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 L'honneur d'un peuple déchiré, une revanche qui mène à des révélations !

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Ulquiorra Schieffer

Ulquiorra Schieffer


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MessageSujet: L'honneur d'un peuple déchiré, une revanche qui mène à des révélations !   L'honneur d'un peuple déchiré, une revanche qui mène à des révélations ! Icon_minitimeMar 16 Sep - 19:53

Les péripéties de Korutiga ont laissé des traces ! Ulquiorra a traversé de nombreux dangers, mais s'en est finalement sorti sans grands désagréments. Avant de reprendre sa route seul, il décide de suivre une intuition qui le turlupine...


Je marchais au travers de l'agglomération. À cette heure, les rues de Korutiga Island étaient désertes. Ou presque. Seuls quelques curieux, réveillés par l'animation autour de la base de la Marine, arpentaient les allées. Ils ne faisaient pas réellement attention à moi, mais je m'efforçais tout de même de ne pas trop me dévoiler. Après les événements dans lesquels je m'étais impliqué, je risquais gros si quelqu'un me reconnaissait. Je n'espérais que trouver la maison qui m'intéressait, avant de déguerpir aussi sec.
L'aube commençait à éclaircir le ciel, signe que la matinée approchait. Je me devais de quitter les lieux avant qu'elle ne s'installe, tant que personne ne m'avait encore remarqué. Ce but à l'esprit, ma tête oscillait de gauche à droite, à la recherche de la clarté qui m'avait interpellé. Mon regard finit par s'arrêter sur un point fixe. Au loin, la suite de bâtiments s'estompait, pour laisser place à l'immensité de la mer. Là-bas se trouvait vraisemblablement un port, à partir duquel j'allais pouvoir reprendre mon voyage sur les flots. Gardant cet endroit dans un coin de ma mémoire, je me reconcentrai sur mon objectif premier. Soudain, une voix brisa le silence de la nuit. D'une bâtisse se trouvant à une dizaine de mètres provenait un faisceau de lumière, ainsi qu'un timbre que j'étais sûr de connaître. Pas de doute, là était le lieu que je recherchais.

- Qu'est-ce tu dis ?? August a été...

Un bruit sec vint abréger l'exclamation. Apparemment, l'homme venait de raccrocher violemment l'escargophone.

- Mon chéri, calme-toi... fit une voix féminine qui ne m'était pas non plus complètement étrangère.
- Comment j'pourrais !? J'suis certain qu'c'est encore un coup d'ces salopards d'pirates !!

Cette façon de couper les mots ne laissait pas de doute quant à l'identité de l'individu. Je me dirigeai vers la bâtisse d'un pas furtif, et jetai un œil à l'intérieur. Comme je l'avais deviné, l'homme qui s'y trouvait n'était autre que Gus. La femme qui tentait de l'apaiser alors qu'il trépignait était vraisemblablement son épouse. Juste avant de débarquer sur l'île, je me rappelais avoir entendu sa voix à travers le combiné de l'escargophone. Pourquoi étaient-ils tous deux debout alors que le reste de la ville dormait ? À en juger par leur attitude paniquée, je craignais que la raison n'en soit pas joyeuse...

- Qu'est-ce qu'on va faire, qu'est-ce qu'on va faire... répétait Gus. On peut pas l'laisser à la merci d'ces pirates !

Mon impression ne fit que s'amplifier. Apparemment, un problème avait survenu, un problème qui ne pouvait attendre le lendemain pour être résolu. Je sortis alors de ma cachette et me montrai devant la fenêtre de la maison. En me voyant apparaître, Gus écarquilla les yeux et se précipita pour m'ouvrir la porte.

- C'est toi, vieux ?? Qu'est-ce t'fais dans la rue, en plein m'lieu d'la nuit ? Tu d'vrais...

Sa phrase se coupa lorsqu'il baissa la tête. Mes vêtements avaient gardé la trace des adversaires que j'avais affrontés, tâchés d'un sang coagulé que l'eau n'était pas parvenue à effacer.

- Mais 'fin, il t'est arrivé quoi ?? Me dis pas qu't'étais dans les parages quand la mairie a sauté ??
- On peut dire ça comme ça... répondis-je, avant de changer expressément de sujet. Plus important, quel était donc ce coup de fil ?

Gus fit la moue. Il paraissait véritablement désemparé, du moins assez pour oublier temporairement mes habits ensanglantés. Se tournant vers sa femme, il tira une chaise et s'y affala. Il rassembla ses doigts et y posa son menton dans une position de réflexion.

- Mon meilleur pote August a disparu, déclara-t-il en fermant les yeux. Sa femme vient d'nous prév'nir. Elle dit qu'il était en train d'travailler au port au bout d'la rue, mais qu'il y était plus quand elle a voulu le r'joindre. Elle a juste vu un bateau d'pirates qui s'éloignait. Elle l'a d'abord cherché d'partout, mais comme elle l'a pas trouvé elle pense qu'il s'est fait kidnapper.

Il marqua une pause et déglutit. Cette histoire d'enlèvement me fit penser à l'équipage de pirates que j'avais fui avant de débarquer sur Korutiga. Ces odieux criminels transportaient de nombreux civils qu'ils retenaient en otage, jusqu'à ce que je les libère malgré moi. Cela ne m'aurait pas étonné qu'ils aient voulu reformer leur stock d'esclaves ; mais leur navire, ayant heurté un récif, ne devait plus être en mesure de naviguer. Si l'ami de Gus avait effectivement été enlevé, qui donc pouvait en être responsable ?

- Et que faire pour le ramener ?? m'écriai-je en moi-même.

Je me retournai vers Gus, en proie au même désarroi que lui. Que dis-je, il s'inquiétait certainement bien plus que moi. Son épouse vint le rejoindre et posa délicatement sa main sur son épaule. Alors qu'il engouffrait son visage dans ses paumes pour dissimuler ses sanglots, elle lui murmura quelques paroles réconfortantes. Ce spectacle m'attrista. Gus était le premier compagnon qui m'avait accompagné sur les vagues. Il était le premier ami qui m'avait reconnu comme tel. Si je tenais un tant soit peu à ma fierté, à mon honneur, je ne pouvais rester sans rien faire.

- Quelles sont les probabilités que ton ami ait été enlevé par ce navire ?
- Eh ben... fit Gus, surpris. J'dirais... très él'vées...
- Et cette femme l'a vu s'éloigner du port à l'Ouest d'ici, n'est-ce pas ?
- Oui, c'est ç'lui au bout d'la rue... tu penses à quoi, vieux ?

Je ne bougeai pas. Mon esprit était bloqué sur l'image d'un citoyen innocent se faisant maltraiter par des pirates. Et ce citoyen était l'ami de mon ami. Je ne pouvais définitivement pas tolérer une telle injustice. Un sentiment que je n'avais pas ressenti depuis longtemps commença à se diffuser en moi. Comment osaient-ils se permettre d'arracher les gens à leurs vies ? Comment osaient-il se croire intouchables ? Mes sourcils se froncèrent alors que la colère montait en moi.

- Je vais laver vos vêtements, lança l'épouse de Gus pour combler le silence, vous ne pouvez pas rester comme ça...

Elle voulut s'approcher, mais se stoppa quand je levai subitement la main. Mes yeux fixaient l'océan à l'horizon, à travers la fenêtre. Je me félicitai d'avoir suivi mon intuition et d'être revenu sur l'île, car je doutais fortement qu'une tierce personne aurait fait ce que je m'apprêtais à accomplir. Mon bras s'abaissa doucement, et mes doigts vinrent saisir mon sabre. J'avais l'impression qu'il tremblait déjà à l'idée de la bataille.

- Inutile... répondis-je, la voix pleine de fureur. Car le sang n'a pas encore fini de couler...
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Ulquiorra Schieffer

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MessageSujet: Re: L'honneur d'un peuple déchiré, une revanche qui mène à des révélations !   L'honneur d'un peuple déchiré, une revanche qui mène à des révélations ! Icon_minitimeJeu 25 Sep - 20:24

Je me tenais debout sur la proue du navire. Le vent s'engouffrant dans les voiles le poussait à un rythme honorable. Je me trouvais sur les traces de l'équipage qui retenait August, l'ami de Gus, en otage. Au moment où je lui avais fait part de ma volonté d'aller sauver son compagnon, Gus avait tout d'abord tenté de m'en dissuader. Il soutenait qu'il ne pouvait me laisser me mettre en danger une seconde fois à cause de lui, qu'il m'était déjà redevable. Mais j'avais spécifié que je devais le faire, non seulement pour lui, mais aussi pour moi. Comprenant que mes principes étaient mis en jeu, il n'avait pas insisté. Au contraire, il m'avait indiqué un bateau pour prendre le large. Apparemment, il s'agissait d'un navire qu'August, professant en tant que charpentier, était en train de construire pour le gouvernement. En effet, l'agencement du pont et des cabines était identique à celui d'un paquebot de la Marine. Le travail était en outre pratiquement terminé, étant donné que seul le symbole de la mouette manquait sur les voiles et sur la coque.
L'horizon était relativement dégagé. Malheureusement, j'avais quitté le port depuis environ une heure, sans apercevoir le sillage d'un seul bateau. L'eau demeurait plate, malgré la brise qui soufflait timidement. Finalement, il avait peut-être été un peu présomptueux de vouloir jouer au héros. J'avais promis à Gus de ramener son camarade sain et sauf car je n'avais pas supporté de le voir dans un tel état de détresse, mais je n'étais pas certain de pouvoir accomplir mes dires. Et je préférais ne pas imaginer la honte que j'allais ressentir si je devais rentrer bredouille.
Juste au moment où l'espoir s'apprêtait à filer, le soleil matinal surgit des flots. Une ombre s'étala alors sous mes yeux. Je tournai la tête vers l'Est, et réussis à distinguer une silhouette au loin.

