

GILARDI : En conclusion, les deux équipes ont montré un jeu époustouflant ce soir, et je pense qu'elles sauront toutes deux reconnaître le mérite qui va à leurs adversaires. Gagnants comme perdants, ils nous ont offert un spectacle exceptionnel, et leur prestation était digne des plus grands.

COUDERC : Ce match est maintenant définitivement fini, Thierry, mais il nous reste encore une chose à éclaircir, si je ne m'abuse ?

GILARDI : Tout à fait, Roger ! Il nous reste ce qui a été le fil rouge inattendu de cette retransmission, j'ai nommé l'énigme qui nous a été soumise ! Voici ci-dessous un récapitulatif des indices qui nous ont été donnés, avec le moment du match où ils sont apparus. À partir de cette suite de lettres, nous devons retrouver un mot, qui sera sans doute lié à l'origine du Rugby Club Dreamers. Spécialement pour vous, spectateurs, les répliques renvoyant aux lettres aperçues ont été mises en couleur. Certaines d'entre elles recèlent également quelques indices supplémentaires. Vous pouvez donc essayer de trouver la solution par vous-même !

Récapitulatif du code:

COUDERC : Très joli post-it, Thierry. Bien ! À partir de maintenant, nous allons nous-mêmes commencer à réfléchir à ce mystère, et possiblement le résoudre. Si vous n'avez pas trouvé la solution et que vous ne désirez pas la connaître depuis quelqu'un d'autre, je vous conseille de ne pas lire ce qui suit et de continuer à réfléchir. Vous êtes prévenus !

GILARDI : C'est tout de même étrange de dire ça, vous ne trouvez pas Roger ? C'est comme si notre retransmission était un texte ! Haha, n'importe quoi ! Sinon, concernant l'énigme, je ne voudrais pas m'imposer mais je pense l'avoir d'ores et déjà résolue...

COUDERC : Êtes-vous sérieux, Thierry ?? Vous allez donc savoir nous montrer comment aborder ce mystère ?

GILARDI : En effet, car sans vouloir me vanter, j'ai été un élève de l'école nationale des détectives quand j'étais petit. Même si cela date d'il y a plusieurs décennies, je pense avoir gardé les réflexes d'un bon enquêteur et l'esprit de déduction qui en découle.

COUDERC : Vous avez été à l'école Teitan ?? Impressionnant ! Je meurs de hâte de vous voir débuter votre raisonnement !

GILARDI : Je ferai de mon mieux pour ne pas décevoir vos attentes, Shinichi. Euh, je veux dire, Roger. Tout d'abord, on peut remarquer que tous les moments où l'un des indices est apparu sont des multiples de huit. Et je pense que le W, qui a été noté autour des dix minutes, s'est en réalité formé à huit minutes précises. Ce qui suggère que le timing n'a pas été laissé au hasard, et que les lettres étaient censés se dévoiler toutes les huit minutes.

COUDERC : Pourtant, il s'est écoulé seize minutes entre le G et le N, et autant entre le T et le O !

GILARDI : Justement, ne trouvez-vous pas étrange que pile seize minutes les séparent ? Si vous voulez mon avis, deux lettres sont bel et bien apparues à la trente-deuxième minute ainsi qu'à soixante-quatrième, mais nous les avons tout simplement manquées.

COUDERC : Impossible. Personnellement, j'ai gardé ces indices en tête tout au long du match. Bien qu'étant fasciné par ce qui se passait sur le terrain, je suis resté extrêmement concentré sur ces lettres et à aucun moment je n'ai baissé ma garde. De plus, vous étiez à l'affût également, il me paraît donc très improbable que nous ayons manqué deux lettres.

GILARDI : Certes, mais tiendriez-vous le même discours si... ces deux lettres avaient été invisibles ?

COUDERC : Sauf votre respect, Thierry, je ne vous suis plus...

GILARDI : Reprenons depuis le début. Le code dont nous disposons est : WAGNVTON. Cela ne ressemble à aucun mot de la langue française, il est donc approprié d'imaginer que des lettres manquent. Et, dans l'idéal, des voyelles. N'y a-t-il pas une voyelle qu'il aurait été très difficile d'apercevoir dans une formation de rugby ...?

COUDERC : Est-ce possible ? Le « I » ! Selon la manière dont on l'écrit, il peut ressembler au chiffre 1 en écriture romaine, ou...

GILARDI : C'est cela ! Ou à une simple barre verticale ! Et dans ce dernier cas, il devient alors tout à fait compréhensible que nous ne l'ayons pas relevé dans le feu de l'action ! Après tout, si nous comptions toutes les fois où les joueurs forment une espèce de ligne, nous n'aurions pas fini...