- Le navire... triomphai-je, je l'ai trouvé !

À cette heure-ci, et comme peu de temps s'était écoulé depuis que l'incident s'était produit, il était plus que probable que ce bateau soit celui que je cherchais. Celui qui avait enlevé August, et celui qui était à nouveau mené par d'infâmes flibustiers. Le cœur brave, je virai à tribords, prévoyant mon trajet droit vers lui. J'étais sorti victorieux, et même plus ou moins indemne, de trois combats acharnés sur Korutiga Island ; je n'avais pas à craindre un équipage de pirates inconnus. Pour leurs crimes, j'étais de toute façon décidé à les écraser, qui qu'ils soient.
Sur ce coup, le vent ne me prêta pas longtemps main forte. J'avais à peine commencé à rattraper le navire qu'il s'évapora. Je fus donc contraint de descendre dans la cale afin de ramer à la force de mes bras. Je me rendis alors compte que diriger un navire seul était une tâche particulièrement fastidieuse. En effet, je ne pouvais contrôler la barre lorsque j'étais en train de manier les pagaies ; et cela me força à effectuer maints aller-retours entre la cale, pour avancer, et le pont, pour recentrer ma trajectoire. Plusieurs dizaines de minutes durant, je me concentrai donc sur ce travail, qui me valut des efforts douloureux.

Et pendant ce temps, je ne faisais même pas attention à la distance qui me séparait de mon but...

Pour la énième fois, je lâchai les rames que j'étais en train de manier. Mon souffle était court, car ce travail était très physique. Après tout,  les muscles de plusieurs hommes étaient habituellement nécessaires pour l'accomplir. Je me précipitai vers la barre pour manœuvrer à nouveau, et me figeai dans un choc. L'embarcation que je pourchassais était là, sur le flanc de la mienne. Elle semblait à l'arrêt, immobile dans l'absence de courants d'air. Je l'avais rattrapée si vite que je ne l'avais même pas remarqué. Cependant, plus que l'apparition presque magique de ce bateau, ce qui m'avait percuté était son apparence.
Je reconnaissais ce navire. C'était celui des Slumber Pirates.
Je dépliai les voiles pour les utiliser comme des freins. Puis je jetai l'ancre pour être sûr de ne pas m'éloigner si le vent reprenait du service. C'était un vrai miracle que je n'ait pas heurté le cargo en avançant à l'aveuglette. Animé d'une rage plus destructrice que jamais, je bondis sur le plancher ennemi. Le bateau avait été déserté de ses navigateurs, et rendait une impression fantomatique. Seulement, il était en bon état. Mais comment pouvait-il être en bon état ? Je m'étais moi-même arrangé pour qu'il s'écrase sur un rocher, afin de profiter de la panique et de sauter dans un canot de sauvetage. Je me rappelais distinctement le bruit de la coque se brisant, les cris des hommes en détresse. Je me mis à l'explorer rapidement, juste pour en vérifier la solidité. Dans un paradoxe que je ne pouvais expliquer, je n'aperçus aucune trace du crash qu'il avait auparavant subi. Même s'il avait été réparé, ce qui me semblait impossible, était-il possible d'en faire disparaître toutes les cicatrices ?

Je sentis alors une présence dans mon dos. Quelqu'un qui était resté sur le navire, et qui s'était faufilé discrètement derrière moi. J'entendis le son d'un bras s'abattant vers le sol, et réagis immédiatement. Un saut en avant suffit pour esquiver. Dans le même temps, j'effectuai une rotation à cent-quatre-vingt degrés, de manière à me retrouver face à l'individu qui m'avait agressé. Je reconnus sans mal ses traits carrés, ainsi que son bras gauche à l'armature d'acier.
Il s'agissait du vice-capitaine que je n'avais pas pu vaincre.

- Tu n'espérais tout de même pas me surprendre une seconde fois de la même façon ? proclamai-je avec espièglerie.

Je m'attendais à ce qu'un rire sadique explose sur son visage, mais il n'en fut rien. Sa mine était renfrognée, et on ne peut plus sérieuse.

- Tu as le culot de revenir après avoir dissout notre équipage... son ton trahissait ses pulsions meurtrières. Tu te repentiras de cette erreur dans l'au-delà !

J'avalai ma salive et me mis sur mes appuis. Tout cela était un peu soudain, mais un innocent avait besoin de mon secours. Je n'avais donc pas d'autre choix que de répondre à cette provocation. L'heure de la revanche avait finalement sonné. Et cette fois, la fuite n'était pas une option...
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MessageSujet: Re: L'honneur d'un peuple déchiré, une revanche qui mène à des révélations !   L'honneur d'un peuple déchiré, une revanche qui mène à des révélations ! Icon_minitimeVen 10 Oct - 18:59

Cette situation possédait un goût de déjà-vu. Un civil à sauver, une brute à combattre, il ne manquait plus qu'une troupe bruyante de pirates pour compléter le tableau. Bien évidemment, le fait que nous nous affrontions pour la deuxième fois n'était pas anodin. Dans un affrontement où les adversaires ne savent rien l'un de l'autre, la prudence était de mise. Il fallait avant tout jauger son assaillant, évaluer sa puissance, comprendre son style de combat. Le plus important était de distinguer son point faible, tout en dissimulant le sien.
Néanmoins, toutes ces règles ne s'appliquaient pas dans ce cas précis. Nous avions déjà croisé le fer, aussi nous disposions de ces informations dès le départ. En conséquence, l'avantage serait donné à celui allait prendre les devants. De nombreuses questions ne manquaient pas de rendre les circonstances encore plus délicates : comment le navire pouvait-il être indemne ? Où était passé le reste de l'équipage ? Cependant, dans l'immédiat, il me fallait me concentrer sur la bataille.

Mon adversaire et moi nous élançâmes alors avec une simultanéité impressionnante. Nous échangeâmes quelques coups en l'air, puis d'autres au sol. La pression imposée par le bras hypertrophié réapparut très clairement. Ses charges étaient toujours aussi lourdes, et mes esquives toujours aussi hasardeuses. Nous étions tous deux guidés par une colère noire, si bien que nos assauts s'annulaient purement et simplement. Du moins, tel paraissait être le cas vu de l'extérieur. En vérité, j'étais encore loin d'être remis de mes mésaventures sur Korutiga. Si mes blessures s'étaient résorbées grâce au déchaînement du monstre qui se tapissait en moi, la fatigue s'était accumulée de plus en plus. J'avais besoin de repos, et ce détail fut la cause de mon premier faux pas.
Trop occupé à gérer le colosse qui me fonçait dessus, je ne fis pas attention où je posais mon pied. Ce dernier glissa sur un flaque, déséquilibrant mon corps tout entier. Alors que le poing gauche de mon ennemi fusait vers mes côtes, je tombai en arrière sans espoir d'éviter le coup. Je ne pus que raidir les muscles de mon bras pour l'absorber du mieux possible. Le choc m'envoya valdinguer à plusieurs mètres, et me fit rebondir sur le sol. Après quoi je relevai, haletant. La souffrance courait de mon épaule à mon poignet, mais fort heureusement, le membre était encore utilisable.

- Encore utilisable pour le moment... réalisai-je. Je ne suis pas assez en forme pour rivaliser dans un combat au corps à corps, où la force brute est primordiale... je devrais essayer de gagner du temps et réfléchir à une stratégie...

La brute ne se jeta pas tout de suite sur moi. Adossé contre une rambarde, je saisis alors cette occasion pour ouvrir la conversation.

- Comment se fait-il que ce bateau soit encore en état de fonctionner ? Après que je l'aie mené à faire naufrage contre un récif, il aurait pourtant dû couler...

L'interpellé ne répondit pas, et se contenta de lancer une attaque. Je me relevai prestement et m'extirpai de sa trajectoire d'un bond. Emporté par son élan, il alla défoncer la rambarde de bois dont les planches se brisèrent dans un vacarme assourdissant.

- Où est passé le reste de l'équipage, repris-je, et ton capitaine ? Es-tu donc seul sur ce...
- La ferme, Arrancar !! hurla-t-il en revenant à la charge.

Il s'élança sur moi, l'épaule en première ligne. Dans un geste vif je parvins à le dévier en le heurtant à l'aide de mon sabre. Mais les doigts qui enserraient Murciélago furent contraints de le lâcher sous risque d'être emportés, et le laissèrent s'envoler à quelques mètres. Je n'eus pas le réflexe d'aller le récupérer, car mes sourcils s'étaient froncés.

- Comment... hésitai-je. Comment... m'as-tu appelé ...?

À la vue de ma consternation, le vice-capitaine n'empêcha pas un sourire sournois d'arpenter son visage.

- Ta connaissance du monde est tellement étroite que tu ne sais même pas quel nom les gens donnent à ceux de ta race ? ricana-t-il d'un air mauvais.
- Ceux... de ma race ?
- Je parle de ça ! cracha-t-il en pointant le sommet de mon crâne. Ces cornes d'os, cet attribut bestial qui vous rend si repoussants !! Dis-moi donc de quelle île tu viens, pour voir !
- Hueco Mundo... murmurai-je, ne sachant que penser de ce qu'il était en train de raconter.
- Bingo... il y a quelques exceptions, mais la plupart d'entre vous disent venir de cette île... étais-tu seulement au courant que celle dont tu es originaire n'est pas la seule qui existe ?? Figure-toi qu'il y en a une dans chaque Blues, et sais-tu pourquoi ?

Je secouai la tête. La façon dont il me balançait tout cela à la figure était étrange, mais sa voix contenait une telle vigueur que j'aurais eu du mal à croire qu'il mentait. J'avais l'impression d'assister au dévoilement d'un homme qui avait trop longtemps caché ce qu'il savait. Sauf que dans le cas présent, ce qu'il savait me concernait directement.

- Je vais te raconter une petite histoire... continua-t-il, prenant visiblement du plaisir à constater mes réactions silencieuses. Il y a plusieurs centaines d'années, lorsque les individus de ton espèce commencèrent à se faire trop nombreux, le gouvernement décida qu'il n'était pas bon de les laisser parmi les citoyens normaux. Quatre îles furent donc réquisitionnées pour devenir leur lieu d'exil. Bien sûr, certains refusèrent d'obéir, et durent subir la sentence de mort. Ils n'étaient que des monstres au teint pâle et aux protubérances osseuses, le gouvernement savait que personne ne s'opposerait à leur condamnation. Une fois qu'ils eurent été retranchés sur leurs îles respectives, le monde prit l'habitude de les nommer ''Arrancars'', et leur habitat ''Hueco Mundo''. À ce moment, tout aurait pu être terminé. Seulement, des problèmes survinrent...

Alors qu'il me dévoilait ce qui n'était pas moins que le passé de mes ancêtres, c'est-à-dire les événements qui avaient aiguillé ma propre vie, il avançait lentement vers moi.

- Le gouvernement agit rapidement pour résoudre ces aléas, et plaça chacune des quatre île sous la surveillance d'une personne de confiance... il s'approcha d'un pas de plus. Le problème était que, rassemblés au même endroit, ils représentaient un danger conséquent. Non par eux-mêmes, mais à cause de ce que l'on pouvait faire d'eux... son ton savamment posé obnubilait tout mon être. Tu dois le savoir mieux que personne, les gens de ton peuple n'ont pas de personnalité. C'est à juste titre qu'on les appelle ''Arrancars de Hueco Mundo'', soit ''Déchirures du Monde Creux''... il se trouvait maintenant face à moi, me plongeant dans l'ombre de son immense carrure. Vous n'êtes pas dangereux en tant qu'êtres vivants, vous êtes dangereux en tant qu'objets. Comme vous êtes facilement influençables, n'importe qui peut vous utiliser à de mauvaises fins. Et qui s'en priverait ? Car après tout...

Il se baissa pour confronter ses yeux pleins de haine aux miens. Je pouvais sentir le souffle moite de sa respiration, alors que je retenais la mienne.

- Une carcasse vide n'a pas à choisir de la façon dont on la remplit, pas vrai ?

Il leva sa main, et serra les doigts. Ma tête était à sa portée, et il ne faisait aucun doute qu'il possédait une puissance suffisante pour la défoncer d'un seul coup. Conscient du péril qui planait sur moi, et sur ma vie, je n'esquissai pourtant aucune réaction. J'étais paralysé par ce qu'il venait de dire. Mon peuple, depuis le début, n'avait donc été qu'un outil de manipulation ? Un torrent d'indignation, mais surtout d'affalement me submergea, inhibant mes mouvements. Jamais je n'avais éprouvé autant de sensations douloureuses à la fois. Et ceci fut la cause de mon second faux pas.
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MessageSujet: Re: L'honneur d'un peuple déchiré, une revanche qui mène à des révélations !   L'honneur d'un peuple déchiré, une revanche qui mène à des révélations ! Icon_minitimeMar 21 Oct - 17:59

- Une carcasse vide n'a pas à choisir de la façon dont on la remplit, pas vrai ?

Ces mots précédèrent la préparation du poing destructeur. Je savais qu'à cette distance, un coup de plein fouet serait mortel. Il cognerait directement dans ma mâchoire, dont les os rompraient ; et la rotation de ma tête serait fatale pour les vertèbres de mon cou. Malgré cette effroyable évidence, je ne fis aucun geste pour me protéger. En fait, je ne comptais même pas me défendre. Car ces mots m'avaient également plongé dans une transe. Une transe qui avait envoyé mon esprit dans une dimension lointaine. Non seulement géographiquement, mais aussi dans le temps. Et plus précisément, dans mes souvenirs.

Sur mon île natale, tout avait toujours été réglé comme une horloge. Comme nous vivions en autarcie, chacun avait son propre rôle à jouer dans la société. Et d'ailleurs, il était inconcevable de ne pas le remplir. Pour la plupart des habitants, les journées étaient toutes les mêmes. Uniquement dévouées à la tâche qui leur incombait, aucunement destinée à laisser une place pour les loisirs. Chacun obéissait simplement aux ordres qui avaient inconsciemment été insinués dans sa tête. Et personne ne cherchait à savoir qui avait décidé de cela, ni à qui cela profitait.
Moi, tout autant que les autres, j'aurais dû m'en rendre compte. Tous les jours, j'empruntais le même chemin pour me rendre au même stade d'entraînement. J'y croisais les mêmes individus et nous partagions les mêmes paroles silencieuses. Jamais je n'avais ressenti le besoin de savoir d'où venait cette régularité.
Cela est évident maintenant, ce n'était ni plus ni moins que de l'endoctrinement.
Quelqu'un avait délibérément programmé nos actions dans un dessein qui demeurait obscur. Nous avions été utilisés, contrôlés, manipulés. Quelqu'un avait sciemment profité de nos faiblesses, et cela était certainement la pire humiliation que nous avions subie.
Car malgré l'indifférence apparente que je transmettais avec mes semblables, nous faisions partie d'un peuple dont l'honneur n'était pas une notion étrangère. Le seul fait d'être différent, et de vivre en toute connaissance de cause, représentait une fierté non négligeable. Cette fierté avait été bafouée, piétinée par ces individus qui nous avait volé notre liberté. Sans même être capable de discerner cette illusion, notre peuple s'en était retrouvé déchiré.
Je le sais à présent, la vérité est que nous n'avons jamais vécu pour nous-mêmes...


Ma réflexion se stoppa aussi abruptement qu'elle s'était lancée. Replongé dans la réalité, je me rendis enfin compte de ce qu'il se passait. Il ne restait qu'une durée infinitésimale avant que le poing ne m'atteigne, et il était trop tard pour que je réagisse. De façon cruellement ironique, ma cognition n'était revenue que pour assister à ma mort. À moins qu'elle n'ait pressenti ce qui allait l'entraver...
Soudain, le paysage vacilla. Autour de moi, les objets clignotèrent, disparurent même, pour être remplacés par d'autres. Les rambardes impeccables furent en un éclair scindées de trous béants, les voiles tranquillement pliées se retrouvèrent en miettes. Le mât, la barre, les planches, tout s'affubla de déchirures extrêmes, comme sous l'emprise d'un sort qui détruisait instantanément ce qu'il touche. Sous mes yeux ahuris, le bateau entier se mit à vibrer. La promptitude de ce phénomène inexplicable surprit tout autant mon adversaire, qui trébucha et se trouva déséquilibré. Je n'attendis pas un instant de plus pour reprendre l'ascendant sur lui, et dégainai vivement Murciélago. Je visai son bras gauche, puis son bras droit, puis encore une fois son bras gauche. Malheureusement, il avait suffisamment gardé ses esprits pour éviter de justesse les coups. Nous nous retrouvâmes alors face à face, haletants, marquant une courte pause. Et le navire, retourné à son état d'épave, commençait à sombrer.

- Qu'est-ce que ça veut dire ? questionnai-je. Pourquoi le bateau s'est-il tout d'un coup transformé de la sorte ?

Je m'attendais à essuyer de nouveau une réaction d'indifférence, mais il était apparemment dans une sorte d'état second, lui aussi. Comme si la proximité démesurée de sa victoire, qui lui avait ensuite filé entre les doigts, avait inhibé toute raison dans sa tête.

- C'est un micro-réveil, répondit-il donc docilement. T'as quand même pas oublié le pouvoir de mon capitaine, hein Arrancar ?? Il y a un aspect du sommeil dont t'avais pas fait les frais la dernière fois, c'est les rêves !!
- Ce que tu sous-entends... réfléchis-je. C'est que le navire fonctionne encore parce que ton capitaine rêve qu'il ne lui est rien arrivé ?
- Parfaitement ! Tu devrais pas sous-estimer la puissance des rêves, surtout ceux du capitaine ! Aussi longtemps qu'il dort, il est capable d'utiliser ses rêves pour influencer le monde extérieur !!

Au fond, cela était plutôt sensé. Il était logique de penser que quelqu'un pouvant contrôler le sommeil avait également la mainmise sur les rêves. Et dans ce cas-là, tout ce qui m'avait jusqu'alors paru aberrant et absolument énigmatique prenait tout son sens. Si l'embarcation n'avait gardé aucune trace du naufrage, c'était parce que son capitaine, en l'imaginant en bon état dans son rêve, arrivait à le maintenir ainsi. Néanmoins, toute phase de sommeil comportant son lot de micro-réveils, là était la raison pour laquelle le bateau avait soudain recouvré son aspect échoué. Si l'équipage avait disparu, cela était vraisemblablement dû au fait que la faculté du capitaine, aussi puissante était-elle, n'avait pas la capacité de créer des êtres vivants à partir des rêves. Cette limite mise de côté, je ne pouvais m'empêcher de me voir fasciné par un tel pouvoir.