COUDERC : C'est donc ce que vous vouliez dire par ''invisible'' ! Je comprends à présent !

GILARDI : C'est tout le brio des détectives que d'affirmer des choses improbables, qui deviennent évidentes dès lors que l'on change de point de vue. Cela nous permet donc de compléter quelque peu notre mot codé. En ajoutant un I à la trente-deuxième minute et un autre à la soixante-quatrième, cela donne : WAGINVTION. L'énigme se délie peu à peu, n'est-ce pas ?

COUDERC : Si vous le dites... Pour ma part, je ne vois qu'un code plus long à vrai dire...

GILARDI : Si vous prenez du recul, vous devriez pourtant être à même de la voir ! Mais qu'importe, je continue ma démonstration. Maintenant que nous en sommes arrivés là, il nous faut user de la logique. À qui cette énigme était-elle destinée ?

COUDERC : Eh bien, au grand public je suppose...

GILARDI : Oui, elle a été faite pour être connue de tous et était donc destinée aux médias. Mais qui donc sont les représentants des médias dans ce stade ?

COUDERC : Nous, bien sûr ! Les commentateurs !

GILARDI : Précisément ! Mais vous ne nierez pas que cette rencontre était une rencontre de légende, des journalistes du monde entier se sont donc rassemblés ici pour le vivre et le faire vivre aux citoyens de leur pays. On est donc en droit de penser que le mot cherché doit être écrit en anglais, de façon à être compris du plus grand nombre !

COUDERC : Je parle anglais tout à fait couramment, pourtant je peux vous assurer qu'aucun terme ne ressemble à cette bouillie de ''WAGINVTION'' !

GILARDI : C'est parce que vous ne prenez pas de recul, une fois de plus ! Les journalistes ont été si nombreux aujourd'hui que certains ont dû se placer de l'autre côté du terrain, en face de nous. Demandez-vous alors ce qu'ils ont dû voir de leur point de vue.

COUDERC : Eh bien... je pense que... ils ont dû apercevoir les lettres à l'envers, mais à part ça je ne comprends vraiment pas ce...

GILARDI : Mais il n'y a rien d'autre à comprendre, Roger ! Pourquoi ont-ils donc aperçu les lettres à l'envers et pas nous ? Et si ces lettres n'avaient pas été formées que dans un seul sens, mais bien dans les deux ?

COUDERC : Vous êtes en train de dire que toutes les lettres que nous avons notées sont placées à l'envers ? Mais j'ai beau les lire dans l'autre sens, cela ne m'aide pas plus !

GILARDI : Je suis seulement en train de dire que certaines de ces lettres sont à l'envers. Par exemple, ne trouvez-vous pas gênant la succession des trois consonnes N, V et T ? En anglais, aucun mot ne possède ces trois lettres à la suite ! Sauf si, en réalité, le V est à l'envers !

COUDERC : J'ai conscience que vous vous donnez beaucoup de ma, Thierry, mais un V à l'envers ne ressemble à rien du tout...

GILARDI : Essayez de vous rappeler, Roger... Au moment où ce V est apparu, l'équipe des Dreamers ne se trouvait-elle pas dans une phase particulière ...?

COUDERC : Eh bien... oh mon dieu ! C'était le moment où Cavendish Thomas avait reçu un carton jaune !

GILARDI : Bingo ! Il leur manquait un joueur, en conséquence ils n'ont pu former la barre centrale de la lettre, mais ce qu'il voulait transmettre à cet instant n'était pas un V, c'était bel et bien un A !! Et maintenant, il ne nous reste plus qu'à retourner une autre lettre pour qu'elle en devienne une différente...

COUDERC : Le W, qui est un M à l'envers !

GILARDI : Exactement, vous commencez à acquérir l'esprit d'un vrai détective ! Avec le V qui devient un A et le W qui se transforme en M, le code est alors bien plus translucide : MAGINATION. Il ne reste plus qu'un dernier I à ajouter au tout début du mot, qui est probablement apparu au moment même du coup d'envoi sans que nous le remarquions, et ce pour les mêmes raisons que précédemment ...!

COUDERC : Imagination ! C'est ce mot que le code voulait transmettre ! Par contre, je suis désolé mais je ne sais pas ce qu'il signifie... vous pouvez m'éclairer, Thierry ?

GILARDI : Hein ? De quoi parlez-vous ??

COUDERC : Eh bien oui, quoi ! Vous avez prouvé qu'il s'agissait d'un terme anglais, mais je dois avouer que je ne connais pas tous les mots compliqués de cette langue...