- En attendant, ces explications induisent deux conclusions... me dis-je, toujours secoué par le bateau qui continuait de s'enfoncer dans les flots. Premièrement, le capitaine est forcément quelque part en train de dormir, ce qui me sera bien utile lorsque je me serai débarrassé de mon ennemi actuel. Deuxièmement, un micro-réveil ne dure jamais plus de cinq ou six secondes, et une fois que celui-ci sera terminé...

À l'unisson, chaque parcelle du navire stoppa ses cris d'agonie. L'embarcation retrouva son aspect neuf et recouvra une ligne de flottaison convenable, chassant la menace du naufrage.

- Il sera temps de repartir à l'assaut ...!

La brute savait elle aussi que le moment où le rêve du capitaine reprendrait le dessus sur la réalité constituait une opportunité primordiale. C'est cependant avec un instant de retard qu'elle se précipita sur moi. Je profitai de cette minuscule avance pour brandir majestueusement Murciélago. De façon totalement inattendue, mon adversaire plaça alors ses jambes en avant pour rattraper son erreur de timing. Emporté par mon élan, je n'eus pas la possibilité de modifier ma trajectoire et les pieds me frappèrent en plein dans les côtes. Coupant mon souffle, brisant ma course, ils m'écrasèrent au sol et m'y maintinrent sournoisement. Les yeux à demi fermés à cause de la douleur, j'aperçus le sourire plus que jamais sadique de la brute qui me tenait à nouveau à sa merci.

- Retourne donc au néant, créature vide de toute personnalité !! vociféra-t-il violemment.

Il voulut lever son bras mécanique, comptant bien asséner enfin le coup fatal, mais son corps ne bougea pas. Son visage vicieux prit soudain une expression de stupeur, alors qu'il observait ses bras qui pendaient, comme déjà morts.

- Tu pensais avoir esquivé mes coups ...? lançai-je, la voix confiante malgré le poids du bonhomme affalé sur moi. Lorsque le micro-réveil nous a tous deux surpris, je me doutais que tu te reprendrais assez vite pour m'empêcher de te tuer en une frappe. Et c'est pourquoi je n'ai pas visé tes bras eux-mêmes, mais leurs nerfs !

La brute écarquilla les yeux à l'entente de cette révélation. Elle secoua la tête, refusant la réalité.

- C'est peut-être difficile à croire car cela requiert une précision extraordinaire, susurrai-je. La vérité ne ment pourtant pas. Et je dois avouer que mes connaissances en anatomie m'ont aidé à réaliser ce petit exploit...

Subitement accablé d'un pressentiment funeste, l'individu remua le buste, se débattant ridiculement. Suivant le mouvement des épaules, ses bras vacillèrent simplement, tels des marionnettes pendus à des fils.

- C'est inutile, grondai-je en le faisant tomber en arrière. Même si ton bras est fait d'acier, ses connexions nerveuses sont nécessaires pour le faire se mouvoir. Tu es fini.

Je me relevai finalement, fixant hautainement le vice-capitaine qui se trouvait allongé sur le dos, incapable de se redresser. Il demeurait silencieux, mais le rictus horrifié qu'il affichait trahissait sa peur. Néanmoins, les sourcils froncés, je ne ressentis aucune compassion à son égard. La colère, attisée par ce qu'il avait fait et ce qu'il avait dit, avait repris le dessus sur moi. À présent, je désirais simplement effacer son existence, pour qu'il réponde de ses crimes en enfer.

- Et n'oublie jamais que ce qui t'a tué n'a rien d'une créature vide, fis-je en plaçant la pointe de mon épée au-dessus de sa gorge. Il s'agit d'un membre d'un fier peuple dont tes paroles ont sali l'honneur !

Le sang gicla sur plusieurs mètres quand mon sabre transperça son cou comme du beurre. Mon pantalon se vit ajouter des taches à celles qui souillaient déjà. Ne prêtant plus aucune attention à l'homme que je venais d'assassiner sauvagement, je me retournai vers la cale du navire. Il restait encore le capitaine de l'équipage à éliminer, et je savais où le trouver...
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Ulquiorra Schieffer

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MessageSujet: Re: L'honneur d'un peuple déchiré, une revanche qui mène à des révélations !   L'honneur d'un peuple déchiré, une revanche qui mène à des révélations ! Icon_minitimeDim 14 Déc - 18:11

Message:

La fureur qui avait pris le contrôle de mon corps pendant quelques instants n'était pas entièrement retombée lorsque je poussai la porte en bois menant à la cale. La pénombre à l'intérieur était absolue, si bien que je décidai de laisser les battants grands ouverts pour que les rayons du soleil la dissipent. En avançant d'un pas, je trouvai sur mes deux côtés les geôles dans lesquelles j'avais été enfermé lors de mon premier passage sur le navire. Je saisis un barreau sur la droite et le serrai, comme lui reprochant de m'avoir causé tant de problèmes. Simultanément, un bruit de chaînes résonna depuis la cellule, probablement en réaction à ma main pâle qui contrastait avec les ténèbres encore présentes.
Fronçant les sourcils, je me penchai pour distinguer la silhouette qui était recroquevillée contre le mur. L'homme, pieds et mains liés par des mailles de fer, semblait craindre le nouveau-venu que j'étais. Les ombres qui obscurcissaient son visage lui donnaient même une expression encore plus terrorisée.

- August ...? lançai-je sur un ton froid.

Il acquiesça silencieusement, à la fois surpris et rassuré que je prononce son nom. Il se leva et s'approcha lentement, tout en gardant certaines mesures de prudence qui prouvaient qu'il demeurait néanmoins méfiant.

- Qui... qui êtes-vous ? balbutia-t-il.
- Une connaissance de Gus. Plus important, est-ce que le capitaine de l'équipage qui vous a capturé est ici ?

J'avais détourné les yeux de lui en répondant. Ce geste était le signe d'un désintéressement assez blessant à son égard, vu que ma seule obsession était alors d'assouvir un sentiment qui s'apparentait à une vengeance. En percevant mon aura de haine, il s'abstint d'ouvrir la bouche et m'indiqua simplement l'arrière de la cale d'un mouvement du bras. Je lâchai alors le barreau et fit face aux ténèbres qui recouvraient encore le fond de la pièce. Mon front était contracté par des veines plus gonflées que d'habitude, et mes poings restaient obstinément serrés. Je ne comprenais pas véritablement pourquoi je n'arrivais pas à me débarrasser de cette fureur qui transparaissait si abondamment.
Moi qui, une semaine auparavant, était à peine capable de saisir la notion de compassion...
Les gens pouvaient-ils donc changer à ce point, et si vite ? Contre toute attente, il semblait bien que oui. Dans tous les cas, cette colère pouvait me servir à accomplir mon objectif, aussi je décidais de ne pas la repousser pour l'instant. À la place, je commençai à me diriger à l'aveuglette vers les tréfonds de la cave.

- Attendez, m'interrompit August alors que je n'avais pas fait deux pas. Vous devriez vous tenir sur vos gardes, il vous a peut-être tendu un piège...

La clarté du soleil ne pénétrait pas aussi efficacement la pièce que je ne l'avais espéré. Le compartiment où je me dirigeais était donc encore enfermé dans une obscurité des plus totales, et ce genre de situations appelait en effet à la prudence.

- Inutile, répliquai-je cependant, gorgé d'une confiance téméraire. Il maintient le bateau en bon état grâce à ses rêves, il est donc en train de dormir. Il n'y a rien à craindre d'une personne qui n'est pas consciente de ce qui se passe autour d'elle.

Je ne m'arrêtai pas, et ne pris même pas la peine de préparer mon sabre. Alors que je m'engouffrais dans la zone sombre, mes yeux furent alors aptes à s'adapter à la faible luminosité pour me faire apparaître ce qui se trouvait devant moi. Je souris, plus décontracté encore. Comme je l'avais pensé, le capitaine était allongé sur un lit surélevé, les paupières fermement closes. Sa respiration, à la fois profonde et régulière, démontrait qu'il se trouvait dans sa phase de sommeil paradoxal, qui correspondait au rêve. En d'autres termes, il ne pouvait se réveiller pour le moment.
Jubilant de cette opportunité, je dégainai lentement Murciélago. Mes gestes étaient discrets sans pour autant demander d'efforts. Je comptai viser la gorge, qui était la cible la plus radicale. Et je me pris même à trouver tout cela trop simple. Le tuer simplement dans son sommeil, alors que j'avais eu tant de mal à le combattre... Oui, tout cela était trop simple...

Au moment où je levai mon katana en l'air, la respiration du capitaine endormi se stoppa. Je fronçai les sourcils, étonné. Puis je remarquai que ses globes oculaires, sous ses paupières, remuaient frénétiquement. Une détonation assourdissante sur ma gauche me fit sursauter. Quelque chose venait de frapper les barreaux depuis l'intérieur de la cellule. Le bruit se renouvela dans un vacarme de tous les diables. Mais cette fois, il fut accompagné d'un son de bois fissuré. Enfin, la chose qui s'acharnait sur les barreaux reprit une énième fois son élan et s'élança avec violence. La grille céda et vola en éclats, pendant que j'effectuai un bond en arrière pour m'éloigner du danger.
Un bref silence s'établit. La geôle brisée et les multiples fragments de ferraille à terre faisaient s'élever un mince voile de fumée. Derrière celle-ci, une ombre se dessina alors. Une ombre aussi large que haute, qui n'avait rien d'humaine. Une bête. Le pouls accéléré et les orbites écarquillées, je tentai de discerner plus précisément la nature de cette silhouette qui se tenait à quelques mètres de moi. August, de son côté, s'était ratatiné dans un coin et gémissait misérablement.

- Je le savais, je le savais... pleurnichait-il. Il a prévu quelque chose pour le protéger...

Sans prêter attention à ces complaintes, je m'efforçai de contrôler l'appréhension qui s'emparait cruellement de moi. La bête qui venait de faire son apparition renifla bruyamment, et s'extirpa du nuage de fumée. Je pus alors l'apercevoir distinctement. Il ne s'agissait pas d'une créature difforme, loin de là. Il s'agissait d'un animal connu de tous, mais qu'il était néanmoins surprenant de croiser.
Car il s'agissait d'un animal légendaire.
Un dinosaure.

C'est le même en plus petit:

- Que... que se passe-t-il ?? mon esprit s'affolait à cette vision pour le moins surnaturelle. Les dinosaures ont régné sur notre planète il y a des millénaires, mais ils ont disparu à présent ! Est-ce que ce serait une sorte d'hallucination ??

Le reptile cambrait son dos pour pouvoir tenir dans la cale, mais il ne manquait pas d'arracher des bouts du plafond à chaque mouvement. Il ouvrit grand la gueule et poussa un hurlement qui fit trembler les parois. Si j'étais victime d'une illusion, son taux de réalisme était vraiment élevé... De plus, je ne me rappelai pas avoir inhalé ou avalé quoi que ce soit qui aurait pu causer ces symptômes. Je devais me rendre à l'évidence. Cette chose devant moi, aussi incroyable paraissait-elle, était réelle. À moins que...

- À moins que ce ne soit le fruit d'un rêve, encore une fois... réfléchis-je. Le pouvoir du fruit du sommeil améliore et perfectionne à son paroxysme l'instinct de survie de son utilisateur, je l'ai compris quand je l'ai affronté la dernière fois. Il n'est donc pas impossible qu'il projette également des images mentales destinées à protéger le corps de son réceptacle, lorsque celui-ci n'est pas en mesure de se défendre de lui-même !

Cette explication résolvait le problème de la soudaineté avec laquelle la créature avait fait son entrée ainsi que celui de son existence même. Car en rêve, les seules barrières qui limitent les possibilités sont celles de l'imagination.
J'étais donc parvenu à rationaliser l'apparition d'une bête disparue dans la cale d'un cargo de pirates. Et, une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, je savais que cela impliquait un autre avantage. Les rêves, aussi proches de la réalités qu'ils pouvaient l'être, ne restaient jamais que des rêves. C'est-à-dire que le dinosaure qui se dressait, menaçant, face à moi, demeurait une image psychique provenant de l'esprit du capitaine des Slumber. Rien de plus qu'un hologramme, en quelque sorte. Son unique but était donc de m'effrayer pour m'empêcher d'accomplir ma besogne, mais une fois que j'en fus conscient, sa mission devint un échec.
Souriant de toutes mes dents, je pointai Murciélago en l'air et m'élançai vers le lit du dormeur. Le dinosaure, jouant parfaitement son rôle de protecteur illusionniste, me répondit en un cri titanesque et se jeta sur moi. Mais je savais que je pouvais l'ignorer sans peur. En tant que simple rêverie, il ne pouvait m'atteindre. Je n'avais plus qu'à trancher le capitaine sans plus attendre, et tout serait fini.

- Noooooooon !!! hurla soudain August sur un ton horrifié.

Je ne compris pas immédiatement pourquoi il avait crié de la sorte. Je ressentis juste un picotement au niveau de l'épaule droite. En tournant la tête, je me rendis compte que le bras qui était censé y être rattaché avait disparu. Mon bras droit, qui m'était vital pour manier mon sabre, avait été dissocié de mon corps. Le dinosaure, qui se trouvait derrière moi après m'avoir croisé, semblait émettre des sons étranges. L'air grave, je pivotai alors doucement. De son énorme gueule dépassait une main humaine.
Ma main, broyée par ses crocs puissants.
Ma main, brandissant encore Murciélago qui ne tarda pas à être brisé en mille morceaux.

La douleur me plaqua subitement au sol. Des effluves de sang commencèrent à couleur des veines tranchées de mon épaule. Mon souffle était court, ma vue brouillée par la violence impromptue de cette blessure.
Et je lâchai un hurlement en réponse à celui de l'homme que j'étais initialement venu secourir.
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Ulquiorra Schieffer

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MessageSujet: Re: L'honneur d'un peuple déchiré, une revanche qui mène à des révélations !   L'honneur d'un peuple déchiré, une revanche qui mène à des révélations ! Icon_minitimeMar 16 Déc - 18:45

Je gémissais en me traînant lamentablement au sol. La paume gauche serrée contre mon épaule à moitié arrachée, je convulsais sous l'effet de la douleur. Je n'avais encore jamais ressenti une telle souffrance auparavant. J'avais l'impression que chaque atome de mon bras était comprimé autour de son noyau, alors même que j'avais perdu mon membre. J'avais l'impression qu'il était toujours là, et qu'une lame invisible le lacérait jusqu'à en dissoudre les lambeaux.
Oppressé dans sa cellule, August se collait contre le mur pour se tenir le plus loin possible de la créature préhistorique. Je n'arrivais à apercevoir que ses yeux brillants, à cause de ma vue teintée d'écarlate, mais cela suffisait pour lire sa terreur. Le dinosaure, quant à lui, finissait d'avaler mon bras comme un vulgaire bout de viande et laissa choir les débris de ma lame au sol.

- C'est pas vrai...

J'avais été un parfait imbécile. Aveuglé par la colère qui m'avait entraîné jusqu'ici, et imbu de la confiance que j'avais accordé à mon raisonnement, ma réflexion avait souffert d'un incroyable manque de discernement. Comment avais-je pu croire que cette bête ne pouvait pas m'atteindre ? En y réfléchissant quelques secondes de plus, il était évident qu'elle pouvait interagir avec le monde tout en étant le produit de l'imagination. En effet, le fait que le navire pouvait ne pas sombrer grâce au rêve du capitaine était la preuve que ses rêves impactaient la réalité.
J'avais eu en ma possession toutes les cartes pour saisir du mieux possible le fonctionnement de ce pouvoir, mais j'en avais fait mauvais usage. J'avais délaissé la première réaction à avoir face à un danger : celle de faire un point sur la situation afin de déterminer le juste comportement à adopter. Et finalement, à émettre de trop rapides présomptions, j'y avais laissé mon bras et mes capacités de combat au passage.

- C'est pas vrai... C'est pas vrai...

Je me relevai péniblement. La douleur tiraillait toujours chacun de mes muscles, et le sang continuait de tacher le parquet. Dans mon état, il était absolument impossible que je puisse faire face au péril qui me surplombait. En ayant le temps et le matériel, j'aurais pu faire en sorte que ma plaie ne me soit pas fatale. Seulement, le monstre qui s'intéressa de nouveau à moi n'allait certainement pas me laisser cette aubaine. Je ne pouvais même plus me défendre, privé de mon arme ainsi que du membre qui me permettait de l'utiliser.
La seule minuscule chance qui me restait était de réveiller le capitaine de l'équipage. Si son rêve prenait fin, ses conséquences allaient également être annulées. J'avais pu l'observer lors de ses micro-réveils qui avaient fait alterner l'embarcation entre son état imaginaire – en bonne condition – et son état réel – une épave. Toutefois, cette lueur d'espoir était encore une fois infime. La douleur entravait grandement mes mouvements, et même en serrant les dents je ne pouvais m'empêcher de tituber. En plus de cela, la bête qui revint à la charge semblait avoir pour objectif de m'achever définitivement.

- C'est pas vrai ...!

Si je mourrais, les conséquences du rêve risquaient de devenir permanentes. Je n'allais probablement pas revenir à la vie quand le capitaine se réveillerait. Je saisissais à présent toute l'étendue des facultés de ce fruit du démon. Son impact sur la réalité n'était que temporaire, mais la mort qu'il provoquait était irréversible. Là était sa force.
Le dinosaure se jeta férocement sur moi, lâchant à nouveau un grondement affamé. Sa gigantesque gueule s'ouvrit, capable de m'avaler en une bouchée. Je vis l'éclat de ses canines acérées, je sentis l'odeur nauséabonde de son haleine. Je fermai les yeux et bloquai ma respiration, tout en essayant tant bien que mal de courir. Tentative vaine. Je ne pouvais lui échapper.

Soudain, comme un énième retournement de situation venant changer la donne, un fracas se fit entendre dans mon dos. Les planches du plafond juste au-dessus du lit du capitaine venaient de se faire pulvériser. Et surtout, simultanément à ce vacarme, l'animal qui était sur le point d'emporter ma vie s'était figé. Je dus cligner plusieurs fois des paupières pour être certain que c'était le cas. La créature paraissait avoir été mise en pause, telle sortie d'un écran dont l'image serait arrêtée. Comprenant que ce tour avait forcément un lien avec ce qui venait de se passer derrière moi, je me retournai pour voir de quoi il retournait.
Un inconnu apparut alors dans mon champ de vision. Le trou au plafond qu'il avait formé en forçant l'entrée envoyait des rayons lumineux droit sur lui, aussi je pus discerner ses traits de façon transparente. Il s'agissait d'un homme de taille assez grande, dont les vêtements étaient étrangement similaires aux miens. Son visage était particulièrement marquant, car il portait plusieurs signes distinctifs. Le sourire carnassier, la chevelure bleue en bataille, et surtout deux autres détails qui ne manquèrent pas de creuser ma surprise : une mâchoire en os et du maquillage au bord des yeux.