GILARDI : Vous vous moquez de moi ? Vous avez dit que vous la parliez couramment ! Et quand bien même ce n'est pas le cas, vous ne devriez pas avoir besoin de moi pour vous le traduire !

COUDERC : Dites donc ! Je suis votre aîné, tout de même ! Un peu de respect et de considération, je vous prie ! Et dites-moi ce que ce mot veut dire en français !

GILARDI : Euh... ok... ça veut dire ''imagination''.

COUDERC : Oh, je vois ! Dans tous les cas je suis très fier d'avoir trouvé la solution de ce code, mais cette énigme n'avait-elle pas pour but de révéler d'où venaient les joueurs du Rugby Club Dreamers, à la base ? Il nous faut encore faire le lien entre ce terme et leur provenance !

SIR DAMON : Le lien est pourtant flagrant, monsieur Couderc. Cela signifie simplement qu'ils sont le produit de l'imagination.

GILARDI : Oh, monsieur l'arbitre ! Vous avez réalisé un très beau match, félicitations ! Mais que diable faites-vous dans notre cabine ?

SIR DAMON : Je viens vous apporter les informations complémentaires dont vous avez besoin. Vous avez réussi à déchiffrer le code, et pour cela je vous félicite. Mais il reste encore une question que vous pourriez avoir envie de poser...

COUDERC : En effet... Si ces sportifs sont des créations de l'imagination, qui les as inventés dans ce cas ?

SIR DAMON : Vous mettez le doigt sur la chose. Ces individus, aussi singuliers, égocentriques et déments puissent-ils être, sont tous nés de l'imaginaire d'une seule et même personne. Et cette personne, justement, c'est moi.

GILARDI : Vraiment ?! Mais qui êtes-vous réellement ?

SIR DAMON : Moi ? Pour être honnête, je ne suis pas exactement réel non plus. La vérité est que je suis un symbole. Un symbole composé d'une multitude de flux, qui ont été délibérément placés en moi pour y grandir. Certains y sont actifs tous les jours, d'autres y sont plus calmes et plus discrets. En fait, je représente beaucoup de choses. La liberté, la progression, le désir créatif, l'expression des loisirs, mais je suis avant tout un toit sous lequel les passions se partagent. Je ne suis qu'une simple cohésion qui est peu à peu en train de gonfler, et de se transformer en une véritable communauté. Je suis abstrait, car je suis l'addition de dizaines d'imaginaires qui se croisent, se parlent et se répondent. Oui, à l'instar des joueurs qui vous ont offert un spectacle d'exception ce soir, je ne suis qu'une matérialisation de l'imagination...

COUDERC : En parlant des joueurs des Dreamers, vous avez l'air de bien les aimer, mais ils ont tout de même perdu. Comment expliquez-vous cette défaite, alors qu'ils ont mené durant pratiquement tout le match ?

SIR DAMON : Ils n'avaient pas besoin de gagner la rencontre. Le simple fait de la disputer, se supportant les uns les autres comme une véritable équipe, était déjà une victoire suffisante.

GILARDI : Euh... tout ce que vous dites a l'air poignant, mais on n'y comprend pas grand chose en fait...

SIR DAMON : C'est normal, vous n'êtes pas ceux qui sont censés saisir ce que je suis en train de raconter. Ceux qui sont concernés se trouvent dans un autre monde, bien plus concret. Du moins, leur corps, leur enveloppe physique s'y trouve. Car je n'ai nul doute que leur esprit, lui, se tient aux côtés de l'imagination depuis le début.

COUDERC : Peut-être, mais n'empêche, c'est pas très sympa pour nous tout ça ! Vous ne voulez pas nous donner un indice pour qu'on puisse comprendre aussi ?

SIR DAMON : Vous auriez besoin d'un peu plus qu'un simple indice pour appréhender ce dont je suis en train de parler... Mais si tel est votre désir. Vous n'avez qu'à vous demander quelles sont mes initiales, et alors, tout sera dit... Sur ce, je vous fait mes adieux !

GILARDI : Eh attendez une seconde, monsieur l'arbitre ! Trop tard, il est parti... bon, il a suggéré de nous rappeler ses initiales, n'est-ce pas ?

COUDERC : En effet. Les initiales de Sir Scott Damon sont... SSD... Est-ce que cela a un quelconque sens pour vous, Thierry ?

GILARDI : Pas le moins du monde, Roger. Finalement, j'ai l'impression que ce mystère restera tel quel éternellement...

SSD : Pas pour tout le monde. Parce que pour nous,
ces initiales portent plus de sens que n'importe quel autre mot.
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