L'inconnu qui débarque:

En baissant le regard, je m'aperçus que son poignet était plongé dans la poitrine de l'individu endormi. Ce dernier avait un mince filet de sang qui lui coulait des lèvres, signe physique de la souffrance qu'il éprouvait. Et pourtant, il semblait demeurer dans un état de sommeil profond. Étant donnée la manière dont le dinosaure s'était stoppé, j'en déduisis que le nouveau-venu possédait assez de technique pour infliger exactement la quantité de douleur nécessaire à l'immobilisation des rêves, tout en s'assurant de ne pas les faire s'évaporer. Et cela révélait une très grande maîtrise.

- Alors... grogna-t-il en accentuant son rictus de folie. Tu t'éclates bien ?

Je ne pus me résoudre à classer cette phrase dans le registre de l'ironie ou celui de la simple et pure démence. Ce personnage qui venait de surgir de nulle part m'avait certes sauvé, mais l'aura qui émanait de lui était loin d'être rassurante. Elle semblait emplie de rage, de pulsions de destruction. Au vu de ses attributs, il faisait sûrement partie de la race des Arrancars, tout comme moi. Mais qui était-il précisément ? Et d'où venait-il ?
Les jambes flageolantes, je tombai à genoux et toussai rudement. Mes pensées avaient du mal à s'organiser, d'autant que mon corps s'approchait également de sa limite. Si cet énergumène ne se dépêchait pas de mettre un terme au rêve du petit homme pour annuler mes blessures, j'allais finir par mourir d'hémorragie.

- Eh oh, crève pas maintenant ! Alors que j'me suis déplacé juste pour toi !

Je voulus lui répliquer qu'il n'avait qu'à achever l'homme qu'il tenait à sa merci s'il ne voulait pas que je meure, mais ma bouche gorgée de sang empêcha les paroles de sortir. Et puis, pourquoi était-il donc venu ''juste pour moi'', au juste ? Quel était son but ??

- Bon, je vais pas pouvoir tenir longtemps comme ça... soupira-t-il, visiblement ennuyé par cette situation qui stagnait. Mes doigts entourent en ce moment le cœur de ce vaurien, et tu peux pas imaginer l'effort que ça demande de n'pas l'écrabouiller tout de suite ! Mais si je fais ça, tu sais ce qui s'passera, pas vrai ?

En effet, il ne fallait pas oublier qu'au moment où le rêve allait s'évanouir, ce qui maintenait le bateau en un état convenable allait disparaître dans le même temps. Autrement dit, le navire allait se disloquer, et sombrer dans l'océan. C'est pourquoi mieux valait être préparé à s'extirper de la cale avant qu'elle ne devienne un tombeau fait de bois.

- Si tu croyais en avoir fini avec les embrouilles, tu t'es mis le doigt dans l'globe oculaire ! il ne montrait pas la moindre inquiétude ni compassion quant à ma santé. Parce que j'ai encore quelques trucs à te dire, tu vois. Des trucs qui pourraient bien changer ta petite vie minable ! Alors j'te conseille d'ouvrir tes esgourdes...

Bon sang... le destin n'en avait-il donc pas assez de m'asséner de nouvelles problématiques à gérer ? Cette journée avait été particulièrement riche en émotions. Rien qu'avec l'histoire de mon peuple ainsi que l'origine de son isolement, elle avait eu son lot de révélations. Et à présent, quel genre de déclaration allait donc s'y ajouter ...?
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MessageSujet: Re: L'honneur d'un peuple déchiré, une revanche qui mène à des révélations !   L'honneur d'un peuple déchiré, une revanche qui mène à des révélations ! Icon_minitimeVen 19 Déc - 0:11

- C'est pas que ça m'enchante, mais j'ai reçu des ordres... râlait le nouveau-venu à la chevelure turquoise. Ouvre bien tes écoutilles, parce que j'le répéterai pas deux fois !

Décidément, il ne semblait pas ravi d'être là. Il avait vraisemblablement été envoyé par l'un de ses supérieurs pour me faire part de certaines informations. D'innombrables questions se bousculaient dans ma tête, mais comme leurs réponses pouvaient se trouver dans le discours qu'il s'apprêtait à tenir, je me tus et écoutai attentivement.

- Si je te parle des Arrancars, tu vois à qui j'fais référence pas vrai ? reprit-il avec un certain sarcasme dans la voix. La race dont toi et moi faisons partie, et que ces saletés d'humains ont pris un malin plaisir à discriminer depuis des siècles ! Quand la piraterie est entrée dans son âge d'or, le mépris et la cruauté n'ont fait qu'empirer, mais maintenant la tendance est en train d'se renverser ! Car le mois dernier, le premier équipage uniquement constitué d'Arrancars a vu le jour...

Je sentais dans la tonalité de ses paroles que ce qu'il énonçait était à la fois très personnel et large dans ses répercussions.

- L'équipage a rapidement rempli ses rangs. Il est composé de dix flottes numérotées, dont chaque capitaine est un Arrancar particulièrement entraîné et aux compétences uniques. Ils sont accompagnés d'un lieutenant ainsi que d'un nombre divers de subalternes, qu'on appelle Fraccions. Le numéro de la flotte est attribué en fonction de la force du capitaine qui la dirige. En d'autres termes, plus ce numéro est petit, plus la fratrie est puissante ! Tu piges tout jusque là ?

Je hochai laborieusement la tête en signe d'approbation, m'efforçant de rester conscient malgré mes pertes de sang. Mais il n'avait pas l'air d'accorder beaucoup d'attention à ma réponse, et poursuivait simplement son propos.

- Y a une chose qu'tu dois savoir. Si la plupart des flottes sont considérées comme des pirates, c'est un peu différent pour les trois plus puissantes. La numéro 3 fait partie des révolutionnaires et la numéro 2 est un groupe de mercenaires. Quant à la numéro 1... il fit une pause et déforma son visage en cherchant quelque chose dans sa bouche. Puis il cracha un glaire qui alla s'écraser par terre dans un bruit répugnant. C'est un cas vraiment à part en fait. Son capitaine est l'seul à n'être assisté d'aucun lieutenant ni d'aucune Fraccion, et il a réussi en quelques semaines à monter les échelons de la Marine... jusqu'à devenir vice-amiral.

Cette déclaration tombait de nulle part. Si je ne m'abusais, vice-amiral n'était-il pas l'un des plus hauts grades de l'organisation de la Marine ? Il devait avoir enchaîné les missions à un rythme effréné pour l'atteindre en quelques semaines seulement ! Tous les capitaines de cet équipage étaient-ils donc d'une telle efficacité, ou était-il véritablement spécial ? Pour couronner le tout, il jouait probablement un double-jeu, car je doutais que la Marine ne laisse un homme impliqué avec des pirates et des révolutionnaires intégrer ses rangs.

- Il manquait plus qu'un nom pour que le groupe soit enfin reconnu officiellement. Ça a pas été la galère d'en trouver un, et c'est à l'unanimité que cet équipage s'fait appeler... l'équipage Espada ! il insista particulièrement sur ce titre, pour faire ressentir toute sa grandeur et sa signification. Et tant qu'on cause de nom, je crois qu'avec tout ça j'me suis pas encore présenté... C'est pas que j'ai pour habitude de suivre ce genre de coutumes ridicules, mais j'vais faire une exception pour que tu comprennes bien ce que j'suis venu foutre ici...

Il pivota légèrement sur le côté, laissant apercevoir la moitié droite de son dos. Là, sous son omoplate, était majestueusement tatoué le chiffre 6 dans une police d'écriture médiévale.

- J'suis Griffang, le sixième Espada !! s'exclama-t-il fièrement.

Dans son excitation, son poignet enfoncé dans le torse du petit homme endormi se remua, malmenant les organes à l'intérieur. Le rêve vacilla à nouveau, et plusieurs débris s'affaissèrent du plafond. L'écroulement avait été bref, mais, ajouté à la tension de la situation, il n'avait pas manqué de me faire sursauter. Ce n'était en revanche pas le cas pour le dénommé Griffang, qui n'avait pas bronché et affichait toujours le même sourire déstabilisant.

- Maintenant qu'on a torché l'intro, on va causer d'la vraie raison de ma venue... reprit-il, semblant se complaire dans ce climat d'insécurité qu'il instaurait. Tu dois te demander en quoi cette histoire te concerne, j'me trompe ?? Hin hin hin...

Il riait à présent d'un air infernal. Bien qu'il avait initialement paru emmerdé d'avoir eu à se déplacer jusqu'ici, il semblait finalement amusé par sa position de force. Au fond, je ne savais plus vraiment que penser de cet énergumène, tant son comportement était illogique et délirant.

- Pour tout t'dire, j'ai omis une information en te présentant l'équipage. J'ai dit que les dix flottes étaient d'ores et déjà formées, alors qu'une d'entre elles n'a pas encore de capitaine. Pour être précis, il s'agit de la flotte numéro 4...

Il m'observait de ses pupilles cruelles tout en m'exposant ce que j'interprétais comme une invitation. Il manquait quelqu'un pour diriger une flotte d'un équipage exclusivement composé d'Arrancars, et j'étais moi-même un Arrancar... La conclusion était rapide, mais aussi absolument incongrue.

- Tu vois où j'veux en venir, Ulquiorra Schieffer ?! Ou plutôt... quatrième Espada !!

Un blanc suivit cette déclaration. J'avais entrevu son arrivée, car les mots qui l'avaient précédée l'avaient rendue prévisible, mais elle demeurait surprenante. Jamais je n'aurais pu croire, en débarquant sur ce navire empli d'un désir féroce de vengeance, que les événements me mèneraient jusque là.

- Par contre j'te préviens tout de suite... t'as pas intérêt à prendre la grosse tête même si t'es assigné à un chiffre plus haut que le mien ! il fulminait, visiblement outré de ne pas être considéré comme le plus fort. J'hésiterais pas à te buter comme il faut, et ce sera pas dur vu comme t'as l'air doué !

Ces menaces traduisaient l'extravagance dont il n'arrêtait pas de faire preuve. Cependant, afin de digérer cette nouvelle variable, je me décidai de me concentrer sur moi-même. Pendant quelques secondes, le fonctionnement de mon corps se ralentit. J'oubliai la douleur qui m'assaillait, j'oubliai le trépas qui me guettait. Après les révélations sur mes origines, je découvrais maintenant qu'on me voulait dans un équipage fondé par mes semblables. Cela faisait beaucoup en peu de temps, beaucoup trop. Je m'efforçai de calmer mon stress et de réfléchir posément.
En vérité, cette proposition représentait une opportunité unique, qui allait possiblement me permettre d'appartenir de façon plus concrète au monde de la piraterie. Il s'agissait peut-être d'une chance pour rendre mon périple plus dense. Néanmoins, je ne connaissais aucun des membres de ce groupe. Même s'ils appartenaient à mon peuple et qu'une certaine complicité pouvait en découler, ce n'était pas suffisant pour que je leur fasse aveuglément confiance.
Au final, j'hésitais quant à la manière de considérer cette déclaration.

- Vous... vous essayez de me recruter, c'est cela ? arrivai-je à articuler, pour clarifier les choses.
- Pas exactement, répondit-il alors en faisant la moue. J'sais pas si ton cerveau est tellement privé de sang qu'il fonctionne plus correctement, mais j'crois que t'as pas bien pigé. On ''essaie'' pas de t'recruter, on est pas assez sympa pour attendre que tu te décides non plus ! Le truc c'est qu'il a été décidé qu'tu serais le quatrième Espada, et t'as pas ton mot à dire !

Cette réaction, et le ton sur lequel elle avait été prononcée, me firent tiquer. S'ils ne me laissaient même pas le choix, il était évident que ces gens n'étaient pas fréquentables. En dépit de leurs grands idéaux, ils n'étaient sûrement que des extrémistes frustrés et malsains. Je ne pouvais pas me permettre de les laisser me corrompre.

- Ça y est, là j'suis à ma limite... affirma-t-il alors que son bras tremblait sous l'effet de convulsions violentes.

Il tenta de maîtriser ses pulsions avant de porter la main à sa poche. Il en sortit un étrange coquillage et le lança dans ma direction.

- Le big boss a enregistré un message pour toi sur ce Tone-Dial. C'est vachement important, alors le perds pas hein !

J'avais déjà vaguement entendu parler des Tone-Dial, qui étaient des sortes de bibelots capables d'enregistrer des sons. Mais je n'en avais jamais vu et j'ignorais tout de leur mode d'utilisation.

- Avant qu'on se quitte, camarade... ajouta-t-il ironiquement. T'as intérêt à devenir un peu plus balaise pour la prochaine fois ! Et j'vérifierai ça au corps à corps ! Franchement, qui se fait arracher le bras par un dinosaure imaginaire ??

Il pointa son pouce vers le bas pour montrer sa déconsidération. L'esprit encore obscur à cause de toutes les nouvelles complications qui venaient d'apparaître, je désirais lui poser d'autres questions. Toutefois, le sang bloqua une nouvelle fois ma gorge et je ne pus que tousser durement en essayant de faire vibrer mes cordes vocales.
Il ne m'attendit pas. Une lueur meurtrière passa dans ses pupilles et il serra ses doigts autour du cœur de sa victime, le faisant imploser. Le capitaine des Slumber se réveilla aussitôt, mais ses yeux écarquillés avaient déjà été dépossédés de la flamme de la vie. Une dernière giclée d'hémoglobine fusa lorsque Griffang extirpa son poignet de la carcasse morte.

Et maintenant, il allait falloir être vif.

La bête dans mon dos se dissipa. Simultanément, l'effondrement du cargo reprit, hurlant dans une incroyable cacophonie. Sauvé de la souffrance atroce qui me terrassait, je me relevai avec promptitude. Mon bras était réapparu à son emplacement originel, indemne comme à son état naturel. De même, les morceaux brisés de Murciélago s'étaient magiquement regroupés. Tout en saisissant mon katana ainsi que le coquillage laissé par l'Espada – qui avait en outre décampé par un moyen mystérieux – je me précipitai vers la cage où August était enfermé. Il paniquait en suppliant mon aide, alors je me mis en retrait en me préparant à trancher la clôture de fer.
Un baril tomba soudain du pont, et se fracassa contre une poutre maîtresse de la cale. Le pilier de bois, coupé aux racines, fut entraîné par la gravité et chuta droit sur moi. Un réflexe me permit de l'éviter de quelques centimètres, et il s'écrasa finalement sur la geôle, dont les barreaux s'en virent enfoncés. Profitant de ce heureux hasard, le civil s'en extraist* et me rejoignit. De plus en plus de fragments de coque éclataient en désordre autour de nous, aussi mieux valait-il s'éclipser avant d'être emporté sous les eaux avec le navire.

- Accroche-toi, soufflais-je à August.

Il agrippa fermement mon épaule alors que je plaçai ma paume vers le bas, parallèle à la mer qui avait déjà remplacé le sol.

- Celo !

La pression de la colonne de lumière nous fit décoller. Telle une fusée, nous nous envolâmes en ligne droite vers les nuages, passant en force entre les multiples débris dangereux. Le prisonnier que je venais de libérer dut s'accrocher pour ne pas lâcher prise, mais nous réussîmes malgré tout à nous extirper du champ de bataille.
Flottant gracieusement dans le ciel dégagé, je cherchai des yeux l'embarcation avec laquelle j'avais levé l'ancre depuis Korutiga. Elle avait dérivé d'une centaine de mètres pendant les péripéties sur le paquebot des Slumber Pirates, et j'usai à nouveau d'un Celo pour nous permettre de l'atteindre.

Finalement, nous posâmes pied sur le pont qui, lui, était neuf. August s'essuya le front d'un revers de manche, visiblement soulagé d'être sorti de ces péripéties. De mon côté, j'observai la ruine navale dont les morceaux s'étalaient sur un large rayon. Bientôt, chaque planche qui la composait allait couler jusqu'au fond de l'océan. Bientôt, il n'allait rester plus aucune trace du lieu où j'avais connu ma première aventure. Mais c'était une bonne chose, évidemment. Il n'était en rien souhaitable que demeure une quelconque marque de ces odieux pirates. Sans quitter des yeux l'horizon qui devenait petit à petit plus clair au lever de l'aurore, je serrai le coquillage pour m'assurer de ne pas l'avoir perdu.
Toutes les révélations qui m'avaient été soumises allaient indéniablement modifier le cap de mon voyage, il était donc approprié que toute trace de ce premier périple disparaisse.


*Anecdote à part : j'ai eu un doute sur la conjugaison de extraire au passé simple, alors j'ai cherché sur internet. Je me suis alors rendu compte qu'on ne pouvait pas conjuguer ce verbe au passé simple ! Plus précisément, son utilisation est désuète et a donc disparu. C'est pourquoi j'ai utilisé la forme en l'ancien français dans ce RP. N'empêche, ça m'a fait halluciner quand j'ai lu ça !! O.O
Pour les curieux, voici un lien que j'ai trouvé en faisant quelques recherches :
http://monsu.desiderio.free.fr/curiosites/traire.html
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Ulquiorra Schieffer

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MessageSujet: Re: L'honneur d'un peuple déchiré, une revanche qui mène à des révélations !   L'honneur d'un peuple déchiré, une revanche qui mène à des révélations ! Icon_minitimeSam 20 Déc - 19:04

Passé le danger de la tempête, nous pûmes mettre à nouveau le cap sur Korutiga Island. Gus m'avait informé que son ami exerçait la profession de charpentier, et que le navire que j'avais emprunté était d'ailleurs l'une de ses créations, destinée à revenir à la Marine. Je le laissai donc naturellement manœuvrer l'engin, et allai m'accouder à la rambarde.
Pendant le voyage, nous nous adressâmes peu la parole. Il devait penser que je me sentais tourmenté par les événements, et n'osait pas entamer la conversation. Quant à moi, je n'en éprouvais pas véritablement l'envie. En fait, ce qu'il allait advenir de moi me préoccupait, mais ce qui me bloquait était davantage la manière dont j'avais abordé la situation en territoire ennemi. Je m'étais stupidement laissé envahir par la colère et avait manqué de discernement concernant le fameux reptile. Et le fait d'avoir obtenu la victoire à la fin ne me dispensait pas d'apprendre de mes erreurs.

Plongé dans mes réflexions, je ne réalisai alors pas que nous venions d'accoster. Nous descendîmes sans dire mot, profitant simplement du calme et de la sécurité. August s'assura que le bateau n'allait pas partir au large de lui-même en l'attachant à un pieu, alors que j'observais le boulevard qui liait le port au centre-ville. L'aube était en train d'apparaître, mais l'activité demeurait encore timide. Puis August me devança et me fit signe de le suivre jusqu'à l'habitation de Gus.
Ce dernier et son épouse firent tomber leur chaise en nous voyant entrer. Ils se précipitèrent vers nous et enlacèrent leur camarade, qui revenait de loin. Durant les minutes qui suivirent, ils m'assaillirent de remerciements au point que je crus ne jamais finir de m'incliner poliment. August, qui avait retrouvé sa bavarderie, raconta ce qu'il s'était passé tout en exagérant un maximum les choses. Au bout d'un moment, je dus toutefois me décider à m'en aller, car un tel endroit n'était pas fait pour un pirate tel que moi.
Gus, mon vieil acolyte, me serra alors une dernière fois la main en symbole de reconnaissance sincère. August fit de même, laissant échapper une petite larme. La joie d'être en vie, supposai-je. Alors qu'ils me demandaient comment je comptais prendre la mer, j'avouai que je n'en avais pas la moindre idée. J'allais probablement devoir me fabriquer un rafiot de fortune, histoire de me rendre à l'île la plus proche de façon plus ou moins sûre. Le charpentier me pria alors d'utiliser le navire qu'il était en train construire. Il affirma qu'il était pratiquement terminé, et que seules la peinture et la décoration manquaient. Je pouvais donc naviguer avec sans problème. Je refusai son offre à plusieurs reprises, mais son insistance fut telle que je fus forcé de céder.

Ce fut ainsi que je quittai définitivement Korutiga aux commandes d'un bateau originairement voué à la Marine. Je présumais qu'August allait en bâtir un autre en hâte afin d'honorer son client. Dans tous les cas, cela semblait lui faire plaisir de me l'offrir en gage de redevance, et honnêtement cela m'aidait grandement. Dès maintenant, j'allais enfin pouvoir parcourir les mers sur un paquebot digne de ce nom, et même si quelques notions de navigations manquaient à mon savoir, je n'aurais plus à craindre plus la moindre vague qui s’élèverait.
Fier de cette acquisition pratique, je devais néanmoins retrouver mon sérieux. Tout en traçant ma trajectoire vers l'horizon dégagé, je tirai hors de ma poche le Tune-Dial donné par Griffang. Selon ses termes, le ''big boss'' y avait laissé un message à mon attention. Mais ne voyant qu'un simple coquillage dans cet objet censé pouvoir retranscrire du son, je me questionnai sur son fonctionnement. Jusqu'à ce que je découvre que son extrémité ressemblait à un bouton, et que je le presse.

« Ici le commandant en chef de l'équipage Espada, lâcha-t-il soudain. Ceci est un message pour Ulquiorra Schieffer, quatrième Espada. »

Je me figeai en un éclair. Mes sourcils s'étaient froncés. Bien que déformé par l'appareil enregistreur, le ton de l'individu qui parlait était clairement reconnaissable. De toute façon, il ne s'agissait pas d'un ton que j'étais capable d'oublier. À bien y repenser, l'Arrancar aux cheveux bleus ne m'avaient pas révélé l'identité de celui qui les dirigeait, lui et toutes les autres flottes. Il ne m'avaient pas fait part de son nom, qu'il aurait pourtant été judicieux de signaler.
En effet, il s'agissait d'un nom qui m'aurait immédiatement annoncé le vice de cet équipage tout entier.
Un nom qui était parmi ceux que je détestais le plus, et dont le seul écho provoquait en moi une sensation de dégoût.
Car ce nom était celui de Kuroboe.

« Tu es à présent au courant de l'existence de l'équipage dont je suis à la tête, continuait la voix grésillante de l'homme qui m'avait tout pris. Au cas où mon messager n'aurait pas été clair, je te rappelle que tu es déjà considéré comme un membre de cet équipage. C'est pourquoi toute désobéissance à mes ordres sera traitée comme un acte de trahison, et punissable par une exécution sans appel. »

Je serrai les dents. J'étais parvenu à oublier cet ignoble individu durant quelques jours, et le voilà qui venait pernicieusement me rappeler son existence. Depuis le début, il voulait me contrôler. Il voulait faire de moi l'un de ses outils, au même titre que tous ces Arrancars placés sous sa hiérarchie. Il profitait de la faiblesse de mes semblables, qui étaient trop facilement influençables.
Le vice-capitaine des Slumber l'avait dit, les Arrancars sont dangereux en tant qu'outils. Et ces outils le devenaient encore plus entre les mains de Kuroboe.

« Maintenant que tu saisis les enjeux, voici mon premier ordre... j'approchai le coquillage de mon oreille pour mieux entendre. Tu es convoqué à la Réunion du Conseil Espada. Pour ce premier rassemblement, tous les capitaines et lieutenants seront présents, moi y compris. Ce sera l'occasion pour toi d'en savoir plus sur les objectifs de notre groupe, et de rencontrer ton lieutenant. La date et le lieu du rendez-vous seront transmis ultérieurement, par le biais d'un message dans le journal que toi seul pourra comprendre. Assure-toi donc de jeter régulièrement un œil aux informations. »

Il marqua une pause dans son discours. Je pouvais seulement entendre le bruissement de l'air emplir l'arrière-plan de la bande-son.

« J'insiste sur le fait qu'il s'agit d'un ordre absolu. Coopère avec nous, et aucun mal ne te sera fait. Ni à toi... ni à ton cher frère... C'est tout. »

Le son se coupa et tout redevint silencieux. À la fin de l'enregistrement, j'avais presque pu percevoir le rire sadique de Kuroboe. Il savait quels étaient mes points vulnérables, et il ne se privait pas de les exploiter pour toucher la corde sensible. La respiration à peine effective, je baissai mon bras et laissai tomber l'appareil.

- Faire du mal... à mon frère ...? jamais mes pensées n'avaient porté un ton aussi enragé. Je ne te laisserai pas faire !!

Je me trouvais dans une position délicate, tiraillé entre mes principes de vie et mon affection pour mon cadet. Cependant, une chose ne tolérait aucune hésitation. Je me devais de protéger mon frère avant tout. Sinon, le but même de mon voyage n'avait aucun sens, et je risquais de perdre mon unique repère. Oui, j'étais prêt à faire tout ce qui s'avérait nécessaire pour préserver sa santé.
Mais quelque temps de réflexion s'imposait. Je n'avais pas à agir avant de recevoir le code dans le journal, alors je n'avais pas besoin de brusquer ma décision. Pour le moment, je n'avais qu'à me laisser porter par les flots. Ils m'emmenaient, en ligne droite, vers un futur encore nébuleux.

***

À l'autre bout de North Blue, une imposante chaloupe glissait tranquillement sur l'onde du grand bleu. Son design était celui d'une ancienne galère à laquelle la modernité paraissait étrangère. De la forme de la coque jusqu'aux mécanismes des voiles, ce navire semblait surgir des décennies passées. Il flottait cependant parfaitement bien, car chacun de ses détails avait été optimisé.
Devant sa proue, un homme faisait face à l'océan. Ses cheveux blancs, plaqués sur son front, ne laissaient qu'un fin épis dans le vent. Son visage élancé ainsi que son sourire traversant ses joues lui donnaient un air de serpent. Et ses yeux, pourtant entrouverts, étaient à un tel point bridés qu'ils semblaient clos. Derrière lui, plusieurs têtes s'affairaient à différentes tâches dans le bateau, mais il n'y prêtait pas attention. Il demeurait immobile, comme dans l'attente de quelque chose.

Soudain, la sonnerie d'un escargophone retentit. L'individu se tourna sur le côté, et le saisit sans se presser. Il décrocha et attendit que son interlocuteur démarre la conversation.

- Ici Griffang, capitaine de la sixième flotte, annonça une voix à travers le combiné. Je suis au rapport.

La phrase n'avait pas été prononcée de manière très enjouée, signe que Griffang ne remplissait son devoir de subordonné que par pure obligation. Malgré tout, l'homme aux airs de serpent ne daigna pas répondre, sommant implicitement son interlocuteur de poursuivre.

- Les informations ont été transmises à la cible avec succès, reprit-il donc sans plus d'enthousiasme. Après j'ai aucune putain d'idée de s'il a pu survivre ou pas au naufrage, mais c'est pas mon problème...
- Il n'est pas faible à ce point... répliqua finalement l'autre. Ne t'en fais pas, ta mission est accomplie et je ferai part de ce succès au commandant général.

Sans un mot de plus, Griffang raccrocha brutalement. L'individu aux cheveux pâles garda le combiné à son oreille pendant encore quelques instants, écoutant le silence qui émanait de l'escargot. Puis il le reposa et revint à sa contemplation du paysage.

- Ulquiorra... chuchota-t-il, comme une pensée exprimée à voix haute. Nous ne nous sommes vus qu'une fois, il y a trois ans. Je me demande si tu te rappelles ce jour où nous nous sommes combattus...

Une légère brise se leva, qui ne fit pas trembler d'un millimètre sa silhouette. Cela ajouté au remous de l'embarcation en dépit duquel il gardait un équilibre parfait, on eût cru qu'il n'était pas affecté par les éléments extérieurs. Comme si un bouclier l'entourait et le bloquait dans une tierce dimension.
Dans son dos, ses subalternes s'agitaient toujours. Appuyant son éternel sourire sinistre, il tourna les talons et alla les rejoindre. Il portait un large vêtement bouffant ainsi qu'un petit sabre accroché à sa ceinture traditionnelle. Et leur teinte correspondait totalement à ses mèches d'une blancheur terne.

L'individu au visage de serpent (dont vous avez sûrement deviné l'identité):


Le chapitre se clôt sur l'apparition de Gin Ichimaru, qui semble lié d'une façon ou d'une autre à l'équipage Espada ! Les multiples rebondissements et confessions offrent un nouveau tournant au périple d'Ulquiorra, et annoncent l'installation d'une intrigue de grande envergure !
En attendant qu'elle ne s'établisse, la suite se passe au royaume d'Opertale :
Un conflit et trois âmes courageuses au royaume du cristal

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